Je vous ai déjà parlé de mes collègues à plusieurs reprises, On ne se lasse pas de ses collègues, qu’on les apprécie ou non, ils sont toujours une source d’inspiration, en tout cas pour moi.
Aujourd’hui je vais vous parler d’un collègue formidable. Je l’ai surnommé l’illusionniste.
J’en ai déjà eu des collègues de ce type, mais lui dépasse tout ce que j’avais déjà vu auparavant!
Si mes autres collègues illusionnistes pouvaient être comparés à Garcimore, lui c’est plus de David Copperfield qu’il faut le rapprocher.
L’illusionniste comme son nom l’indique est un maître de l’illusion. Il est expert dans l’art de faire semblant. Il semble débordé en permanence, mais personne ne sait exactement ce qu’il fait.
Là est la force de l’illusionniste. Il parle fort, beaucoup, tout le temps, sur tout. Il semble maîtriser les sujets qu’il aborde, mais derrière il y a un grand vide. Ce n’est qu’un écran de fumé qu’il jette aux visages de ses collègues et de ses supérieurs, et personne ne semble voir qu’il y a un truc.
Si Copperfield a été capable de faire disparaître la muraille de Chine, l’illusionniste, lui, est capable d’engloutir le budget d’un projet pour ne rien sortir de concret derrière. Et tout le monde trouvera cela normal.
Une grande phrase, un peu de poudre aux yeux, une formule magique, de grands mouvements avec les bras, un regard franc et sincère, profond, gênant, pouf c’est fini. tout le monde applaudit.
Alors moi ça me fait rigoler, parce que le truc on le voit, ou on le connaît. On sait très bien que sous la boite il y a un espace pour que l’assistante puisse se cacher pendant que l’illusionniste la coupe en deux dans le sens de la longueur.
Je vois bien que mon collègue fait semblant d’avoir l’air occupé, à regarder son écran avec les sourcils froncés, « ne pas déranger » collé sur le front, alors qu’il est sur google news. Les repas d’affaire qui durent 2 heures, les réunions à 17h auxquelles personne d’autre que lui n’est convié, lui permettant de ne pas rater son train de 17h12.
Pas la peine de lui demander de l’aide, « J’ai pas le temps, envoie moi un mail je verrai quand je pourrai le traiter ».
Mais c’est pas grave, il envoie aux chefs, et au moment opportun, un powerpoint avec des images qui bougent, il fait un retro planning permettant de montrer que tout va bien, que le mur est loin devant et si on court assez vite on passera par dessus au lieu de s’exploser la tête dedans. Et lui, il est tranquille, il peut retourner faire semblant.
Un artiste.