Observez autour de vous : chaque fois qu’on vous parle d’un régime, il y a toujours à la clé :
- soit un livre à acheter (ou un CD ou un DVD) ;
- soit des sessions (payantes) à suivre ;
- soit des aliments d’une certaine marque (à acheter) ;
- soit un appareil pour faire des exercices (à acheter) ;
- et si vraiment on ne cherche pas à vous vendre directement quelque chose… c’est que vous écoutez la radio, la télévision, ou alors vous lisez un magazine ou un site Internet, et il y a partout, autour, avant et après, de la publicité… pour vous faire acheter !
Ainsi va le monde mais, pour une fois, vous allez pouvoir lire un avis totalement désintéressé sur les régimes.
La plupart des régimes sont basés sur le marketing, mais il y en a un qui est basé sur la science, et il s’agit du régime paléolithique. Il consiste à manger autant que possible ce que mangeaient nos ancêtres avant l’invention de l’agriculture. L’agriculture, et donc la consommation de céréales, n’ont commencé pour la plupart des hommes qu’il y a 5 000 ans, ce qui est extrêmement court à l’échelle de la vie de l’humanité. Ce n’est absolument pas assez pour avoir permis à nos organismes de s’adapter, par rapport aux millions d’années où nos ancêtres chasseurs-cueilleurs se nourrissaient de gibier, poissons, fruits, légumes, œufs, crustacés, noix de toutes sortes, graines, racines, et certaines feuilles, fleurs, bourgeons.
Ils n’avaient aucun moyen de récolter ni de produire de grandes quantités de farine et donc manger beaucoup de pain, pâtes, biscuits et viennoiseries n’était tout simplement pas possible. Le gibier quant à lui n’était pas élevé en batterie, et n’était pas nourri au maïs. Les poules elles-mêmes ne picoraient pas du grain ni du tourteau de soja, comme aujourd’hui, mais grattaient la terre à la recherche de vers, de graines et de végétaux.
Sur la base du mode alimentaire de nos ancêtres, donc, voici huit règles pour bien vous nourrir et être en bonne santé. A noter que, accessoirement, suivre ces règles vous fera rejoindre votre poids idéal, donc grossir si vous êtes trop maigre, et maigrir si vous êtes trop gros.
Règle n°1 : connaître la différence entre bons et mauvais glucides
Ce point est absolument capital, d’autant plus que nous avons été matraqués pendant les années 80 et 90 par la distinction sucres lents/sucres rapides, dont on sait aujourd’hui qu’elle ne correspondait à rien.
Nous avons par exemple appris que la baguette, la pomme de terre et les pâtes sont des « sucres lents ».
En réalité, ces trois aliments figurent parmi ceux qui se transforment le plus rapidement en glucose dans notre intestin. Ils font monter votre taux de sucre sanguin pratiquement aussi vite que le sirop de glucose pur, même s’ils sont faits à partir de céréales complètes. Leur consommation augmente le taux d’insuline et le stockage de mauvaises graisses, notamment les graisses abdominales et viscérales, catastrophiques pour la santé. Elles augmentent la résistance à l’insuline et peuvent conduire au diabète, au syndrome métabolique (obésité, diabète et problèmes cardiovasculaires).
La plupart des céréales contiennent de plus du gluten, qui peut provoquer une inflammation chronique et endommager le système intestinal, conduisant à une malabsorption des nutriments essentiels (vitamines, minéraux, acides gras essentiels), et donc potentiellement une dénutrition. La dénutrition entraîne à son tour un risque élevé de maladies chroniques.
Allons droit au but : votre corps et votre cerveau ont besoin de glucides, ils ont même besoin de beaucoup de glucides. Mais la meilleure source de glucides sont les légumes, légumes feuilles en particulier, toutes les sortes de chou, les légumes-racines et les tubercules comme l’igname et les patates douces. Mangez des légumes à chaque repas. Si vous ne savez pas comment les préparer, vous pouvez toujours les placer dans un cuiseur vapeur, saupoudrés d’herbes, d’épices, de sel et de poivre, et d’un filet d’huile d’olive.
Les autres très bonnes sources de glucides sont les fruits, en particulier les petits fruits rouges et noirs. Préférez toujours les fruits entiers aux jus de fruit.
En revanche, les céréales, les glucides transformés industriellement (biscuits, sirops, gâteaux, bonbons, barres de céréales, barres chocolatées, céréales du petit-déjeuner) et bien sûr le sucre (blanc ou brun) doivent être consommés aussi rarement que possible.
Règle n°2 : des protéines et des fibres à chaque repas
Les protéines de sources de bonne qualité, comme les viandes de bovins nourris à l’herbe, les œufs bio, le poisson et les crustacés sont à privilégier. Évitez le poisson d’élevage et la viande de bêtes engraissées aux céréales.
