La mode n'a de cesse de remettre au « goût du jour » (expression désuète s'il en est) ce qu'elle a aimé une saison et brûlé une autre. Ainsi, en est-il de cette tendance au dessus-dessous et au dedans-dehors qui invite à porter à l'extérieur, au bureau ou au supermarché, dans un diner en ville ou une soirée à l'opéra, son pyjama, son peignoir, sa chemise de nuit, ses sous-vêtements et autres pièces intimes.
Pour la saison hivernale, les créateurs de mode suggèrent aux hommes de sortir en robe de chambre à la façon des dandys gourmées qui hantaient les boudoirs des siècles passés ; récemment, Ségolène Royal (qui n'est pourtant pas une figure de mode, faut-il le préciser) incite les femmes à arborer leur nuisette au marché et à porter une hampe nationaliste en guise de it-accessoire pour montrer qui tient le manche dans le foutoir ambiant.
Je fais ici allusion à l'image de l'ex du locataire de l'Elysée qui a posé en tenue de ménagère au saut du lit dans la dernière livraison du Parisien Magazine. Elle a choisi cette toilette pour souligner qu'elle astique encore ferme, qu'elle est toujours au turbin présidentielle malgré sa mise au placard doré à la BPI, et en profite pour vanter avec beaucoup d'hypocrisie le « courage » de son ex-mari. Dans cet article, attifée comme une madame Michu shootée au Cillit Bang, la Royal aux cheveux gras balance ses acidités contre celui qui, fourbe et veule, lui a tout pris : sa jeunesse, son pouvoir, son égo, ses illusions et son trône élyséen.
Une telle image sidère le citoyen qui se demande, depuis les dernières et maudites élections, comment et pourquoi son pays est gouverné par tous ces mal peignés ? Il s'étonne que Paris soit encore Capitale de la Mode tant cette cohorte de ringards au pouvoir sont une insulte à l'intelligence et au beau...
Image : Les mal peignés au saut du lit, l’une en nuisette, l’autre en pyja-cravate © Le Parisien & DR