A l'occasion du Pitchfork Festival, on fait une petite rétrospective des artistes à voir, une occasion de vous parler de leur actualité discographique avec pas moins de 16 chroniques. Hé ouai c'est que ça ne plaisante pas chez Ears Of Panda. Aujourd'hui on vous parle de la soirée du jeudi.
Pitchfork Music Festival Paris #1 - 31 Octobre 2013
Après un premier single en mode Venice Beach (Backseat Kissers), les sales gosses sont de retour avec un EP, Days In The City, qui creuse le sillon entre guitares surf ensoleillées et chant rappé. On a beau trouver ça à la limite du mauvais goût les chansons sont suffisamment cool pour se laisser prendre au jeu. Entraînant et revigorant tout est une question de fun chez ces gamins. Une sorte de King Krule en plus marrant en somme.
Note : 7/10 Date de sortie : Octobre 2013
Faut s’attendre à quoi en live : Leur prestation au Midi Festival était à l’image de leur musique : cool et fun. On n’en attend pas plus ce qui est déjà pas mal, une parfaite entame pour cette belle première journée.
Ils viennent défendre You're Nothing sorti cette année et déjà chroniqué ici.
Faut s’attendre à quoi en live : C’est que c’est pas des rigolos, c’est des punks, des rageux. Donc ça risque de dépoter en live et tant pis si il y a des fausses notes.
Seul le premier single a pour l’instant été dévoilé. Chamakay reprend la même recette que Losing You, le tube de Solange (la sœur de Beyoncé Bitch !) qu’il a coécrit, soit un son pop mâtiné d’électro baignant dans une ambiance des iles. La chanson est assez réussie mais est beaucoup moins excitante que celle de son élève la faute à Caroline Polachek (Chairlift) qui en fait des tonnes niveau vocalise.
Faut s’attendre à quoi en live : Vu la grosse hype autour de Devonte Hynes en ce moment, le public devrait se la donner au premier rang. Il paraîtrait que le 1er album était bon, on reste de notre côté assez dubitatif. Néanmoins le garçon a de l’expérience, le set devrait être carré et le son suffisamment bon de quoi nous faire passer un agréable moment.
Eux qui nous avaient habitués à l’excellence, les Californiens reviennent avec un album mineur car moins percutant dans leurs moments de fougue, moins beau dans leurs moments d’accalmies. An Object s’avère finalement plus brouillon comme s’ils avaient voulu après le grandiose Everything in Between revenir à un son plus brut. Pour cela, le son est saturé tout du long et la voix est noyée dans un léger brouhaha qui dessert parfois les compositions. Avec An Object, No Age propose parfois un noise rock sans énergie voire sans envie qui nous laisse un peu perplexe. Dommage pour le groupe qui était certainement au top du genre. Néanmoins on retrouve encore quelques brûlots et pas mal d’idées qui méritent qu’on s’attarde sur leurs chansons.
Note : 7/10 Date de sortie : Août 2013
Faut s’attendre à quoi en live : Ça devrait envoyer très certainement du steak en espérant qu’ils iront piocher dans leur précédents disques afin de concocter une setlist Best-of. Le groupe à un répertoire tel que la plupart des groupes peuvent les envier.
Citation : "Au-delà du songwriting impeccable, la réussite de 2 réside dans sa décontraction. Comme son cousin éloigné Ariel Pink, Mac Demarco véhicule à travers sa musique l’image d’un glandeur éclatant. Capable d’enregistrer une merveille pop en trois minutes sans forcer, Demarco compose ainsi 11 titres avec nonchalance, on se fait balader dans cette musique à la cool qui accompagnera aussi bien nos moments de glande, la clope au bec, que nos pérégrinations estivales dans la vieille bagnole de nos parents." Cette très belle citation est tirée de moi même lorsqu'on plaçait son album à la 46ème place de notre top album 2012.
Faut s’attendre à quoi en live : Il parait qu’il joue plus vite, il parait que c’est bien et que c’est cool à l’instar de l’image qu’il véhicule depuis qu’il s’est fait connaitre. Qui plus est le jeune homme arrive en fin de tournée, les chansons devraient en toute logique être bien rodées. On s'attend donc à un grand moment en perspective et pourquoi pas même à notre coup de cœur ?
Elles viennent défendre Silence Yourself sorti cette année et déjà chroniqué ici.
Faut s’attendre à quoi en live : On avait trouvé ça sympa à la route du rock en pleine journée, super excitant à Porto en soirée. Qu’on se le dise la musique de Savages s’apprécie une fois la nuit tombée. Niveau horaire, cela devrait donc être juste pour apprécié la nervosité de leur set qui a cependant avoir l’air de gagner de l’ampleur après avoir passé l’année à tourner un peu partout dans le monde.
