Je recevais mon amie fée à souper. À l’époque, je désirais trouver une entrée pour… l’impressionner!
Mes talents culinaires ne sont pas spectaculaires, mais mon envie de plaire, elle, est tout à fait légendaire. C’est pourquoi je feuilletais nerveusement une pile de magazines en quête d’une entrée originale. Eurêka! Des crevettes au prosciutto seraient mon choix.
Cette recette transforma mon existence. Parce qu’elle contenait un ingrédient jusqu’alors exclu de ma subsistance. Malgré mon ignorance culinaire, je succombais depuis longtemps à son caractère exotique dans les mets asiatiques.
Quelle est donc cette paroisse pour qui je prêche? Je m’en confesse : la coriandre fraîche!
L’entrée fut un tel succès qu’elle nous servit… de dessert! Dans un élan gourmand, je déposai sur la table la vinaigrette des crevettes dans laquelle nous trempâmes des morceaux de pain baguette. Cette délicieuse improvisation accompagna étonnamment bien notre captivante conversation.
Depuis, la marinade subit une métamorphose et devint la potion dont je vous cause.
En voici les ingrédients : 250 mL d’huile d’olive, le jus d’une limette, un gros bouquet de coriandre hachée, une gousse d’ail broyée, du sel de mer et du piment de cayenne. Voilà! Vous vous en lécherez les doigts!
Sa versatilité n’a de limites que votre créativité. Par exemple, j’y fais sauter des champignons. J’en arrose soupes, salades et restes. J’en tartine tranches de pain grillé que je couvre de prosciutto émincé, tomates cerise et mozzarella. Ô joie!
À chaque semaine, je fabrique ma potion magique que je garde sur le comptoir. Elle attend sagement la nouvelle fantaisie que déclenchera mon original appétit. Sachez qu’elle se conservera sept jours à la température de votre logis.
Cette fascination que j’ai pour ce petit bout de gazon me fait sourire. Et me rappelle cet ami hippie qui autrefois me dit sans rire : Dodo, t’as pas besoin de fumer de joint. Toi, tu planes… naturellement! Je pris son commentaire pour un compliment.
Ma potion magique est ma poudre de perlimpinpin. Avec elle, je me sens un peu Merlin. Elle exerce sur mes papilles son charme divin.
Hallucinant, hein?