Ce très court roman m’a beaucoup plu, même si je n’ai pas tout suivi. Je me suis surprise à attendre, à être anxieuse devant cette tempête qui gronde, qui déferle, qui se déchaîne. On voit les lames qui retournent le bateau comme une coquille de noix, l’équipage qui tremble, l’univers qui entre en furie et surtout, ce qui m’a étonnée, c’est à quel point ces quelques dizaines de pages m’ont paru longues, comme j’avais l’impression que cette tempête n’en finissait pas, à me demander ce qu’elle réservait encore comme malheur à cet équipage. Et c’est loin d’être un reproche: j’avais l’impression qu’à chaque page, un nouvel écueil attend nos marins, une nouvelle vague, une nouvelle chute, un nouvel éclair, un nouveau dégât.
On a très vite l’impression de faire partie de cet équipage qui peine à comprendre les décisions du capitaine. Il est d’ailleurs difficile à cerner, ce MacWhirr, et on entrevoit la confiance et la défiance qui se succèdent pour aider un capitaine à sortir son navire de l’enfer. J’ai retenu mon souffle pendant ces longues pages où il s’enferme dans sa cabine pour réfléchir à la meilleure manière de diriger le bateau pendant cette épreuve, et j’ai eu de la peine pour lui tant j’ai imaginé la difficulté des décisions à prendre. La tension est palpable, notamment quand on sait que les passagers chinois sont enfermés dans l’entrepont, où les dégâts matériels et l’enfermement exacerbent la peur et les colères.
La chute du récit, d’ailleurs, vaut le détour à elle seule, tant elle est amère et ironique. Cependant, même s’il est court, ce roman m’a parfois fait décrocher, car j’ai trouvé le style parfois un peu lourd, pas toujours assez alerte ou pointu pour coller au fracas de cette histoire.
La note de Mélu:
Une parenthèse d’orage réussie!
Un mot sur l’auteur: Joseph Conrad (1857-1924) est un écrivain anglais d’origine polonaise.
catégorie “phénomène météo”