Kurt Krausmann, docteur vivant en Allemagne, a une vie rêvée : une femme dont il est éperdument amoureux, une maison construite de ses mains, un travail idéal, tout semble lui sourire. Jusqu’au jour où il perd sa femme dans des conditions plus que tragiques. Son meilleur ami décide alors de l’emmener à bord de son bateau visiter des contrées africaines pour des missions humanitaires. Pris d’assaut par une bande de pirates sans vergogne en pleine nuit, Kurt et Hans se retrouvent les otages d’hommes sans pitié et visiblement dénués du moindre sentiment humain.
Transportés de geôles en geôles, traités comme des animaux, torturés aussi bien physiquement que psychiquement, les deux amis se découvrent une rage de vivre dont ils se croyaient incapables.
La vision du monde de notre docteur Kurt va changer, les conditions de détention et sa découverte d’un peuple démunis emplis de valeurs oubliées par les pays occidentaux vont lui apporter un œil nouveau sur sa vie, un regard différent sur ce monde africain qui malgré sa prise d’otage va lui apporter plus que n’importe quel trésor occidental.
Yasmina Khadra sait nous toucher par sa plume magique et sa capacité hors norme à manipuler la langue française. Il arrive à nous transporter à la découverte de ce monde inconnu par la plupart d’entre nous. Il nous fait relativiser sur nos conditions de vie et sur l’entraide humaine à la portée de n’importe qui.
Bonne lecture !
Mon passage préféré :
« Il réside, au tréfonds de ces êtres, une flamme immarcescible qui les éclaire et les ravive chaque fois que les ténèbres tentent de les dissoudre. De toute évidence, ils ont assimilés d’instinct ce que je ne saurais appréhender sans me lancer dans des probabilités mathématiques interminables et souvent vaines. Ces êtres sont un enseignement. Ils rient de leurs déconvenues comme d’une farce ratée. Ils sont là, heureux d’être ensemble, solidaires et complices, et s’ils se moquent de leur naïveté, c’est pour s’éveiller à la fragilité des choses afin de mieux l’apprivoiser. Je les envie, envie leur maturité que sédimentent tant de souffrance et d’épreuves cauchemardesques, leur recul philosophique qui supplante les traumatismes et les désastres, et leur humour qui semble tenir crânement tête à un sort injuste et traître dont ils ont, quelque part, décrypté le mécanisme. »