Pour les fibres, mangez des légumes frais, bios, tantôt crus et tantôt cuits car certains composés antioxydants sont mieux absorbés après la cuisson et certains composés anticancer sont détruits à la chaleur. Accompagnez toujours vos légumes de matières grasses, par exemple un filet d’huile d’olive ou de colza, qui permettent d’absorber encore plus de polyphénols et d’antioxydants.
Règle n°3 : méfiez-vous des sucres cachés
La plupart des condiments et sauces toutes faites contiennent du sucre ou du sirop de glucose. Par exemple le ketchup, les vinaigrettes « allégées », les sauces cocktails et marinades, et bien entendu les glaces et sodas.
Lisez les étiquettes de vos produits. Les industriels ont tendance à ajouter du sirop de glucose partout parce que c’est extrêmement bon marché, les produits se conservent bien, se transportent bien. Mais pour vous, par contre, c’est un produit à fuir absolument.
Les édulcorants artificiels sur le marché posent d’autres problèmes. Ce sont des produits chimiques qui n’ont en général rien de bon à faire dans nos organismes et mieux vaut donc les éviter aussi. La bonne nouvelle est que le sucre est addictif. Plus vous en mangez, plus vous en avez besoin, mais l’inverse est vrai également. A force de manger moins sucré, vous supporterez de moins en moins bien le sucre, et c’est naturellement, sans faire d’effort, que vous chercherez à l’éviter.
En revanche, aucun problème pour mettre une goutte de stévia dans votre café le matin, ou quand vous avez besoin d’une touche sucrée dans un plat.
Règle n°4 : évitez les conserves et les bouteilles en plastique
Elles contiennent du bisphénol A ou des composés proches, qui ont des effets cancérigènes, et qui perturbent le système hormonal.
Choisissez des produits frais ou surgelés.
Règle n°5 : mangez des œufs
Mangez des œufs, et oubliez tout le mal qu’on a raconté sur les jaunes d’œufs. Oui, ils sont riches en cholestérol mais votre cholestérol sanguin est fabriqué par votre foie, à partir du glucose, et n’est pratiquement pas influencé par votre consommation de nourriture riche en cholestérol.
En revanche, les jaunes d’œufs contiennent des antioxydants, des micronutriments, des vitamines liposolubles, et favorisent la production d’hormones qui brûleront vos graisses en excès.
Au petit-déjeuner, rien de meilleur que des petits légumes rapidement passés à la poêle avec un peu d’huile de coco, puis deux œufs que vous ferez brouiller, ou alors en omelette.
Règle n°6 : des herbes et des épices partout
Les herbes aromatiques et les épices sont bourrées d’antioxydants, bien plus encore que beaucoup de légumes et de fruits. De plus, elles donnent un bon goût à ce que vous mangez, ce qui réduit votre recherche de satisfaction gustative dans les biscuits apéritifs, desserts et bonbons.
Le gingembre, le curcuma, le paprika, la cannelle, la cardamome, le cumin s’accommodent avec un nombre incroyable de plats. Essayez-les partout, y compris dans vos soupes, salades, viandes en sauce, plats de légumes.
Règle n°7 : évitez les huiles de maïs, de tournesol, de soja, de carthame, de germe de blé et de pépin de raisin
Riches en oméga-6 inflammatoires, ces huiles sont de pauvre qualité nutritionnelle.
Préférez l’huile d’olive, l’huile de colza, l’huile de noix, et explorez toutes les sortes de vinaigre pour varier les goûts de vos vinaigrettes. Pour la cuisson, utilisez du saindoux ou, mieux, de l’huile de coco vierge ou de palmiste, qui supportent mieux la cuisson grâce à leur haute teneur en acides gras saturés. Vous pouvez aussi assaisonner avec les huiles de lin ou de cameline, riches en oméga-3, à condition de ne jamais les faire chauffer car la chaleur oxyde ces graisses et les rend toxiques.
Règle n°8 : augmentez vos apports en vitamine D
La vitamine D est le nutriment le plus important. Plus de 80 % des Français sont en-dessous du niveau minimum pour être en bonne santé, qui est de 30 ng/mL. Le taux optimum se situe, lui, entre 50 et 65 ng/mL.
Les jaunes d’œufs, les poissons gras, les abats sont les meilleures sources alimentaires de vitamine D, mais elles ne suffisent quasiment jamais. La seule vraie solution est de s’exposer au soleil tous les jours pendant au moins 20 mn sur au moins 3/4 de la peau, mais encore ceci n’est-il pas suffisant à la latitude de la France car, l’hiver, les rayons du soleil sont de toute façon trop obliques. Seul un complément alimentaire de vitamine D3 (au minimum 4 000 UI par jour pour un adulte) vous permettra de maintenir le bon taux.
C’est un vaste programme, je sais bien, mais commencez par intégrer tout doucement les changements que vous pouvez dans votre mode de vie.
Et de toute façon, comptez sur moi pour continuer à être à vos côtés pour vous rappeler à temps et à contre-temps de prendre soin de votre santé.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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