Wanna be : smart, strong, sensual woman !

Par Lheureuseimparfaite @LImparfaite

Il y a comme vous le constatez sans doute des hauts et débats en ce moment : « Qui ai-je envie d’être ? Quelle image ai-je envie de refléter ? ». Lassée de me sentir limitée et enfermée dans ce problème de prise de poids continu. À +6 j’avais espéré pouvoir faire une petite marche arrière et finalement non, puisque la balance affiche maintenant +7kg (par rapport à mon poids de référence auquel j’ai été stable des années durant).

Question combien complexe et multifactorielle que cette prise de poids :

♦ la prise de poids en guise de bouclier anti-séduction et anti-féminité suite à cette perte endurée il y a deux ans maintenant, quelque part je ne voulais plus être définie comme une femme (la prise de poids a commencé bien un an après ce deuil, je l’ai refoulé, nié tant que j’ai pu et quand il commencé à s’exprimer plus clairement, je me suis tournée vers la nourriture et des désirs très contradictoires vis à vis des hommes) ;

♦ il y a sans aucun doute une part de prise de poids due à un laisser-aller bien heureux, à un lâcher prise vis-à-vis de la nourriture et l’envie légère de ne plus exercer aucun contrôle, d’écouter ma gourmandise lors de rencontres amicales ou pour m’offrir un petit plaisir gustatif de temps en temps ;

♦ l’autre pendant de ce lâcher-prise est en revanche une trop grande propension à m’autoriser tous les dérapages sous prétexte d’émotions difficiles à gérer ! Un souci, hop une tartine ; une trop grosse joie, tiens un bon muffin ; un moment d’ennui, et si je me reprenais un chocolat chaud ? Forcément, à un moment tous ces excès finissent par se payer ;

♦ sans parler des médocs, le moment où la dose a été augmentée coïncide aussi étrangement avec cette prise de poids galopante ; au point que certains jours je suis fortement tentée de tout envoyer en l’air… Et puis la raison reprend le dessus, je reste raisonnable et je préfère le choix de la santé.

C’est comme ça que je me retrouve à l’étroit dans tellement de fringues ! Ce qui me remplit d’une joie inégalable, un peu à l’image de ce chat.

N’étant pas complètement dépourvue de volonté, j’essaie bien sûr quotidiennement d’enrayer cette satanée galifianakisation en usant de divers stratagèmes bien connus de toutes ! Pas de confiserie dans le caddy pendant les courses, mais des fruits… Mais curieusement il y a toujours un moment où un autre où je me retrouve avec une boîte de gâteaux à la maison et donc à portée de main (sinon ce n’est quand même pas très drôle de manger des carottes râpées tous les jours!).

 

Enfin la lutte contre ce fichu embonpoint ne passe pas que par la nourriture, heureusement qu’on peut essayer d’agir par d’autres moyens ! Bingo, mais oui, il y a le sport aussi ou plutôt l’activité physique. Mes armes sont au nombre de trois. La marche, j’adore, donc dès qu’il fait beau ou bon j’en profite avec plaisir pour prendre l’air et m’aérer. Ensuite j’ai mon super vélo elliptique dès qu’il pleut et sur lequel je pédale régulièrement (en musique, avec un bouquin ou un dvd). Et une fois tout les 36 du mois un petit tour sur les cours de gym de direct 8, d’ailleurs j’ai essayé une séance d’abdos-fessiers jeudi et j’en ai encore des courbatures aux obliques ! Je ne compte pas les séances de bad, même si elles sont relativement intensives, vu les gourmandises qui s’en suivent juste après, la balance penche vite du côté des apports en énergie ! Mais bon, ça maintient en forme et ça entretien la bonne humeur.

Par contre pas la peine de me parler jogging, certes ce serait bien efficace, mais mes rotules ne le supportent que très moyennement (même avec de bonnes baskets) et j’avoue je suis un peu trop fainéante pour ça !

