Avec : Donald Pleasence, Danielle Harris, Beau Starr, George P. Wilbur, Ellie Cornell, Sasha Jenson, Kathleen Kinmont, Gene Ross, Carmen Filpi, Jeff Olson...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 30.
Date de sortie : 9 mai 1990.
Synopsis : Comme la loi le prévoit, Michael Myers est transféré dans un hôpital normal après dix ans passés dans un hôpital psychiatrique pour fous criminels. Le docteur Loomis, persuadé que Michael va pouvoir enfin reprendre ses meurtres sanglants, part à sa recherche. Mais la ronde des meurtres a déjà commencé et Michael est en route pour la ville d'Haddonfield qui se prépare à fêter Halloween.
Bande annonce originale
"Vous voyez, c'est ici que la société se débarrasse de ses pires cauchemars."
Faisant une petite pause dans mon cycle consacré à John Carpenter pour mieux rejoindre mon cycle consacré à Rob Zombie, c'est donc en toute logique qu'après "Halloween 3 : Le sang du sorcier", je me suis attaqué à "Halloween 4" avec le plaisir de me dire que j'allais enfin retrouver Michael Myers. C'est donc avec un sourire aux lèvres que j'ai inséré mon dvd dans le lecteur.
Et si je dois bien avouer quelque chose, c'est que le sourire est resté. Pourtant, on va pas se mentir, le scénario écrit par Alan B. McElroy est assez fade. Il part de loin en même temps car après la balle dans le pied que la franchise s'est pris avec la fin d' "Halloween 2" et le souvenir d' "Halloween 3 : Le sang du sorcier", le travail à fournir pour faire revenir Michael Myers était assez conséquent. Mais bon, le scénario s'efforce tant bien que mal de revenir sur le droit chemin et si il est loin de gagner en crédibilité (c'est même parfois assez ridicule), le fait de retrouver notre célèbre tueur au couteau fait bien plaisir.
Et c'est surtout de là que j'ai gardé ma satisfaction car le reste, en plus de ne pas être crédible, va même s'avérer très léger. Quand on se lance dans ce genre de franchise on ne cherche pas la profondeur non plus mais bon, ici il manque un petit quelque chose pour vraiment nous captiver et l'absence du personnage de Laurie Strode n'aide pas même si je salue l'effort qui à été fait pour essayer de garder une continuité et une certaine logique. On à pas grand chose à se mettre sous la dent jusqu'à son final, un peu plus enjoué, qui est très classique dans sa structure et réserve peu de surprise mais m'a permis de retrouver un peu d'efficacité.
Ce qui est frustrant c'est que pourtant on sens que le scénario ne manque pas de bonnes idées. Au delà du retour abracadabrantesque de Michael Myers, j'ai par exemple bien aimé le fait qu'on nous montre au début (ou du moins qu'on le sous entends) comment la société se débarrasse de ses problèmes, j'ai beaucoup aimé la scène finale qui nous rappelle forcément le premier opus et où je me dis que le film aurait pu être beaucoup plus intéressant si il était tout de suite parti dans ce registre là... C'est toute ses petites choses qui font que si le scénario ne m'as pas toujours convaincu, il m'a au moins accroché ce qu'il fallait pour que je reste concentré sur ce long métrage.
Dans sa distribution, comme je le dis plus haut, même si c'est Michael Myers la star de la franchise, l'absence de Jamie Lee Curtis en Laurie Strode se fait ressentir. Elle apportait quelque chose de très bon dans la balance face à notre boogeyman. De son côté, ici Michael Myers m'a paru un peu moins charismatique. Pourtant George P. Wilbur qui porte le costume à un bon charisme mais je trouve que notre méchant manque un peu d'envergure dans cet opus. La faute peut être à son masque blanc un peu trop simpliste ici alors qu'auparavant il dégageait quand même une certaine crainte. Dans sa gestuelle, l'acteur m'as pas paru toujours à l'aise non plus mais bon revoir son personnage fait quand même bien plaisir donc je ne vais pas trop me plaindre.
Si Laurie Strode n'est pas de retour comme son frère Michael, le Docteur Samuel Loomis répond lui en tout cas présent au casting. Le fait que Donald Pleasence l'incarne toujours fait qu'on est pas trop choqué mais j'ai trouvé que l'acteur semblait un peu dépassé par tout ça. Comme si lui même ne croyais pas en son personnage. Encore plus caricatural qu'à l'accoutumée dans la franchise, le comédien m'ait donc apparu assez fade ce que je regrette car dans les autres volets, si il ne faisait pas trop Docteur, sa présence avait au moins le mérite d'avoir de l'ampleur. Je suis en tout cas resté sur ma faim avec lui.
