Entretien réalisé au TechCrunch Disrupt Europe, avec Dovydas Varkulevicius, directeur du département Entrepreneurs, d'Enterprise Lithuania
Si vous deviez esquisser un tableau très basique de l'écosystème des startups lituaniennes, quel serait-il?
Mon esquisse serait très simple: l'écosystème des startups en Lituanie est petit, mais vibrant, très énergique, et surtout à croissance grand V depuis plusieurs années. Mieux, c'est un écosystème relié aux autres, bien intégré.
Les startups nationales sont un peu comme une équipe de football. Les Français sont concentrés sur le business model; les Allemands dans la "technique" pure. Et en Lituanie?
En Lituanie, honneur à la technique, en matière d'IT. A cause de la nature de notre marché, nous sommes concentrés sur les services, sur les services web et mobile.
Pourquoi ce focus sur le mobile?
Les Lituaniens sont très friands de mobile. Par exemple, le taux de pénétration du mobile est très élevé chez nous (NDLR: environ 152% en Lituanie contre une moyenne européenne de 132%, soit le meilleur en Europe). Une grande partie de la population possède un smartphone. Pour vous représenter, 92% réalisent leurs transactions bancaires en ligne. La raison en est que le pays est doté d'une infrastructure internet et mobile 3G très dense, ce qui fait que nous disposons d'une connexion très rapide. Nous avons le premier taux de pénétration en fibre optique d'Europe. Autant de raisons qui font que les Lituaniens sont attachés à l'online mais aussi, à leur mobile.
Est-ce que pour autant, ces startups se concentrent sur le marché lithuanien?
La Lituanie est un petit pays; bien sûr que les startups lituaniennes ont dans leurs perspectives de se développer internationalement.
Quelques noms de startups du mobile qui se sont démarqués?
GetJar est une plateforme d'applications mobiles, qui draine plus de 30 millions d'utilisateurs uniques, chaque mois. YPlan a bien marché aussi: il s'agit d'une application centré autour des évènements prévus dans une ville. Ca marche très bien à New York et Londres, par exemple. Plus récemment, il y a l'exemple de Vinted, une application de social shopping, qui marche d'ailleurs très bien chez vous, en France (NDLR: la startup réunit une communauté de plus de 520 000 fans sur Facebook).
Des grands groupes tels que Deutsche Telekom s'investissent dès le départ dans l'incubateur de startups inter-national (Berlin, Tel Aviv, Cracovie); plus ordinairement, les accélérateurs privilégient des Demo Days hors du pays d'origine. Qu'en est-il en Lituanie?
Oui, bien sûr, chaque écosystème veut se faire connaître auprès des autres écosystèmes. Pareillement, un écosystème qui sera moins développé tentera un échange avec un autre plus développé, que l'échange soit vertueux. Nous essayons donc de bâtir des ponts. Nous devrions donc aller en Israël; aujourd'hui, nous étions à Berlin. Nous étions et bientôt, nous serons aux US, dans le sud de la France ainsi qu'à Londres.