Pour l'IFOP ça ne fait aucun doute. L'institut de sondage ne voit même pas l'utilité de faire un sondage là-dessus. On a décidé, parmi les autorisés à s'autoriser, c'est-à-dire tous ces messieurs et dames sondeurs que Calvi et autres journalistes de Cour (Cour Lagardère pour celui-là) appellent pour jouer les messieurs Loyal. Et voilà les Sainte-Marie, les Couturier, les Cayrol, tous rémunérés (ou anciennement) par des firmes privées qu'on appelle instituts de sondages, qui viennent donner le « la », dire aux français ce qu'ils doivent penser de qui et quoi, combien de temps et comment. Ce, au nom de l'intérêt général. Voilà encore une contradiction centrale qui n'a pas soulevé une paupière à la Commission des sondages.
Allons-y gaiement. Il est évident que les français veulent à toute force changer de Premier Ministre, ils n'ont que ça en tête. Oubliés le pouvoir d'achat, l'emploi, le logement, la retraite et autres fièvres. Le Premier ministre, vous dis-je.
L'IFOP passe à la vitesse supérieure, donne des noms. Valls, Aubry, Ayrault, Montebourg, Royal. M.Tout-le-monde est évidemment trop stupide pour penser à quelqu'un, dans l'évidente hypothèse où il voudrait à tout prix un nouveau Premier ministre, et manque assez d'imagination pour ne pas vouloir quelqu'un qu'on ne voit pas régulièrement à la télé, qui ne soit pas des « éléphants » et qu'on n'ait pas vu défendre des idées sans les fouler aux pieds dès qu'il a chaussé les bottes du pouvoir.
La méthode utilisé par l'IFOP est le sondage Internet, appelé CAWI, dont la fiabilité est certainement évidente pour les gens de l'IFOP, mais pas pour l'Observatoire des sondages, à ne pas confondre avec la Commission des sondages, naturellement. Ces pauvres sondeurs ont du mal à boucler les fins de mois, qui leur en voudra d'utiliser des méthodes de bûcheron pour restaurer un meuble de style.
And the winner is...L'abstention. A 46%, les français ne choisissent aucune des personnalités si subtilement proposées par l'IFOP, « Dans le contexte actuel de difficultés que connaît le Gouvernement », comme l'IFOP le précisait, l'urgence mortelle était pourtant de ne pas laisser le pays sans premier ministre de droite, c'est-à-dire sans Manuel Valls. Les français n'ont pas encore compris. Il faudra quelques sondages de plus.
Malgré les mauvaises langues, l'IFOP remporte tout de même la mise d'au moins trois manières.
Il se fait payer, et grassement, faisons-lui confiance.
Il rabaisse un peu plus la côte de Hollande et son staff.
Il suggère la démolition du gouvernement socialiste actuel et peut-être songe-t-il à des élections anticipés suite à une crise définitive de la représentation socialiste. Lesquelles élections évinceraient l'usurpateur Hollande dont la politique de droite ne sera jamais que la copie de l'original, comme l'UMP ne sera jamais que la copie du FN.
Il enfonce un peu pl us le clou devant les français et la Grande Muette qu'est la Commission des sondages. Ah que je fais ce qui me plaît, et que je vous embrouille !...