Le reste du casting est en tout cas très cohérent avec ce film. On à pas de grandes performances, c'est même très léger et très caricatural mais comme on les découvre dans un film tout aussi léger, ça choque moins (alors que pour Myers et Loomis, on sais de quoi ses deux personnages sont capables et on sais qu'ils peuvent faire mieux que ça). Pour son premier rôle au cinéma, la jeune Danielle Harris en Jamie Lloyd fait ce qu'elle a à faire. C'est surtout vers la fin qu'elle devient intéressante mais bon son personnage ne m'as pas choqué plus que ça même si il reste des plus classique dans son traitement.
Ça m'as bien fait marrer aussi de retrouver Kathleen Kinmont en Kelly Meeker (pour une fois que je ne la vois pas dans un épisode de la série "Le rebelle"... Nostalgie quand tu nous tiens !). Jouant la touche sexy du film sans aller bien loin, son rôle m'a amusé tout comme celui de Sasha Jenson en Brody qui en plus d'être risible dans son côté téléphoné est tellement ringard dans son traitement que ça en devient drôle. Quand à Ellie Cornell dans la peau de Rachel Carruthers, elle manque quand même d'ampleur à l'écran se faisant même parfois effacé par Danielle Harris qui ne se force pas. Reste Beau Starr en Shérif Ben Meeker qui me fait regretter Charles Cyphers des deux premiers opus mais qui réussi quand même à faire ce qu'on attends de lui sans se forcer non plus.
Si le film reste donc dans son ensemble très léger, ce n'est pas non plus uniquement de la faute du scénario et de l'interprétation. C'est aussi de la faute de la réalisation. En effet, Dwight H. Little livre une mise en scène des plus classique et ne se mouille pas trop. D'ailleurs, il me semble que les producteurs, bien qu'ayant demander un film peu violent pour avoir une bonne classification, on trouvé eux même le film du cinéaste si timide, qu'ils ont demandé John Carl Buechler, spécialiste des effets spéciaux, de tourné quelques plans "gore" pour les inséré au long métrage.
Dans l'ensemble, ça reste très académique, très série B que l'on voit en seconde partie de soirée. En même temps la force des deux premiers volets est telle pour moi qu'il aurait été dur de l'égaler mais là, ce nouveau volet semble définitivement ne pas se battre dans la même catégorie. Reste quelques plans sympa qui, en condition, sont assez efficace. J'ai ainsi eu le plaisir que je peux avoir à regarder un bon nanar mais j'aurais quand même aimé un peu plus de tonus dans cette réalisation même si encore une fois, avec ce genre de franchise, on sais que les suites sont rarement du même acabit que les premiers volets.
Même les décors m'ont semblé peu exploités. Si il n'y avait pas quelques costumes (très classique) pour nous le rappeler, on en oublierais presque que c'est Halloween. Le côté "épouvante" ne semble pas avoir été trop exploité et même la ville d'Haddonfield en elle même semble manquer d'une identité propre ce qui est regrettable. Quant à la bande originale composée par Alan Howarth, elle s'insère bien dans ce film mais elle est loin d'exister elle aussi et d'avoir une identité propre, seul le remix du thème phare de John Carpenter semblant vraiment exister même si ici, il perd un peu de sa puissance.
Pour résumer, "Halloween 4" est loin d'être exceptionnel mais le plaisir de retrouver Michael Myers et la volonté affiché de vouloir quand même rester un peu cohérent (sans forcément être crédible) avec les deux premiers opus font que cet épisode à quand même un certain charme malgré ses défauts. C'est dommage que dans l'ensemble le film soit au final assez moyen car la saga montre quand même de véritable atout de son côté qui ne sont juste pas assez exploités. Le final reste toutefois très intéressant et me donne envie de voir le cinquième volet qui j'espère réussira à corriger le tir. "Halloween 4" est donc un film moyen mais qui en condition m'a quand même amusé même si je reste sur ma faim car ça ne vole pas très haut et c'est très classique dans son registre. Une suite prévisible sauf dans sa fin mais pour ça, il faut pouvoir tenir jusqu'au bout.
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