Ou la grenouille qui voudrait se faire aussi grosse que le boeuf
Cette note est la suite de “IPHB : Coupons leur les c... crédits”
Une grenouille vit un Boeuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle, qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille,
Pour égaler l'animal en grosseur,
Disant : "Regardez bien, ma soeur ;
Est-ce assez ? dites-moi ; n'y suis-je point encore?
- Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout. - M'y voilà ?
- Vous n'en approchez point. "La chétive pécore s'enfla si bien qu'elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs,
Tout marquis veut avoir des pages.
Alors que Jean Lassalle, Président de l’IPHB, Député des Pyrénées Atlantiques, Président du Collectif National des Racines et des Hommes, Président de l’Association des populations des montagnes du monde, ère seul sur les routes de France (l'Itinéraire Pédestre Hautement Burlesque selon un commentaire dans la presse) en touchant son salaire de député, le « premier vice président » de l’irremplacable usine à gaz, François Bayé rame avec difficulté dans une mare de contrariétés et à bien du mal à protéger les oeufs de L’institution patrimoniale d’Oloron.
Le 3 octobre dernier, un premier caillou atterit dans la mare de promesses financières destinées à sauver l’institution sous la forme d’un « désaccord profond entre cette Institution et le Conseil général au sujet d’un audit qui doit être réalisé ». Il y a lieu de faire le bilan du « contrat d’application de la charte de développement durable des vallées béarnaises et de protection de l’ours pour la période 2007-2013 ». En gros, se poser la question: A quoi sert encore l’IPHB? Faut-il relancer l’usine à recycler l’ours pour six nouvelles années?
L’IPHB aimerait écrire son propre bulletin, s’auto-féliciter en interne puisque c’est « inscrit dans sa charte ». Pratique n’est-ce-pas? Ne pas prêter le flan à la critique. L’IPHB « permet la rencontre de tous les acteurs du territoire », utilise « Une méthode innovante de gestion en patrimoine commun basée sur l'implication, la concertation et la décision partagée » bien loin des méthodes ringuardes utilisées dans le reste de la France. L’IPHB est innovante et est un modèle « alternatif à un cadre réglementaire souvent trop rigide ». Vous voyez qu’ils sont entrainés à rédiger leur audit interne.
Alors quand le Conseil Général (un créateur de cadres rigides pour l’IPHB) décide de prendre la maîtrise d’ouvrage de ce p... d’audit, le premier vice-président décide, comme Soupalogon y croutons, d’arrêter de respirer. Il faut-dire que le pouls de l’IPHB est bien faible, peut-être est-ce pour cela que Jean Lassalle a quitté le navire, évitant ainsi de sombrer avec son joujou.
Le 25 octobre, rebelote, François Bayé, le premier vice président et président par intérim du bazar rencontre à nouveau Georges Labazée, président du rigide Conseil Général mais grand pourvoyeur de pognon. « On a engagé très vite une discussion sur le futur contrat 2014-2020 », (ça c’est pour donner du courage au marathonien du désespoir des français), mais le dossier de l’audit bloque l’arrivée d’eau fraîche de la marre. Cela stagne dangereusement. L’eau devient saumâtre.
« Je ne peux pas déroger aux statuts » aurait répété la grenouille en chef par intérim et maire de Lescun. La rigidité générale n’a pas changé sa position d’un seul petit nénuphar : « C’est nous qu’on va dire si on jaime votre bilan patrimonial. Y a pas à discuter ! Au diable le Conseil de Gestion Patrimoniale et le Syndicat Mixte du Haut-Béarn » Rigide on a dit. Ils ne vont plus distribuer l’oseille à ce trou sans fond qu’est l’IPHB sans y mettre leur nez. Cadrée l’IPHB ! « On a l’impression que le garrot se serre un peu » aurait commentait une autre grenouille à la béarnaise qui accompagnait l’intérimaire en chef, regrettant le temps où l’ours arrosait le Béarn de subsides destinés à sa protection (tu parles). Vous suivez ?
