D’ici à 2018, c'est plus de 85% des entreprises qui utiliseront des API pour connecter leurs applications internes ou externes, comme l'a révélé récemment une étude de Layer Seven Technologies. Autre chiffre: entre stockage et services, le Big Data devrait atteindre cette année un chiffre d'affaires de 8,9 millions de dollars. D'ici 2016, il représentera près de 24,6 milliards de dollars, selon une étude du Transparency Market Research. Une manne à qui saura se positionner. La start-up britannique Import.io l'a bien compris et entend démocratiser l'accès aux données. Première étape, elle met à disposition un outil qui permet de structurer la masse de données accessibles, n'importe tout sur le web, en APIs ou tableaux de données lisibles. Et ce, en quelques minutes. "Aujourd'hui, si vous voulez ce type d'informations, vous aurez besoin de développeurs qui ont recours à des codes très compliqués. L'idée est de faire gagner du temps", explique Sally Hadidi, associé marketing d'Import.io.
Transformer n'importe quel site web en API
Le principe, donc: faire de n'importe quelle page web une API. Concrètement, l'outil se présente sous forme d'un navigateur. Depuis hier, il peut être remplacé par une extension Chrome. Après s'être inscrit au service, l'utilisateur télécharge le navigateur dédié, colle le lien du site dont il souhaiterait récupérer et organiser les données en une API, et commence à sélectionner les champs du site qui l'intéresse. Import.io propose à l'utilisateur différentes structures de présentations des données: page produit, liste de recherches, tableau de données, etc. Et délivre donc une API, exportable sous format HTML, CSV ou .xls. "Souvent, les entreprise qui ont beaucoup de produits n'ont parfois pas même accès à leur propre backend. Elles souhaitent aussi savoir ce qui se passent chez les concurrents. Ce que nous offrons", explique Emmanuel Javal, investisseur et porte-parole d'Import.io.
Un modèle pas si éloigné de Napster
Le service décline en somme une forme d'intelligence économique, à faible coût - le service est gratuit, qui n'est pas sans rappeler les comparateurs. "Ce qui est possible avec Kelkoo, par exemple, n'importe quelle entreprise ou particulier sera capable de le faire, et ce, sans talents techniques particuliers." Et de citer l'exemple d'HP, qui suit ainsi l'ensemble de ses distributeurs pour éviter les déstockages à prix inférieur recommandé. Emmanuel Javal rapproche l'offre d'Import.io à un Napster. Si Napster a rendu disponible la musique, import.io compte faire la même chose, mais avec les données. "Les données sont disponibles, mais enfermées ou peu maîtrisées. L'idée, c'est de créer un pipeline entre utilisateurs de données et propriétaires de données: import.io." 15 000 APIs créées d'ici la fin de l'année, c'est l'objectif ambitieux que s'est fixée la startup. Dans tout cela, se pose la question des sonnantes et trébuchantes. "Le service est gratuit. Pour l'instant, il est important de faire connaître notre service." Affaire à suivre, mais parions qu'Import.io saura à temps voulu récupérer un peu de cet "or" des données.
*Import.io était une des quatre startups finalistes du StartupBattlefield au TechCrunch Disrupt Europe