aimé césaire – sortie
Face au mur du flux de la révolution mondiale hurlant dans l’évaporation
Humanité ne change pas, imperturbables nous persistons
Sinistre colombe à la tige de belladone
Humanité sur le rivage, fouettée par la fine écume de la Voie Lactée
Notre secret ? Nous adorons la violence, tel le jaguar ivre sur ses ongles rouillés
Tueurs orgastiques en puissance / impotent peuple décent
La table-mère bardée de bonheur béat avec sur la tête la Mort sans yeux
Famine pour l’enfant né sur une feuille d’automne
Scarabée d’encre effaré devant la chrysalide des tombeaux
Jet de l’entremêlement inséparable de la matière avec son grain spirituel
Trompette-squelette par où s’enroulent les lèvres de lamproie de notre natale délectation.
Clayton Eshleman, texte inédit, composé après la mort d’Aimé Césaire, traduction Auxeméry
©Clayton Eshleman et Auxeméry pour la traduction
Contribution d’Auxeméry
Angoisse, une porte, Le Portel, le corps penché sur la roche déchiquetée, dans la vase, on rampe dans le noir, on va cerner ce qui boutonne là – ou bien déboutonner cette cage obscure dans laquelle l’animal et l’humain forment copules – ou bien sont-ils en train de se délynxer ? Sont-ils déjà lui objet, et lui sujet, dans l’atmosphère de la grotte amniotique, s’observant l’un l’autre au travers de la barrière du mot, la chair ?
Clayton Eshleman, Hadès en manganèse, traduction Auxeméry, Belin, 1998, p. 13.
Bio-bibliographie de Clayton Eshleman
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