Jean Lassalle, malgré ses pieds enflés et ses chausettes proche du stade « Ossau-Iraty » sur la plage arrière aurait pu déclarer dans son style ipéhachenéesque inimitable que:
« l’analyse qualitativo-économique interne (comprendre l’audit), que nous désirions partager localement avec les acteurs du territoires et quelques valléens (comprendre l’instance consultative et l’instance délibérative de l’IPHB) va devoir être entièrement partagée au niveau régional après avoir été rédigée par des acteurs étrangers aux 3 vallées, insensibles aux subtilités patrimoniales (comprendre les maudits parisiens du cabinet parisien Planet Conseil) » Autant dire que ça fait des remous dans l’eau du gave! Il ne manquait plus que cela, les grenouilles vont devoir se justifier: que sont nos œufs devenus? Leurs ourses, on le sait déjà. « Disparue, tu as disparue, Au coin de ta rue, je t´ai jamais revue. »
Et l’IPHB n’aime pas cela « commanditer un bilan externe », c’est bien moins intéressant qu’un « audit patrimonial qui génère des notes de synthèse reprenant les différents bilans qui s’enrichissent les uns les autres, de façon à couvrir l’ensemble des éléments nécessaires pour réaliser le bilan global de l’action ». C’est "insupportable" pour le président par intérim de l'IPHB. « On va nous laisser mourir de notre belle mort », aurait soufflé, résigné Didier Hervé.
- Yaka demander à Henry !
- Qu’est ce qu’il en dit Henry? (*)?
- Il a dit que « La réponse à ces interrogations exigerait le développement d’actions transversales en dehors du champ strict de la gestion ursine. L’IPHB n’est pas préparée, ni outillée, ni mandatée pour conduire des actions transversales dans des secteurs comptables autre que celui de l’ours. Compter les ours, ça, on sait faire. Un, deux. Non, un! En conséquence, l’émergence de ces questions transversales déstabilise les acteurs. »
C’est bien, je vois que vous vous habituez à comprendre le mode de fonctionnement de cette usine à gaz et les diarrhées verbales de ces enfumeurs professionnels. Je continue.
Or donc, le rigide les tiens par les c… crédits : "Le conseil général ne souhaite pas se désengager de l'IPHB mais nous ne bâtirons une nouvelle convention que si on a tous une vision partagée des actions à mener." L’audit sera externe ou bien l’IPHB ne sera plus! "L'évalué ne peut être ni l'évaluateur, ni celui qui le désigne". Rigidité bien peu patrimoniale encore.
Jean Lassalle lui, est bien fatigué mais lucide : "Les cinquante mille euros de l’évaluation seront alors beaucoup plus utiles à l’IPHB pour licencier dignement son personnel dans les délais impartis par la loi, avant l’achèvement du présent contrat." Pour une fois que je suis d’accord avec lui…
Le nouveau site Internet de l’IPHB
L’IPHB a pondu en 2013 un nouveau site Internet en prévision de l’audit, désirant se montrer selon un jour nouveau, efficace, rentable! Autant montrer qu’on bouge encore un peu, qu’on travaille encore un peu pour mériter les picaillons qui tardent à rentrer dans les caisses vides.
Intéressant parce qu’on y découvre que l’IPHB n’est plus qu’une petite grenouille qui voudrait se faire aussi grosse que le bœuf. L’IPHB désire se montrer comme une structure indispensable, modèle, dont il serait impensable de se passer, qu’elle touche à plein de dossiers utiles...
Lors de son tour de France pédestre, Jean Lassalle est venu mettre ses pieds dans une bassine et siroter une menthe à l’eau à la Buvette des Alpages. Nous n'allions pas rater l’occasion d’une fausse interview.
La Buvette: Alors Jean, ça marche ? Pourquoi un nouveau site Internet alors que l’IPHB n’a plus un balle?
Jean Lassalle: Pour organiser une campagne de communication via la diffusion des réalisations riches et intenses de l’Institution et pour construire ensemble une vision globale de l’ours et de…
LB: de l’ours, quels ours ?
JL: Pour la grande majorité des acteurs, le résultat global est encore positif à l’heure actuelle, je…
LB: Oui mais le Conseil Général n’a plus l’air trop d’accord de vous laisser encore faire n’importe quoi!
JL: Les actions menées ainsi que l’enrichissement de la vision du territoire et de l’ours ont sans doute conduit les acteurs signataires de la charte à être encore plus exigeants aujourd’hui. Les acteurs concernés sont passés du vécu d'un problème complexe et multiacteurs à la gestion complexe du financement du développement des trois vallées.
LB: Allez Jean, arrête de nous enfumer, il y a encore des sous à l’IPHB?
