L'actualité musicale est particulièrement dense en ce moment et pourtant mon blog tourne toujours au ralenti. Mais c'est que j'ai une bonne excuse cette fois-ci : j'étais en week-end prolongé pour cause de récupération. Bah oui, le "travailler plus pour gagner plus" est encore d'actualité. Je sais, ça craint. Enfin, gagner plus, faut voir, hein ? Mais bon, j'ai quand même trouvé le temps d'écouter le disque attendu par tout amateur de rock indé : le nouvel album d'Arcade Fire. Le groupe distille depuis plusieurs semaines et ce, quotidiennement les informations au compte-goutte. Tout ça respire à plein nez la grosse opération marketing, à l'instar du dernier Daft Punk. Sauf que les titres balancés sur la toile en avant-première tiennent plus que la route. James Murphy est à la production et on entend même Bowie dans les choeurs, c'est peu dire que j'en salive d'avance. "Reflektor" va être immense et sonnera le glas de la concurrence. Alors, quand j'apprends, jeudi dernier, que ledit objet est enfin disponible en streaming, je saute carrément dessus, le casque sur les oreilles, prêt à succomber. Pourtant, après la déception de "The Suburbs", je me méfie : si tout cela n'était qu'une vaste fumisterie ? L'écoute entière du disque me donnera en partie raison. En partie seulement, car il y a des titres énormes, comme celui qui donne son nom à l'album et puis "Here Comes The Night Time", "Afterlife", "Flashbulb Eyes", un peu de "Awful Sound (Oh Eurydice)" (si on excepte cet horrible refrain gnangnan) ou la bonne première moitié de "Supersymmetry". Pour le reste, c'est juste inutile. Que dire entre autres du pathétique "Joan Of Arc" ? Où est passée la formation qui avait mis à genoux le rock indé du temps de "Funeral" ?
Arcade Fire cherche à se renouveler en s'entourant de pointures. Le problème c'est que l'inspiration de la paire Chassagne-Butler est en constante régression, ne parvenant que de façon de plus en plus épisodique à recréer l'effet dévastateur des débuts. Beaucoup d'esbroufe et d'effets de manche pour masquer l'absence de mélodies marquantes, point fort jadis de la troupe montréalaise. Après avoir rameuté nombre d'ouailles sous leurs bannières, comme Jeanne d'Arc, gare à ne pas finir sur le bûcher. Car, qui sait si bientôt, on ne les croira plus - bon, vu le nombre d'excellentes critiques qu'ils ont encore, ce n'est pas demain la veille -, on ne les verra plus comme LA voix du rock indépendant. Comme le fut en son temps un certain Lou Reed, récemment décédé. Clip de "Reflektor" réalisé par Anton Corbijn: Clip de "Afterlife" : Film "Here Comes The Night Time" réalisé par Roman Coppola :
Album en écoute sur Deezer.