Parfois quand j'ouvre les pages de mode des magazines féminins, je suis surpris soit par les choix de la styliste, soit par l'interprétation du photographe. Car en cette belle époque où une des tendances est le retour du décadent grunge informe des années 90, je suis stupéfait. Rien si ce n'est des cheveux gras, des maquillages improbables autant que les jeans troués à 500euros pièce, des baskets moches, et une démarche de fin d'apocalypse après biture prononcée la veille.
Je tourne les pages, non pas en quête de ma version de féminité, ni de l'ultra-glamour mais de simples beautés propres à chaque nouvelle mode, des nouvelles coupes même des sculptures ou des excentricités par des couturiers géniaux et inspirés. Je veux tout cela avec une alchimie qui laisse des nouvelles pièces dans les dressings devenant des basiques, des incontournables d'une époque que l'on revoit avec bonheur dans les salons vintage. Je veux, j'exige même cette folie, car chaque designer voit en la femme, un ensemble de courbes, de tissus et de matières, d'accessoires et de coiffures, de maquillage et de rêve. Oui cette chose immonde dans le monde de la finance, de la poésie qui emporte l'imaginaire des autres, vers des valeurs immatérielles infinies, non bornées sauf par le nombre de personnes qui prennent un immense plaisir à l'aimer. Je veux du rêve.
Et là sur les pages, des mannequinsqui tirent des tronches de morts-vivants, sans vie, sans sourire, sans joie, et pourtant la mode chez certains comme Jean-paul GAULTIER , c'est la joie totale. Plus encore, mais c'est une question de goût, le tourbillon vrillé des imprimés en total look, des pieds à la tête, avec ce photographe qui pousse le vice de les faire poser devant les anciens papiers-peints de tante gilberte, des purs vintage années 70. Le caméléon dans mes yeux est mort d'apoplexie.
Alors la mode, c'est quoi en 2013 ? En lisant avec un mois de retard les magazines "special mode" (oui j'aime les couvertures moins fraîches, les informations un peu frelatées, le recul sur une vie qui va trop vite), je peux voir le pire, le meilleur en plus faible proportion, et des moments tristes. Alors je regarde aussi les publicités, me rappelant que peut-être Karl est un peu essouflé depuis trois saisons, que son oeil s'aigrit comme lui, sentant les jeunes génies plus simples et plus aériens que lui. Ah là de belles bottes de cuir noir, de belles longueurs de robes, des silhouettes féminines, des shorts, des bijoux et des sacs à main.
Je suis rassuré, le beau existe encore et à tous les prix.
Ainsi je pourrais revenir demain pour d'autres portraits de femme et de féminité.
Nylonement
OCTOBRE ROSE
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