OPENING PARTY du 30 Octobre 2013
On commence en fanfare avec Forest Swords qui a annulé sa venue pour des raisons de santé et c’est ballot lorsqu’on écoute le premier album hautement recommandable du producteur Anglais. Entre le trip hop et la dub, Engravings s’avère être une expérience envoûtante où l’on se laisse guider par cette musique sombre et parfois chamanique. L’artiste fait preuve d’une grande inventivité quand il s’agit d’inclure des sons originaux ou en tout cas donne l’impression. Est-ce de la sitar sur l’oriental Ljoss ? A-t-il utilisé des samples de chant grégorien sur Gathering ? On n’en sait rien mais le résultat est fascinant. Ce qui aurait pu être seulement un disque de producteur, une expérience sonore, Matthew Barnes la transcende en proposant des mélodies imparables qui donnent envie de nous replonger encore et encore dans son univers singulier.
Note : 8/10 Date de sortie : Août 2013
Faut s’attendre à quoi en live : On s’en fout il sera pas là.
Fat Possum a encore mis la main sur un artiste plein d’avenir avec Jackson Scott, nouvelle promesse du rock indé Américain. Un autre qui ne s’est pas trompé, c’est Bradford Cox qui l’a accueilli sous son aile pour faire la première partie de Deerhunter aux Etats Unis. La filiation entre ces deux artistes est évidente. On retrouve ce même goût pour les mélodies attachantes mais étranges, efficaces mais branlantes. Si Melbourne est trop marqué par son style lo-fi, léthargique, branleur et dégueulasse, on décèle néanmoins chez lui un talent pour écrire de belles compositions comme Sandy qui nous rappelle la magnifique Sheila… de Bradford Cox ou That Awful Sound d’ores et déjà un mini classique de l’indie rock.
Note : 6/10 Date de sortie : Juillet 2013
Faut s’attendre à quoi en live : A un set bien plus énergique que sur cd ce qui rappellera l’énergie déployée par Deerhunter en live pour leur dernière tournée. Le garçon a en tout cas fait sensation à La Route du Rock.
Ne partez pas! On ne parle pas des Toulousains de Dodoz mais bien des Américains magnifiques qui savent toujours faire rimer brutalité et mélancolie et qui fait toute la poésie de leur musique. Plus sage qu’à leur habitude, Carrier survient après le décès du guitariste des Women l’année dernière qui avait tourné avec eux en 2011. Plus triste qu’à leur habitude, Carrier lui est tout naturellement dédié. Véritable crève cœur, ce disque s’écoute comme d’habitude d’une traite et d’une grande facilité, on se laisse bercer par la voix harmonieuse de Meric Long et bousculé par la batterie de Logan Kroeber. Comme d’habitude le niveau des compositions est haut, le groupe alterne entre refrains et couplets accrocheurs. Comme d’habitude on est enchanté, et voilà… Carrier ne bouleverse en rien les habitudes du groupe. Après 5 disques, la formule n’a pas changé mais ce qu’ils font, ils le font merveilleusement bien. A défaut de sortir l’album de l’année et de nous étonner, The Dodos remplit parfaitement le contrat, celui de nous faire passer un très beau moment.
Note : 7/10 Date de sortie : Août 2013
Faut s’attendre à quoi en live : Les concerts des Dodos ont toujours été énergiques et excitants. Les deux membres sont des musiciens hors pair et savent tenir une foule en haleine. Plus brutaux et plus impressionnants que sur disque, ceux qui iront voir les Californiens en sortiront assurément le sourire aux lèvres.
Avec son quatrième album studio, l’Américaine originaire du Missouri hausse encore le niveau d’un cran comparé à The Magic Place sorti deux ans auparavant. La recette n’a cependant pas beaucoup changé. L’élément principal du disque reste sa voix avec laquelle elle ne cesse de jouer en superposant différentes lignes vocales afin de créer une ambiance sonore rêveuse et contemplative. Cependant on est réellement tombé amoureux de Nepenthe quand le piano a surgi sur The Harbinger, le deuxième titre du disque. Cette composition poignante donne le ton. Plus mélancolique que par le passé, Barwick suspend le temps, nous émeut en n’hésitant pas à donner plus d’emphase à ses chansons. Loin d’être pompeux, Barwick arrive à nous toucher en plein cœur avec ce disque exigeant bien que plus accessible que ses précédents travaux.
Note : 8/10 Date de sortie : Août 2013
Faut s’attendre à quoi en live : A une fille toute seule en train de tripoter des touches de claviers ou des petits boutons. Le concert peut être à double tranchant. Soit on se laisse porter par ses compositions soit on finit largué et on s’emmerde ferme. Enfin je dis ça je dis rien je ne l’ai jamais vu en live.
Verdict : Les trois groupes promettent une très belle soirée, seule la tête d'affiche nous encourage à rester méfiant surtout qu'elle jouera très certainement plus longtemps que les autres même si l'annulation de Forest Swords devrait rallonger le set des Dodos. Néanmoins voici une belle affiche pour un prix raisonnable mais qui commence à faire cher si on accumule toutes les soirées.
AFTER PARTY du 31 Octobre & 01 Novembre 2013
Remarqué avec son précédent album solo remarquable (Insides en 2009), Hopkins a depuis roulé sa bosse en collaborant avec King Creosote, Brian Eno ou Coldplay. De retour aux affaires, Immunity s’avère un poil en deçà de son prédécesseur mais toujours aussi prodigieux. Le producteur Anglais a ce don d’alterner entre mélodies délicates et compositions plus frontales avec une grande facilité, mais c’est lorsqu’il unit ces deux univers que le musicien fait des merveilles. A la fois fragile et aérienne sa musique appelle aux rêveries sur fond de beats percutants. Immunity confirme en tout cas son talent et sa grande forme actuelle.
Note : 8/10 Date de sortie : Juin 2013
Faut s’attendre à quoi en live : Ne nous mentons pas ces deux soirées valent surtout le coup pour leurs têtes d’affiches. Le jeudi soir avec le sympathique John Talabot qui a sorti un disque électro virevoltant l’année dernière mais c’est surtout le vendredi soir que la foule devrait se ramener pour voir la prestation de Jon Hopkins un des plus talentueux musiciens du moment (c’est complet d’ailleurs). Il suffit de voir sa prestation épatante au Boiler Room, une montée vertigineuse d’une heure. Cependant le reste ne correspond pas trop à nos goûts, Pitchfork a privilégié une ambiance club un peu tape à l’œil avec des Djs qui semblent préférer le soleil d’Ibiza à la froideur des beats Britons et Germains. On jouera donc la carte de la sécurité et pour aller voir DJ Koze (styléééé) à l’espace Pierre Cardin (styléééé) et tant pis pour Jon Hopkins en espérant qu’il repassera un jour ou l’autre dans le coin en compagnie d'artistes plus intéressants.
Soirée du 31 Octobre 2013
John Talabot (DJ) Pional (Live) Genius of Time (DJ) Evans (DJ)
Soirée du 01 Novembre 2013
Jon Hopkins (Live) Jacques Greene (DJ) Evian Christ (DJ) Kuage (Live) Sundae (DJ)