Xbox ONE : la Suisse en sous-marin?

Comme vous le savez sans doute, la Xbox ONE ne sera pas disponible « officiellement » le 22 novembre prochain en Suisse. Cependant, en faisant quelques recherches, il s’avère qu’en réalité, il devrait être plus facile de s’en procurer une cette fin d’année que de mettre la main sur une PS4 non précommandée…

We all live in a green submarine…

La FNAC avait organisé une première salve de précommandes pour ceux qui souhaitaient mettre la main sur une Xbox ONE le jour du lancement. S’il semblait, de prime abord, que l’opération était limitée, comme c’est souvent le cas lors d’importations de produits, il suffit de scruter le web, ou de se rendre dans d’autres grandes enseignes dotées d’une zone dédiée aux jeux vidéo pour constater que le cas de la FNAC n’a rien d’exceptionnel.

En faisant un tour au Mediamarkt de Conthey, alors que les vendeurs couraient encore dans tous les sens après la réouverture du magasin, je passe tout naturellement dans le nouvel espace jeux vidéo. Bien visible, à la hauteur des titres Xbox, un panneau y indiquait clairement la possibilité de se procurer une Xbox ONE, le jour de lancement. Chose que le site web de Mediamarkt confirme, en affichant une Xbox ONE importée d’Allemagne, tout comme bon nombre d’autres points de vente, que l’on peut retrouver prestement en faisant une simple recherche sur toppreise.ch.

Finalement, en prenant un peu de recul, et ce même si l’état des stocks n’est pas clairement indiqué, on peut se poser quelques questions légitimes. Si, pour les grandes enseignes, disposant de points de vente dans divers pays, il est sans doute plus facile d’organiser un transfert de stocks vers la Suisse, il n’en est rien pour les distributeurs oeuvrant uniquement en Suisse. Pourtant, ceux-là aussi semblent bien fournis, ou du moins, aucun n’indique de quantité limitée…

Alors, soit, Microsoft a décidé de reporter le lancement en Suisse, afin de « délivrer la meilleure expérience Xbox ». Comprenez : La Suisse est un petit pays, avec 3 langues nationales (au moins…), soit un multiple correspondant au nombre de ces langues pour obtenir des droits sur du contenu. Ca fait beaucoup pour un petit pays, avec si peu d’habitants. Sur la zone de marché dans laquelle nous sommes, soit la D-A-CH (Allemagne, Autriche, Suisse), une chose est certaine, c’est que la colonne du tableau Excel représentant le volume pour la Suisse ne doit pas peser bien lourd. Si en plus il faut tripler les frais, ce n’est pas aux concessionnaires du tableur le plus utilisé au monde qu’on expliquera la combine.

J’ai demandé à Microsoft leur point de vue relatif à cette distribution de la console en import, et voici la réponse :

We are aware that certain retailers are importing Xbox One.

For us locally it is important that consumers are informed correctly on how an important console is going to work in Switzerland:

-  We decided to reduce the launch markets because we want to ensure our customers will get the best Xbox One experience the first day it is available

-  Although Xbox One systems and games are not region locked, we will not offer native language support, and may not have fully tested or received required agency marks for the product outside of these identified launch countries.

-  In addition, customer support and warranty will be available only in launch countries.

-  Xbox One may be used in all countries, including the non-launched markets.  That said, there needs to be a valid payment method corresponding to a supported launch country in order for any transactions to occur over Xbox Live, and some content may not be accessible outside launch markets due to geographic content restrictions imposed by content right holders.

Très « corporate » comme réponse, naturellement. Une simple façon de se dédouaner du fait qu’aucun service n’est assuré tant que la console n’est pas disponible officiellement en Suisse. Autrement dit, la console permettra de lancer les jeux, mais en ce qui concerne le Live et la plate-forme de transaction, il faudra disposer d’un moyen de payement correspondant au pays dans lequel on se connecte si on veut pouvoir en profiter.

Pendant ce temps-là, je ne peux qu’imaginer le cas de figure suivant : Monsieur X se rend dans une grande surface vendant des consoles de jeu, parce qu’il estime que son fiston a bien bossé à l’école, et qu’il aura droit à une console cette année à Noël. Il part dans l’idée de ramener une PS4, mais Monsieur X n’a pas précommandé la console de Sony, et le vendeur lui dit qu’avant 2014, il n’y en aura point. Par contre, les Xbox One sont là… Multipliez le nombre de « Monsieur X » par un facteur mille, et, à l’échelle de la Suisse, vous obtiendrez un lancement de console assuré par les magasins, sans aucun frais marketing sur le territoire Suisse. D’ailleurs, si Microsoft voulait empêcher que les grandes enseignes ne mettent ces consoles importées en vente, il est certain qu’il le ferait.

Ne serait-ce que pour assurer ce que le constructeur appelle « the best Xbox One experience the first day it is available »…

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