Un PEU fainéante, mais on ne peut pas dire que je ne fasse aucun effort. Au bout d’un moment, tout cela devrait bien finir par porter un peu ses fruits, non ? Et même si je ne reperds pas de poids, je vais bien finir aussi par arrêter de me confronter à ce problème qui semble sans fin pour l’instant.

Genre j’en ai un peu, beaucoup, ras-le-bol de vous parler de mon poids et du sentiment d’échec qui s’y associe bien souvent. Bon, un peu de colère c’est bon signe ! C’est que j’ai encore de l’énergie et que je n’ai pas encore baissé les bras. Avec un peu de chance (zéro baguette magique) et encore quelques efforts, je vais bien finir par tomber du « bon côté » comme dirait Murielle [qui elle aussi s'interroge : "Ce que moi je ressens parfois c’est de faire un choix entre: faire encore un effort (encore un tout petit peu) pour être du « bon coté » et être mince avec des formes ou laisser tomber, laisser les kilos s’installer doucement insidieusement et accepter de devenir grosse."]

Ça c'est quand Lucette s'énerve et reprend les choses en mains !

Un début de réponses à mes questions (« Qui ai-je envie d’être ? Quelle image ai-je envie de refléter ? ») :

Attention, je tiens à préciser tout de suite que ce qui suit ne me concerne que moi et mon nombril et que ce n’est EN AUCUN CAS un jugement porté sur autrui.

♦ Je n’ai pas le courage de devenir grosse. C’est au-delà de mes forces. Je n’aurais peut être pas le choix, mais je doute fortement avoir la force de caractère suffisante pour m’aimer encore de cette façon, pour arriver à avoir une bonne image de soi. Je ne me sentirais pas non plus capable d’affronter le regard des autres en plus de mes propres critiques. J’adorerais avoir cette force de caractère, mais ce n’est pas mon cas. Mais là ça me fait juste peur.

P.H.A.T. : Pretty, Hot and Tempting ! Jolie, chaude et une sacrée tentatrice ! 
(version édulcorée)

♦ Ne plus être mince, mais un peu dodue, ronde, enveloppée… Là oui, je pourrai (oui au futur et non pas au conditionnel) m’y faire sans trop de regrets. Sans aucun doute parce que les filles un peu potelées sont assez souvent complimentées et acceptées par la société. (Je vous l’ai dit, je crains pas mal d’être regardée et jugée en définitive.)

♦ Tout ça parce que j’ai peur d’être moquée par les ados, peur d’être repoussée par les hommes et peur de mes propres critiques quant à mon manque de volonté (là on en revient aux vieux démons de l’hyper-contrôle et du manque de confiance en soi).

♦ Je n’ai pas envie d’avoir l’air faible, ni triste, ni fatiguée, ni trop garçon manqué. Je n’ai pas envie de ressembler à une pauvre petite chose sans personnalité. Hum-hum. Dis donc ma poulette-Lucette, va falloir que tu songes sérieusement à redresser les épaules alors. Et arrête aussi de baisser la tête en marchant ! Non mais, de quoi as-tu donc si honte ? Allez, zou, souris donc un peu !

➳ Tiens, j’en reviens à un de mes autre sujet de prédilection : quid de la féminité ?! Oui, je meurs d’envie d’assumer cette féminité qui ne se cache pas très loin sous ma p’tite couche de couenne, mais il reste comme un tabou, une barrière invisible à franchir mais bien réelle qui m’empêche de franchir le cap.

➳ Et hop, nouvelle question, de  »Qui ai-je envie d’être ? Quelle image ai-je envie de refléter ? » je passe à « Comment accepter cette féminité et ce corps de femme ?« . Question qui n’a curieusement jamais été abordée durant ma période de boulimie-anorexie alors que justement l’anorexie s’efforce bien souvent de gommer toute forme qui tend à sexualiser le corps.