A la rentrée, Le Môme aura une nouvelle maîtresse, la première étant partie en congé maternité. Nous le savons depuis la rentrée ou quasiment. Seules les mères aveuglées par leurs progénitures en cette sacro sainte journée, comme moi, ne l'ont vu que quelques heures plus tard... Enfin moi c'est le Pater Familias qui me l'a fait remarqué...
Mais ce n'est pas mon sens de l'observation le problème mais plutôt l'attitude de certains parents lors de la célèbre réunion de rentrée. La pauvre maîtresse, enceinte déjà de 6 mois bien tassé, a dû répondre aux accusations féroces de nombreux parents : comment leurs pauvres petits allaient-ils vivre ce chamboulement ? Certains demandant une dérogation spéciale pour conserver la même atsem jusqu'à Noël, d'autres exigeant une période d'intégration de la nouvelle institutrice et la promesse que celle-ci reste jusqu'en juin... j'ai même cru que certaines meres allaient demander la mise en place d'une cellule de crise. Je vous passe les commentaires les plus désobligeants issus essentiellement de l'auditoire féminin et les soupirs de soulagement quand elle a annoncé qu'elle ne reviendrait pas avant septembre.
Je l'avoue le jour de la rentrée je me suis posée la question puis je me suis interdit de penser comme ça. En pensant d'abord à nos enfants, à leur bien, leur équilibre, on se laisse entraîner dans un discours dévastateur.
En effet, les parents qui tiennent ces propos, répondent qu'ils agissent en fonction du bien de leurs enfants. Mais je pense que c'est l'inverse. Ce type de discours est dangereux dans l'image qu'on renvoie de la place de la femme dans le monde du travail. La grossesse ne l'a pas empêché d'être une excellente maîtresse pendant six semaines et je suis persuadée que les enfants s'adapteront très bien à la nouvelle qui est en plus venu passer 3 jours avec eux avant les vacances. Le Môme a très bien compris que la maîtresse allait avoir un bébé et semble plus intéressé par le futur prénom que par le remplacement.
A ceux qui disent qu'elle aurait dû avoir un poste administratif pendant ses 6 semaines, je réponds que pendant mon congé je n'aurais pas apprécié être reléguée dans un placard jusqu'à mon arrêt. Aux autres qui disent qu'elle aurait dû être arrêtée, je leur rappelle les problèmes de financement de la sécurité sociale et le fait évident que la grossesse n'est pas une maladie ! Qu'une femme a le droit d'exercer son métier au mieux avant son congé légal et que c'est pareil pour la maîtresse !
Rester serain face à une telle situation c'est montrer à nos enfants qu'un congé maternité n'a pas une incidence catastrophique sur le monde du travail, qu'il s'agit d'un élément comme un autre avec lequel tout le monde s'adapte. On rappelle souvent que l'Ecole Maternelle offre les fondements de la vie en société à nos enfants, ce principe n'induit pas juste le fait de ne pas taper sur ses copains, mais aussi de nombreux codes de notre vie sociale comme le rôle, la place, les droits des femmes enceintes. Dans beaucoup de secteurs d'activités, la prise de ce congé est encore un handicap pour les femmes. Je suis persuadée que si dès leurs plus âge, on montre aux enfants que cette situation est tout à fait normale, on peut peut-être espérer que dans quelques années quand nos bambins auront alors la chance de devenir eux-même parents les choses auront un peu évolué.
Un jour peut-être le congé maternité viendra et les femmes pourront vivre heureuses et avoir beaucoup d'enfants !