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A380 : Du plomb dans l'aile ou victime des mauvaises langues ?

Publié le 29 octobre 2013 par Toulouseweb
Dans sa chronique du 7 aoűt, Gérard Jouany rapportait trčs justement qu’avec une prévision de 1 000 ventes brutes, Airbus revoyait pour la troisičme fois cette année, ses perspectives de ventes ŕ la hausse. On en est certain, 2013 sera un excellent cru pour le constructeur Européen.
Pourtant, selon Ť d’autres médias ť, tout ne serait pas rose ŕ Toulouse…
En effet, cette année, l’A380 peinerait ŕ s’exporter. Le mot serait męme trčs faible puisqu’en 2013 le super jumbo ne s’est toujours pas vendu, alors qu’Airbus table sur 25 ventes fermes. Certes, personne n’ose le dire franchement, tout est sous-entendu, et malgré le dernier salon du Bourget, oů Ť Doric ť, une société de location d’avions, a signé un protocole d’achat portant sur la vente brute de 20 appareils, l’avenir du trčs gros porteur européen serait męme trčs incertain.
Entre autres, ces médias basent leurs obscures visions sur des déclarations faites trčs récemment par un porte-parole d’Airbus qui rapporte que le constructeur envisagerait de réduire la cadence de production de l’A380 qui, actuellement, est de 2,8 exemplaires par mois. Toutefois, concernant cette mesure et toujours selon ce porte-parole, aucune décision n’aurait été prise.
Alors ? Alarmisme ou réalité ? L’A380 serait-il, comme ceux-lŕ le sous-entendent, voué ŕ l’échec ? Doit-on craindre pour l’emploi sur les chaînes d’assemblage A380 de Blagnac ?
Que nenni ! L’avenir du trčs gros porteur européen est bel et bien toujours aussi prometteur.
Au niveau des emplois Ť Airbusiens ť, il n’y a rien ŕ craindre et ce, męme si la cadence de production de l’A380 devait baisser. Il n’y a en effet aucune raison de croire que le constructeur pourrait envisager un plan de licenciement, puisqu’un câbleur de réseaux électriques, par exemple, pourrait parfaitement se voir momentanément réaffecté sur une chaîne d’A320… et peut-ętre męme sans avoir ŕ changer de vestiaire !
N’en déplaise aux théoriciens du catastrophisme, l’A380 est promis ŕ un bel avenir sur le marché du trčs gros porteur, pour une raison fort simple : son concurrent direct, le Boeing 747 est en fin de développement lŕ oů celui de l’A380 – dont le premier vol a eu lieu en 2005, rappelons-le – en est ŕ ses débuts. Car si Boeing pourrait, au mieux, remotoriser son Jumbo, sa derničre version, le 747-800, la plus longue, sera trčs probablement la derničre qui sera conçue dans les usines d’Everett. Qui plus est, lors de vols d’essais, les pilotes du 747-800 ont été quittes pour une belle frayeur lorsqu’ils ont évité de peu une rupture d’aile, suite ŕ un phénomčne s’apparentant ŕ du flutter (fortes vibrations). Plus question d’apporter de nouvelles modifications structurelles sur les 747, donc…
Ŕ l’inverse, Airbus de son côté, envisage d’ores et déjŕ de moderniser son A380. Le constructeur n’a pas précisément communiqué sur ce point, mais on peut aisément imaginer que dans un avenir proche, une ou plusieurs versions allongées verraient le jour, ce qui ne serait pas pour déplaire ŕ ceux qui jugent son apparence, un peu pataude. Une remotorisation sonne également comme une évidence puisque les actuels moteurs de l’A350-900, les Rolls-Royce Trent XWB, sont plus puissants et plus économiques que ceux des A380 en service. On sait que ces moteurs sont tout ŕ fait compatibles avec le super jumbo puisqu’avant d’ętre placés sur l’A350, l’un d’entre eux avait été longuement testé en vol, sur un A380.
En conclusion, il faut garder ŕ l’esprit que contrairement ŕ son concurrent, l’A380 est toujours en phase de croissance technologique et que, sans forcément parler de Ť monopole du marché du trčs gros porteur ť, il est trčs probable qu’ŕ long terme, il n’en soit pas si éloigné que ça.
Quant aux ventes fermes sur l’exercice 2013 qui sont pour l’heure, nulles, gardons ŕ l’esprit que l’année n’est pas terminée et que le salon aéronautique de Dubaď, s’ouvrira le 17 novembre prochain… Ce dernier grand rendez-vous aéronautique de l’année générera – n’en doutons pas – quelques ventes pour le trčs gros porteur européen, puisque de nombreuses compagnies asiatiques y seront notamment présentes… et on sait ŕ quel point celles-ci apprécient l’A380.
En tout cas, John Leahy, le directeur commercial d’Airbus, en est convaincu…
Bastien Otelli – AeroMorning

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