Irène et Miele sont une même personne. Irène, pour sa famille et son amant, est étudiante. Miele, pour ses clients, est la personne qui permet à leurs proches de mourir dans la dignité. Un jour, elle rencontre M. Grimaldi ; et ce client va faire vaciller ses convictions et l’amener à se poser des questions sur sa pratique illégale de l’euthanasie.Valeria Golino, actrice dans des films importants, réalise ici son premier long métrage sur le sujet délicat du suicide assisté. Jamais caricatural dans le traitement, le trajet intellectuel que va faire la jeune fille est le même que le notre. Elle se posera les mêmes questions que nous. Car en fait elle n’est pas une militante de l’euthanasie, juste une fille perdue ayant trouvé un job lucratif, « une pute des temps moderne ». Jasmine Trinca campe avec beaucoup de force ce personnage ambivalent ; garçon manqué mais aussi femme fatale (ah ah !!), donnant la mort mais bouillonnante de vie. Les 2 premières minutes du film plante le décor : elle nage jusqu’à épuisement, elle fait l’amour goulument, elle est calme posée en chemise après avoir honoré un contrat. On comprend donc qu’Irène par ses activités physiques et sexuelles compulsives vérifie son énergie et s’éloigne de la morbidité malsaine dans laquelle elle vit. Sur le reste du film on n’en apprendra pas beaucoup plus sur le personnage. Un client atypique va petit à petit la faire vaciller, et l’heure trente de film qui suit se concentre sur l’effet de la porosité à la douleur d’autrui. On prend son temps, filmé très proche de l’actrice ; mais le contenu reste léger et la tension scénaristique légère. La réalisatrice n’apporte que très peu de chair à son sujet : le film tourne en rond autour de Miele et le dénouement est sans surprise. Plein de bonnes choses et surtout du courage, faudra voir son deuxième film.
Sorti en 2013