Le hukou du migrant

Publié le 28 octobre 2013 par Ancre_de_chine

Parce que je tombe sur un article du Global Times sur cette particularité chinoise, j'ai envie de parler des hukou, le système d'état civil et d'enregistrement des familles mis en place aux débuts de l'Empire qui existe toujours de nos jours en Chine continentale, à Taïwan, en Corée du Nord, au Japon et au Viêt Nam.

Les travailleurs du bâtiment sont souvent des migrants
(ici la réfection de la Perle de l'Orient)

" En Chine, la gestion et la délivrance de hukou relèvent des Bureaux de la sécurité publique (commissariats) dépendant du Ministère de la sécurité publique. C'est également le nom de la carte de résident que reçoivent les personnes qui ne sont pas encore domiciliées dans une ville. La domiciliation du hukou conditionne l'accès et la tarification des écoles et autres services. Si la modification de ce domicile est aisée pour les diplômés et propriétaires de logement, le changement de ville est beaucoup plus compliqué pour les citadins non diplômés, voir impossible pour les paysans venus en ville. Le hukou est un moyen pour les villes de réguler l'exode rural. À l'inverse aujourd'hui de plus en plus d'enfants nés et ayant grandi en ville partent travailler à la campagne et sont donc obligés de demander également un hukou." (Wikipedia)

Au-dessus des boutiques de luxe, un logement
de migrants (qui s'est déplacé au fil
de l'avancement des travaux)

Ce que nous raconte Wikipedia est juste, mais l'article de Global Times apporte une lumière différente sur les faits purs et durs. Il semble que recevoir le sésame convoité est difficile à tous les niveaux, à moins que l'on lance son propre commerce, que l'on paie des impôts de plus de 3 millions de yuans (sur 3 ans), d'épouser une personne du lieu ou de postuler pour un poste dans l'administration (et de l'obtenir). Et puis, sans hukou, pas de regroupement familial, pas de sécurité sociale, rien.

Sur les toits au bas de chez nous


Même les étudiants ayant en poche leur master n'y ont pas accès d'office. 229 000 étudiants termineront leurs études à Beijing cette année (dont 145 000 d'autres provinces), et il n' y a que 10 000 hukou à leur disposition. Des agences proposent leurs services à prix d'or (entre 100 000 et 400 000 yuans, on voit bien que de telles offres ne sont pas destinées aux travailleurs du bâtiment ou de la conciergerie), certaines sérieuses, d'autres moins. 

La troisième session plénière du 18e Comité Central du Parti Communiste Chinois va s'attaquer à ce dossier en novembre. Avec le système actuel, le commerce illégal ne peut que fleurir. "Si l'économie de marché continue à se développer, la population devrait pouvoir se déplacer librement", commente un spécialiste.

Revenus par personnes dans les campagnes (bleu) et en ville (rouge).
Pas étonnant que les villes de l'est soient tentantes.

Cette année, à Shanghai il y a 11 millions de migrants.
J'ai déjà parlé souvent de la migration en Chine. Séance de rattrapage.
La main d’œuvre bon marché appartient au passé Shanghai hua Resserrer la vis 
Chine, pays à majorité urbaine

La pause de midi.