Il m’est arrivé parfois de trouver que la chanson d’Alain Klingler franchissait les limites du supportable. C’était le cas de son dernier album « Un invisible écrasement ». J’avais alors comme un besoin de trouver la sortie de toute urgence, suffoquant sous le poids de « l’invisible écrasement ». Mais bien sûr, entre la suffocation et la joliesse, la beauté a fait son choix depuis longtemps. A se frotter à la beauté, on ne sort jamais indemne. C’est ainsi, c’est normal, il faut que cela soit ainsi.
La chanson de Klingler est rare donc précieuse, ondulant sur les vagues à l’âme, les serrements de cœur, les nœuds à l’estomac et les pincements d’émotions diffuses.
Alain Klingler fait partie de cette famille intemporelle de poètes chanteur qui se connaissent et se reconnaissent. Il n’est que de citer quelques-uns de ses amis d’hier et d’aujourd’hui qu’il salue à l’occasion de la parution du présent album : Barbara, Romain Didier, Jean Guidoni, Allain Leprest, Elisa Point, etc.
Si vous avez la curiosité de découvrir l’univers désenchanté mais si vibratile d’Alain Klingler, choisissez cet album. Il regroupe des chansons écrites depuis ses débuts, interprétées et enregistrées dans les conditions du direct, avec le chanteur seul à son piano.
Paul Kristof
KLINGLER, Alain. J’étais là avant (AD Libitum, 2012) Disponibilité
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