JL : La contribution à la mise en œuvre annuelle des diverses actions de urso-agropastorales menées dans le cadre du réseau valléen, avec la participation des autorités régionales ne saurait plus tarder. Une analyse pragmatique et partagée par tous est peut-être en train de faire revenir tous les resources nécessaires aux projets patrimoniaux qui…
LB: Ok, ça va, j’ai compris. Mariette, donne moi une aspirine avec ma mort subite !
On comprend mieux pourquoi le maire de Lescun a mis en garde le cabinet d’Audit choisi par le Conseil Général: « Le cabinet aura beaucoup de mal à faire son travail ». Pour A. Mandement, « La photographie ne sera pas aussi nette », floue même.
Analysons les leurres dispersés par l’IPHB sur son nouveau site nous même, puisque après le coup de chaud du président, tout s’est emmelé dans sa tête. Quels sont les dossiers qui nous montrent que la grenouille voudrait se faire aussi grosse que le bœuf.
L’IPHB gére le dossier vautours !
Sur la page « Faune », l’IPHB présente ses « actions » dans le dossier « vautours » et parle de « l’Observatoire Départemantal des Dommages au Bétail », avec 4 majuscules s’il vous plait : « Les partenaires réunis au sein de l'IPHB ainsi que les autres acteurs concernés dans le département ont décidé de créer l'Observatoire Départemental des Dommages au Bétail en 2002. 421 témoignages ont été recensés et analysés de 1997 à 2013.(...) les membres de l'Observatoire et de l'IPHB ont émis des propositions de gestion en novembre 2009 (...) Expertiser tous les dommages et indemniser les cas avérés imputables aux vautours. »
Non, l’IPHB ne gère pas le dossier vautour. La Buvette a retrouvé le compte-rendu de la réunion de coordination des services de l’Etat qui a lieu à la Sous-Préfecture d’Oloron-Sainte-Marie le 9 novembre 2007 qui entérine le fait que c’est la préfecture à Pau qui a repris en date du 20 août 2007 le dossier « observatoire des vautours » qui s’appelle désormais « Comité technique vautours fauves », privant de fait l’IPHB de toute compétence ou responsabilité. (Lire « L’IPHB et les charognards »)
Alors pourquoi l’IPHB qui a perdu la compétence du dossier vautours continue-t-elle de faire et de communiquer comme si rien n’avait changé ? Pour ne pas montrer qu’elle est inutile et fait double emploi. l’IPHB essaie de réamorcer la pompe à subsides. Imaginez qu’un auditeur extérieur “insensible au fonctionnement patrimonial de l’IPHB” découvre la supercherie!
Il reste un ours : l’IPHB gère le dossier ours
Du côté des dégâts des ours, c’est le Parc National des Pyrénées qui s’occupe du dossier depuis 1968. L’IPHB n’est qu’un invité parmi d’autres à la réunion de la commission CIDO. L’IPHB qui est la cheville ouvrière de la disparition de l’ours en Béarn n’a plus aucune crédibilité pour faire une quelconque expertise ou en parler, mais elle continue de se présenter comme active sur ce dossier ou l’institution fait aussi double emploi.
Que reste-t-il de nos âmes ours ? Que reste-t-il de ces beaux jours ? Dominique, Gaspard, Medved, Juliette, Zoé, Pestoune, Lagaffe, Claude, Mellba, Pyren, Chocolat, Kouki, Papillon, Cannelle, Camille, Boutxy... Imaginez qu’un auditeur extérieur “insensible au fonctionnement patrimonial de l’IPHB” découvre la supercherie.
L’IPHB, outil de concertation
ou « Replacer les habitants d'Ossau, d'Aspe et de Barétous au coeur du développement du territoire » pour les valléens. Vous commencez à parler Ipéhachebé. La concertation, c’est le core-business de l’usine à gaz : plus de 650 réunions interminables, plus de 14.0000 acteurs endormis (les mêmes comptent pour plusieurs), 1.000 délibérations, dont 88% ont reçu un vote stalinien, à l’unanimité des éveillés. Un glorieux modèle. La gloire! Pour arriver à quoi ?
- 11 Millions d’euros de dépense en faveur de... Jean Lassalle et du pastoralisme
- La disparition de l’ours des Pyrénées,
- La perte de 50% du territoire de l'ours dans less Pyrénes dès que le dernier mâle aura disparu, célibataire et solitaire.
