Homeland, S03E05, The Yoga Play

Homeland, S03E05, The Yoga PlayRéalisé par Clark Johnson et écrit par Patrick Harbinson. Petite déception cette semaine avec un épisode très largement en dessous de ce qui avait été proposé les semaines précédentes. Après les passages assez sombres et torturés suivant une Carrie au fond du trou, on se retrouve avec un épisode filler assez mou et qui gagne du temps pour permettre un cliffhanger final assez efficace. Il est clair que le principal défaut de l'épisode est l'attention particulière portée à Dana, et même si j'aime le personnage, cette intrigue empiète de façon bien trop importante sur le reste de l'histoire, venant même parasiter la storyline de Carrie. J'espère que cet arc concernant Dana est arrivé à conclusion et qu'on va pouvoir la mettre de côté au profit de plus de scènes avec Brody qui manque terriblement selon moi. J'aime l'idée de mettre en avant la difficulté de la gamine face aux mensonges, le tout éclairé par la conversation entre Carrie et l'agent Hall qui expliquent clairement que c'est via Dana qu'ils retrouveront la trace de Brody un jour. Étais-ce cependant nécessaire de passer autant de temps là dessus ?
A côté de ça, j'ai trouvé l'intrigue autour des Iraniens un peu légère mais en même temps assez mystérieuse. On prend une direction différente qu'avec Abu Nazir, puisque cette fois le grand méchant est montré avec beaucoup de franchise, quelques scènes de vie et le début d'une intrigue assez sombre. Je trouve bien que la série essaye de traiter les choses différemment, même si la scène de l'enlèvement fait terriblement écho à la saison 2 lorsque Brody est emporté en hélicoptère pour voir Nazir. Mais pourquoi ne pas reprendre une recette qui fonctionne bien après tout ?  Le titre de l'épisode, "The Yoga Play", m'a un peu induit en erreur. Je pensait vraiment que cette astuce serait centrale à l'épisode alors qu'au final ce n'est qu'un moyen détourné de créer un peu de tension. La séquence où Quinn retarde l'iranien était extrêmement prévisible, comme le faux suspense quant à la présence de Carrie. C'est assez dommage car ce genre de mises en scène vraiment classiques affaiblissent l'épisode.
La meilleure intrigue de la semaine est bien entendu celle de Saul. C'est intéressant de voir ce personnage simple évoluer au cœur de situations tout à fait hallucinantes et décalées. Saul est typiquement le genre de personnage auquel je parvient à m'identifier et par conséquence je prends les coups en même temps que lui. L'histoire de la chasse au canard m'a beaucoup amusé. Rétrospectivement, pas mal d'indices ont été semé dans l'épisode pour nous mener à l'annonce que le Sénateur Lockhart prendrait la tête de la CIA, pourtant je n'ai rien vu venir. Aussi amusant que cela puisse paraître, le principal indice est à mes yeux le fait que Saul soit persuadé de venir pour de la chasse au canard et se retrouve en réalité au milieu d'une chasse à l'oie. Cela montre qu'il vient d'arriver au milieu de quelque chose où il n'était pas préparé. Les quelques lignes de dialogues sur les armes à feu montrent également que Saul n'est pas armé, pas prêt pour ce qui va arriver. Assez subtil, vraiment amusant à y repenser.  Le point fort de l'épisode est bien entendu cette splendide tirade où Saul déballe ce qu'il rumine en fond. A demi-mot il critique Lockhart de façon vraiment violente et cela promet de sacré affrontements lors du passage de pouvoir entre les deux hommes. Je suis curieux de la place que va prendre Saul après cette transition. Je n'imagine pas que Lockhart puisse justifier de se séparer de Saul aussi facilement, surtout après le succès de l'opération ayant tué les responsables de l'attentat contre la CIA.  Cet épisode, même si rempli de petites scènes très savoureuses, laisse un arrière goût désagréable, principalement du à la faiblesse de l'intrigue de Dana qui prend beaucoup trop de place face au reste de l'histoire. On sent qu'à part les séquences suivant Saul, le reste est là pour ralentir le rythme dans le but de placer un cliffhanger coup de poing à la fin de l'épisode. Petite déception cette semaine à ce niveau, mais aussi concernant l'absence, encore une fois, de Brody.