C'est un soleil encore timide, une température encore bien fraîche, qui m'accueillent ce matin lorsque je mets le nez dehors de l'hôtel de la gare de Chalindrey.
Je retrace mes pas de la veille jusqu'au centre ville, à près de 2 kilomètres de là, pour me remettre sur le bon chemin.
Je marche sur une petite route qui s'enfonce vite dans une bien jolie campagne. Au tout début de ma marche, une infernale voiture "tunnee" à mort perturbe la quiétude des lieux. Un vrombissement horrible déchire le silence du matin. L'engin enchaîne les accélérations: une ligne droite, hors de la route, est dévolue aux "essais d'engins motorisés" (c'est marqué). J'aurai toujours du mal à comprendre ce type de pratique. ..
Mais je m'éloigne tout de même vite de ce vacarme et peux vraiment profiter du calme serein de ce paysage des plus bucoliques.
La lumière est d'une qualité exceptionnelle ce matin. Elle éclaire superbement les couleurs automnales de la forêt domainiale. Un peu plus loin, je traverse une zone de près. L'harmonie est parfaite. Les haies, les arbres, les vaches et les chevaux, le ciel encore brumeux à gauche, côté soleil, qui permet une lueur tout à fait spéciale, et déjà tout bleu à droite, tout contribue à me faire aimer ce décor.
Je passe une belle ferme, aux éléments architecturaux anciens, peut être les restes d'une ancienne abbaye.
Le village suivant, , apparait au bout d'une ligne droite. Ensuite, je poursuis mon chemin, en l'occurrence sur une route départementale qui reste calme mais devient un peu plus passante et tout de même moins jolie. J'ai quitté la forêt. Cela dit, les champs sont vallonés et d'une taille qui permet aux yeux de se reposer sur la ligne des arbres.
Champlitte offre une belle arrivée. Le site de l'église, surplombant la rivière Salon que je vais croiser très souvent cet après midi, est spectaculaire et parfaitement bucolique. Des vaches brputent paisiblement dans les prés au bord de l'eau.
Ma pause est assez courte dans cette jolie petite ville. Je trouve à nouveau un balisage Via Francigena, jaune et au petit pèlerin tracé au pochoir qui me fait penser à celui que je croisais souvent au Japon sur le chemin des 88 temples. Tous les pèlerins se ressemblent.
Je suis ce balisage qui me fait prendre de jolis petits chemins. Je croise quelques bien beaux villages. Depuis ce matin, je suis en Haute Saône et les maisons y sont en belles pierres de tailles. Les clochers des églises sont typiques aussi avec leurs toits multicolores. En repensant aux maisons de briques du Nord, je réalise que j'ai déjà parcouru un bon bout de chemin, une vraie belle traversée de France, très différente de celle que j'avais effectuée sur le Saint Jacques, mais tout aussi riche.
Je perds ensuite ce balisage et reprends pour les derniers kilomètres les indications de mon guide qui préfère les petites routes aujourd'hui.
Je vais ainsi jusqu'à Dampierre sur Salon, une petite ville qui m'apparaît agréable, au bord de la rivière. J'y loge dans un gîte, à l'intérieur d'une belle et vieille maison aux murs épais où il y a même une tour!
Un lieu qui devrait me permettre de repartir du bon pied demain. Je vais essayer d'aller à Besançon, ce qui representera une longue étape.