A la recherche de la femme créatrice d’entreprise
30 % : c’est le nombre de femmes créatrices d’entreprise en France. Un chiffre qui reste en stagnation depuis de nombreuses années, loin de la quasi-parité qu’on relève aux Etats-Unis… Et également un chiffre qui reste bas si on le compare au nombre de femmes désireuses de créer une entreprise.
Selon une étude menée en 2007 sur la création d’entreprise au féminin menée par lObservatoire de l’APCE, 15 à 24 % des femmes de plus de 18 ans déclaraient en 2007 avoir envie de créer leur entreprise.
Et plus paradoxal encore quand on sait que la France présente parmi les pays développés un des pourcentages les plus élevés de femmes ne se sentant pas capables de créer une entreprise (source « L’entrepreneuriat féminin, document d’étape » N°2013-06, Centre d’analyse stratégique, avril 2013).
Existe-t-il un profil type de la femme entrepreneuse ?
Si l’on s’intéresse au portrait robot des femmes qui se lancent dans l’aventure entrepreneuriale, on constate qu’elles sont d’abord généralement plus jeunes et plus diplômées que les créateurs masculins. On note que l’inégalité s’opère dès la création de leur structure. En effet, 34% des femmes entrepreneures créent avec moins de 4000 euros.
Et celles-ci s’orientent bien souvent vers des secteurs considérés comme « féminins » tels que les services à domicile, les métiers de l’esthétique, de l’enseignement, la santé et le social.
Selon une étude menée par Viviane de Beaufort (Professeur ESSEC), des écarts importants existent encore entre hommes et femmes dans le monde entrepreneurial : 70% citent la difficulté de concilier vie familiale et vie professionnelle, 19% trouvent plus compliqué d’accéder aux marchés et à la clientèle. et 16% trouvent plus difficile d’obtenir des financements. Pourtant, 71% des entrepreneurs femmes considèrent qu’il n’est pas plus difficile pour elles de diriger une entreprise que pour les hommes et 75 % se relanceraient dans l’aventure si c’était à refaire !
Quelle(s) spécificité(s) pour l’entrepreneuriat féminin ?
Bien souvent, la femme ne dissocie pas la vie familiale de la vie professionnelle. Cela est l’un des points qui constituent la spécificité de l’entreprenariat au féminin. Mais il y en a d’autres. Les femmes entrepreneurs ne visent pas spécifiquement la performance mais plutôt l’épanouissement dans leur activité. C’est peut-être un des aspects culturels/sociétaux sur lequel il convient de se pencher pour faire progresser l’entreprenariat au féminin. Le mentorat et la prise de conseil sont ici des aspects essentiels pour aider l’entrepreneuse à se lancer dans le développement souvent si effrayant de son activité.
La plupart des entreprises créées par les femmes restent en effet des TPE avec peu de collaborateurs (source : http://www.bpce.fr/Journaliste/Actus-et-Communiques-de-Presse/Marque-produits-et-services/La-Caisse-d-Epargne-publie-le-premier-barometre-des-femmes-entrepreneures). En 2010 par exemple, la part des femmes chefs d’entreprises de plus de dix salariés représentait 13 % de l’ensemble10.
Les réseaux : une arme pour développer son entreprise ?
Pour changer la donne, les réseaux d’accompagnement dédiés aux femmes constituent un point clé pour créer et assurer la pérennité de son entreprise. Il est en effet essentiel pour une femme créatrice d’entreprise de s’entourer, parce que l’intelligence collective est une force supplémentaire dans un contexte bousculé comme celui que l’on connaît aujourd’hui. Seule, une femme créatrice d’entreprise ne peut réunir toutes les compétences nécessaire à la gestion et au développement d’une entreprise. Plus elle s’entoure, plus elle renforce son entreprise. Et cela, on ne le répétera jamais assez.