Après que le monde soit tombé en pâmoison devant un premier album réussi, on est beaucoup plus réservé avec ce deuxième disque qui peine à retrouver la magie d’antan. Bien sûr quelques titres arrivent encore à provoquer en nous des émotions mais on est globalement gêné par cette tentative un peu vaine, cet appel du pied permanent afin de nous émouvoir au risque de tomber dans la surenchère . Cold Spring Fault Less Youth a trop tendance à vouloir nous prendre par la main, à maniérer sa musique au point de mettre en doute leur sincérité. Tout est ici question de ressenti mais on sera finalement resté de marbre face à leur électro beaucoup moins aventureuse et plus lisse que par le passé.
Note : 5/10 Date de sortie : Mai 2013
Faut s’attendre à quoi en live : Honnêtement au vu de ce qu’il nous attend et de ce qu’on aura vu, ça sent la pause bouffe, Cependant leur set était plus que convaincant cet été, bien qu’ils prennent leur temps, Mount Kimbie avait fini par conquérir le cœur des festivaliers du Midi. On ne pourra malheureusement pas compter sur la présence de King Krule cette fois ci.
Nicolas Jaar est doué certes mais on ne s’attendait pas à une telle claque face à Psychic, une œuvre ambitieuse qui puise sa force dans l’ambiance qui se dégage tout au long de l’album. Durant 45 minutes, Dave Harrington et Jaar nous embarque dans une virée nocturne hypnotique, portée par 7 compositions brillantes rappelant parfois le dernier Liars mais en plus réussi ne nous détrompons pas. Avec ses allures de classic rock, Darkside réussit à moderniser leurs compositions par des rajouts électro du plus bel effet. Classe, excitant et enivrant, Psychic est un concurrent très très sérieux au titre d’album de l’année.
Note : 8/10 Date de sortie : Octobre 2013 Faut s’attendre à quoi en live : On s’est gardé la surprise et on a fermé les écoutilles, on se doute qu’ils seront sûrement que deux sur scène mais paraît-il que les lives qu’on peut voir d’eux sur Youtube sont très très bons. Ça sent le concert de la soirée…
2013 sera peut être l’apogée du label Tri Angle qui n’a cessé de grimper ces dernières années, en témoigne cette année Forest Swords et surtout The Haxan Cloak dont Excavation pourrait devenir l’étendard, le sommet de la discographie du label. Sa musique qui en laissera très certainement sur le carreau plus d’un a le mérite de proposer quelque chose de rarement entendu. Certes Bobby Krlic privilégie l’ambiance aux mélodies, mais quelle ambiance! La pochette donne le ton, Excavation est un voyage au cœur des ténèbres, sombre et horrifique. D’emblée Consumed nous met mal à l’aise avec ses basses qui n’ont pour seule volonté que de vous comprimer, vous renfermez sur vous même. La musique peut parfois être une expérience déroutante ou dérangeante, une expérience différente qui finira par vous procurer du plaisir justement car elle propose quelque chose qui se dégage de toutes les autres sorties. L’horreur a trouvé sa bande son idéale et Excavation s’impose comme un concurrent très très sérieux au titre d’album de l’année (bis).
Note : 8/10 Date de sortie : Avril 2013 Faut s’attendre à quoi en live : A un set live du gugus pardi ! En espérant que le volume sera suffisamment fort pour nous comprimer violemment les poumons. Ce sera très certainement un concert atypique et un moment fort du festival qui devrait pas mal départager.
Ils viennent défendre Shaking The Habitual sorti cette année et déjà chroniqué ici. Encore un concurrent très très sérieux au titre d’album de l’année (re-bis).
Faut s’attendre à quoi en live : A du playback! Leur tournée en a dérouté plus d’un puisque le groupe effectue plus une sorte de performance à travers des danses plutôt que de jouer de leurs instruments. Nous avons trouvé ça plutôt cool en mai dernier, on y a vu une façon de vivre un concert différemment mais on s’est dit aussi que l’expérience devrait être plus enrichissante en festival. Ça tombe bien, on pourrait bien assister à concert des plus jouissifs si le public joue le jeu.
Verdict : Le jeudi soir s'annonce comme la meilleur soirée du festival avec un trio final qui a sorti des albums parmi les plus marquants de cette année. Au delà de ce trio, la soirée s'annonce festive avec peu de groupes évoluant dans un univers mollasson avec une majorité de groupes rock.