Arcade Fire

Publié le 28 octobre 2013 par Silenceandsound

Arcade Fire

Reflektor

(Barclay / Universal)

2013, aura été l’année de toutes les tentatives de buzz, à coups de teasers, shows tv et autres procédés pour annoncer les sorties d’albums de mastodontes de la musique, de Daft Punk en passant par Jay Z, Drake, Boards Of Canada, David Bowie, etc. Difficile donc de passer à coté du quatrième album d’Arcade Fire, Reflektor, ayant entrainé sur son sillage toutes sortes de procédés de com, du faux nom Reflektor aux vidéos de 20 minutes en forme de court-métrage et finalement par l’écoute intégrale de l’album via youtube quelques jours avant sa sortie officielle. Mais qu’en est-il du double opus des canadiens ? Arcade Fire revient donc avec un double album, produit par James Murphy, ami de longue date de Win Butler et tête pensante de feu LCD Soundsystem, qui n’est sans doute pas étranger au virage opéré par la formation, voyant sa musique prendre une direction plus axée dancefloor sur la première partie de Reflektor, avec des rythmiques oscillant entre disco rock et caraibéennes, ainsi qu’une plus forte intrusion des arrangements électroniques, tout en gardant les pieds fortement ancrés dans un joyeux bordel laissant leurs titres partir un peu dans toutes les directions. Fini donc les arrangements mélodiques subtiles pour une virée musclée, où la batterie cogne de toutes ses forces comme pour tenter de cacher une certaine misère musicale et une constante linéarité dans les compositions. Car si pour beaucoup, cet album est un des disques de l’année, il est pour ma part une tarte à la crême, Arcade Fire ayant perdu de sa superbe et de son originalité pour se confondre dans la masse et devenir un groupe parmi tant d’autres, sauvé par une production impeccable et recélant toute de même quelques titres se hissant en haut du panier comme Joan Of Arc, Awfull Sound ou Afterlife, ce dernier étant de loin le lus réussi mais sonnant comme du Pet Shop Boys dance rock. On sent qu’Arcade Fire cherche à se renouveler en s’immisçant sur d’autres territoires, mais on espère tout de même que leur prochain album fera preuve d’un peu plus d’originalité et de moins de poudre aux yeux, l’emballage ne suffisant pas à cacher le fond.

Roland Torres

Site : www.arcadefire.com