En 2005, (il restait alors 6 ours en Béarn), dans un language clair et prècis, l’IPHB parlait de ses objectifs, tout un programme ! (Et c’est reparti...)
- « Aider à définir et à faire prendre en charge des thèmes transversaux : On peut distinguer deux types de thèmes transverses : Ceux qui nécessitent une coopération inter-filières pour des choix techniques mutuellement bénéfiques et ceux qui concernent des qualités globales du territoire et nécessitent une prise en charge "complexe et multi-acteurs. »
- Une des propositions d’avenir : « Une équipe de facilitation sécurisée et plus performante dans le domaine de la médiation et de la gestion d’un organisme participatif : Programme de formation adapté (négociation ; animation ; gestion de la qualité). »
La méthode IPHB a fait les beaux jours de nombreux cours d’Université.
l’IPHB persite et signe : « La réunion des différents partenaires (élus, services de l'État, bergers, forestiers, associations de protection de la nature, chambres consulaires...) au sein de l'Institution Patrimoniale du Haut-Béarn permet la réflexion et la construction du concensus entre tous les acteurs du territoire afin de trouver des solutions innovantes adaptées et acceptables par tous. »
L’IPHB laisse sous-entendre que "deux associations de protection de la nature" siègent encore au Conseil de Gestion Patrimoniale. Or la SEPANSO et le FIEP sont partis depuis 2005, mensonge encore. Didier Hervé nous avait fait le même mensonge à Eldorando en juillet 2006.
L’IPHB gère l’agro pastoralisme
Je ne vais pas revenir sur les héliportages boycottés par les éleveurs et les communes, j’en ai parlé dans « IPHB, coupons leur les c... crédits ».
Sur la page sur l’agro-pastoralisme, une nouvelle fois, l’IPHB s'étend, s'enfle et se travaille: « Pour améliorer les outils : Plus de 50 dossiers divers (saloirs, parcs de contention, barrières, clôtures ...) + 27 aires et abris de traite ».
Contrairement à ce que l’IPHB sous-entend pour montrer son importance, c’est le Centre Ovin départemental d’Ordiarp, qui dépend de la chambre d’agriculture des Pyrénées-atlantiques qui monte les dossiers « saloirs », « aires et abris de traite », comme le montre cet article dans le journal Sud-Ouest.
Pourquoi deux structures dont la couteuse IPHB devraient telles s’occuper des mêmes dossiers? Soit l’IPHB continue à demander des subventions alors qu’elle n’est pas active dans ces dossiers, soit elle ment et grossit ses missions pour améliorer son bilan. Une fois de plus, l’IPHB fait double emploi. Imaginez qu’un auditeur extérieur “insensible au fonctionnement patrimonial de l’IPHB” découvre la supercherie.
Panique à bord
Visiblement c’est la panique à bord de l’IPHB. Le bateau prend l’eau. Le capitaine a quitté le navire pour écrire un nouveau livre sur le désespoir des français face à la politique. Les ressources internes travaillent une dernière fois, avant fermeture, pour présenter un bilan convenable lors de ce maudit audit. La grenouille veut se faire aussi grosse que le bœuf. Le nouveau site web, à cet égard, pue la propagande à plein nez. On fait croire que l’IPHB est indispensable, alors que l’IPHB ne sert plus à rien.
Il est symptomatique de constater qu’à la veille de son suicide et d’un nécessaire enterrement de première classe, l’IPHB s’octroie des responsabilités qu’elle n’a pas, une respectabilité qu’elle a perdu, une importance qu’elle n’a jamais eu. L’IPHB est une usine à élire Jean Lassalle, rien d'autres, une usine à gaz qui ne produit que du vent, des dépenses publiques, et des cadavres d’ours, avec la complicité de l’Etat et des pouvoirs locaux. Voilà pourquoi l’IPHB veut faire son propre audit, pour cacher la vérité, pour dissimuler ses misères.
Ci-joint le compte rendu de la Cour régionale des comptes : « Je vous prie de bien vouloir trouver ci-après, le rapport d’observations définitives de la chambre. pour les exercices 2006 à 2009 » (lien) .
(*) Henri Ollagnon, architecte en chef de l’usine à gaz.
Lire aussi
- L'IPHB ne maitrise plus son destin