Magazine Cinéma

Excalibur l'épée magique

Publié le 28 octobre 2013 par Olivier Walmacq

Camelot perd un de ses hommes lors d'un coup d'Etat foireux envers le roi Arthur par Ruber, dont l'oiseau perd l'épée Excalibur. Plusieurs années plus tard, la fille du chevalier mort part à la recherche de l'épée...

042151_af

La critique épique de Borat

Excalibur, l'épée magique appartient à ces films d'animation qui se sont risqués à l'heroic fantasy avec beaucoup de mal. Il faut aussi dire qu'un lot de problèmes a eu lieu lors de sa fabrication, entraînant petit à petit ce métrage dans les rouages du development hell. Le projet est annoncé par Warner dès 1995 alors que le scénario n'était même pas prêt. Suite à des différents artistiques, Bill Kroyer (à qui l'on doit le sympathique Les aventures de Zak et Crysta) quitte le projet en 1997 alors que le film est censé sortir l'année suivante. Un animateur, Chrystal Klabunde, dira au magazine Animation Magazine qu'un grand nombre de personnes sur le projet n'était clairement pas qualifié. Ces dégâts intérieurs ont engrangé des retards et donc des dépassements de budget (les coûts sont allés jusqu'à 45 millions de $). Quest for Camelot fera la moitié de son budget au box-office, dézingué à la fois par Deep Impact, L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux et Godzilla. Même si le film de Frederik Du Chau (réalisateur d'une des sequelles de The Land before time de Don Bluth ou de Underdog chroniqué par Olivier) ne valait pas son flop, force est de dire qu'il ne vole pas bien haut. Pas que le genre soit si abordé en animation (on relate la déclinaison bof du Seigneur des anneaux, Taram et le chaudron magique ou la série Les maîtres de l'univers), mais ce cru d'heroic fantasy ne vaut pas grand chose.

042151_ph4

Pourtant cette variation autour de l'épée d'Arthur pouvait être un minimum intéressante. On nous présente assez rapidement les protagonistes, le film ne durant qu'1h30 (compte tenu du calvaire de l'équipe durant la production, ce n'est pas un mal) et autant dire que les graphismes ne sont pas grandioses, à l'image de la gueule très carrée du méchant. En gros il n'a qu'une expression, celle d'un méchant qui en veut, qui fait des grimaces et qui en plus a la voix immortelle du regretté Marc Alfos (il a de la gueule quoi!). Evidemment, c'est l'occasion d'une belle séance de cabotinnage où Alfos s'en donne à coeur joie avec un personnage machiavélique jusque dans le costume ridicule. Je n'ose imaginer Gary Oldman à la place, lui aussi grand cabotin quand il s'y met (voir ses prestations chez Luc Besson et notamment dans Léon). Cet ennemi cherche à prendre Excalibur mais son oiseau a la bêtise de faire tomber l'épée dans des ronces multiples et ainsi condamner le royaume de Camelot à la noirceur. C'est dans celle-ci que vit Kelly la fille du chevalier mort pour le roi Arthur voulant sauver sa mère du méchant de service. Petite question: vu qu'il sait où se trouve à peu près Excalibur, pourquoi avoir attendu autant d'années pour enfin aller la chercher? 

18908765

On nous présente alors Kelly comme un garçon-manqué dès les premières minutes et au fur et à mesure de son voyage, elle va rencontrer Garrett, qui a un bel handicap que la cécité. Une sorte de Daredevil de la chevalerie tapant sur les méchants du mieux qu'il peut. A cela on peut rajouter les dragons siamois Devon et Cornouaille (je vous laisse imaginer la subtilité des noms) qui vont laisser grande place à Alain Chabat pour faire un beau numéro de portnawak, où il n'est pas très convaincant. A l'image de cette séquence où il chante. Son doublage dans les Shrek sera bien plus subtil. Le climax du film s'avère assez pitoyable, tellement mal-venu qu'il en devient risible et surtout pas crédible une seconde. On passera également sur l'inévitable happy-end où nos bras-cassés seront honorés par Arthur. Si l'aventure n'est pas franchement au rendez-vous (on pense à la scène du géant de pierre, moment assez gênant visuellement puisque mélange de manière hasardeuse 2D et images de synthèse), les chansons n'aident pas non plus. Clairement, n'attendez pas de l'écriture à la Disney grande époque. Entre des chansons qui vous disent "pour rester en vie, je vis seul" ou "il est minuit le soleil brille", il n'y a pas de quoi s'éclater. Les compositeurs jouent à fond la carte du mièvre sans jamais faire dans l'originalité (on voit que cela lorgne avec Disney). En sachant qu'en VO chaque personnage est doublé deux fois, une fois pour l'interprétation, une autre pour les chansons. Ou quand Jane Seymour se prend pour Céline Dion.

Pas forcément un gros ratage, mais un petit navet animé qui n'a pas grand chose à raconter et dont l'animation a beaucoup souffert de problèmes techniques.

Note: 6/20

Note naveteuse: 12/20


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Olivier Walmacq 11545 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines