Carlinhos Brown ‘ Carlito Marrón

Difficile de faire plus métisser qu’avec le pseudo du Brésilien Carlinhos Brown. Le « petit Charles » est connu depuis pas mal d’années, notamment grâce à un album Alfagamabetizado ayant fait beaucoup de bruit, surtout depuis qu’il apparut sur Roots de ses compatriotes Sepultura, plus précisément en tant que percussionniste sur le single « Ratamahata ».
Pour ma part, c’est définitivement en 2003 que son nom finira par signifier quelque chose de précis dans mon esprit. Un carnaval en pleine rue de Barcelone et une émission de télé plus tard, toujours à proximité de la capitale catalane, c’est son album d’alors qui me fera l’effet d’une petite bomba.
Carlito Marrón annonce clairement les choses : le métissage est amplifié, et Carlinhos Brown ajoute désormais la langue de Cervantes à son panel déjà très bien étoffé avec le portugais et l’anglais.
Les treize chansons de l’album permette d’entendre tous les dons de l’artiste brésilien : au chant et aux percussions en tout genre bien sûr, mais aussi à la guitare, au clavier, à l’harmonica, etc.
Le liminaire « Carlito Marrón » est splendide en ouverture d’un bal parfaitement organisé.
Le joyau du disque étincelle grâce à la voix de Rosario Flores, la chanteuse espagnole qu’il n’est plus nécessaire de présenter.
Un autre grand nom, depuis son premier album sorti en 2000, Bebel Gilberto, vient accompagner à son tour l’artiste brésilien : « Ifá de Copacabana » est un joli duo, mais la voix de Bebel ne fait pas d’ombre à celle de l’Espagnole. Sur son deuxième album, la Brésilienne reprendra « Aganju », mais la version originale de Brown la surclasse.
En somme, le Brésil de Carlinhos Brown, ici en version bilingue ou, plus exactement, dans un mix croisant espagnol et portugais, est un enchantement à tous les points de vue. Même s’il est depuis longtemps reconnu pour ses dons de percussionnistes, il excelle dans bien d’autres domaines, comme on peut l’entendre tout au long de Carlito Marrón, que je vous recommande mille fois.

(in heepro.wordpress.com, le 28/10/2013)