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Agonie parisienne

Publié le 28 octobre 2013 par Guillaumito @guillaumito
J'aime bien le Metal, son contact froid contre ma peau, ses bords tranchants... heu... non, je veux dire, j'aime bien l'autre Metal, la musique (ou bruit, selon les personnes à la sensibilité musicale réduite). Plus précisement, j'aime bien toutes sortes de Metal  principalement le Black et le Death, le Folk aussi, les vieux trucs comme le Trash, j'adore les trucs expérimentaux, enfin voila, un peu tout quoi ; tant que c'est du Metal.
Non, parce que j'ai toujours été clair sur un point : je n'écoute pas de Hardcore, ni de Nu Metal, ou je ne sais quel truc ayant un quelconque rapport avec le Punk, ni de près, ni de loin. Notamment, je n'écoute pas non plus de Metalcore, Mathcore ou Deathcore, rien avec « core » dedans en somme.
Sauf exceptions... pas mal d'exceptions en fait, parce qu'en fait les courants et sous-courants musicaux dans le Metal, on s'en fout, c'est de la merdre toutes ces classifications (remarquez que j'aime dire une chose et son contraire à deux phrases d'intervalle, c'est pour tromper l'ennemi). Ce qui compte, ce sont les bons groupes. Et au final, dans les *core, il y a un paquet de bons groupes : notamment Protest The Hero, Iwrestedabearonce, Rolo Tomassi pour en citer quelques uns et puis, surtout, The Agonist.
The Agonist, ils sont cools. Ils ont de bons morceaux, une chanteuse qui fait à la fois la belle et la bête et qui le fait bien. Franchement, un de mes groupes favoris des ces dernières années. Un de leur morceaux, The Tempest, est même ma sonnerie de téléphone, c'est pour dire (pas mon fond d'écran, mon fond d'écran c'est la couverture du dernier Carcass).
Du coup, quand The Agonist a annoncé faire une tournée en Europe passant par Paris, je n'ai pas résisté et j'ai pris un billet sans trop réfléchir. J'aurais peut être du, parce que qui dit concert, dit assez souvent tête d'affiche et première(s) partie(s). La tête d'affiche, c'est ce que vous voulez voir. Les premières parties, c'est ce qu'on veut vous vendr... faire découvrir.
Ok, je regarde donc rapidement les premières parties au programme : Arsis, ah oui ça me dit quelque chose et Threat Signal, ok, je ne connais pas du tout, mais pourquoi pas. Deux premières parties, donc ; ça va, j'écoute donc un peu ce qu'ils font avant... mmm... ok, c'est mauvais, mais ça sera seulement deux fois une demi heure à souffrir.
Sauf que, en y regardant de plus près, il n'y a pas deux mais quatre premières parties.
Oh. Merdre.
Grandexit et Dawn Heist en plus, j'écoute donc un peu ça aussi... mais la, c'est vraiment dur. Deux heures de groupes sans grand intêret, ça va être long.
Arrive donc le grand soir et première surprise : à Paris, quand ils disent « petite salle », ils ne déconnent pas, c'est tout petit en effet. Remarque, c'est cool, on verra les groupes de près. Ah oui, et pas de vestiaire, vous êtes jeunes, vous mettez vos fringues en tas dans les coins, merci.
Premier groupe, Grandexit. Ok, ils jouent ; pas ensemble, mais ils jouent, c'est déjà sympa de leur part.
Deuxième groupe, Dawn Heist. Ça semble mieux, mais je ne connais pas leurs morceaux. Je n'arrive pas à « rentrer dedans », je laisse mon esprit voguer ailleurs, je pense aux petits lapins qui butinent dans les champs.
Déjà une heure de concert. Je commence à sentir un problème : j'ai mal au dos et rien pour s'assoir, bien sur. Quand on est jeune et qu'on va voir du Metal, on reste debout.
Troisième groupe, Arsis. Ils confirment ce qu'ils font sur albums : la musique est assez sympa, les mecs jouent bien, c'est en place, tout bien mais le chanteur est juste insupportable. Toute l'émotion et les nuances d'une alarme incendie avec le jeu de scène d'un parpaing.
Quatrième groupe, Threat Signal. Bien. Au final, le seul groupe des quatre ou j'envisage d'écouter un peu plus ce qu'ils font (enfin, on verra quoi... il est plus probable que j'oublie complètement leur existence). Les gratteux semblaient à moitié à côté de leurs pompes, mais à part ça, bien. Le chanteur est clairement un point fort du groupe. Et j'ai même reconnu un morceau. Délire.
Deux heures de concert, j'ai le dos en compote, je n'ose plus bouger de ma position, mais peu importe, ça y est, ils vont arriver. Les voila, The Agonist, rhaaaaa... bonheur !
Et la, c'est le drame. Ils commencent à jouer et je ne sais pas s'ils n'ont pas de retour, si le son est réglé par un quelqu'un qui leur veut du mal, si c'est juste trop fort ou bien les trois à la fois mais le rendu sonore est grosso modo celui d'un marteau piqueur mal accordé tapant dans quelque chose de bien dur. Bizarrement, j'ai instantanément mal à la tête.
Pendant environ les trois premiers morceaux, le son est donc une bouillie inaudible. Ensuite, je ne sais pas si je me suis habitué au volume (mais bordel... pourquoi jouer aussi fort, vous vous prenez pour Manowar ?)ou si ils ont réellement changé quelque chose, mais j'ai commencé à comprendre quelque chose et à « rentrer dedans » et à prendre du plaisir... un peu... quand j'oubliais que j'avais le dos en vrac, un mal de crâne prononcé et que des gens en sueur se collaient contre moi.
Sinon, la prestation en elle même est digne des concerts de maintenant : une heure, pas plus, on rallume rapidement les lumières... pas de rappel, faut pas déconner non plus. (ouais, bon ok... mon dos n'aurait pas tenu beaucoup plus longtemps de toutes façons)Pour le rapport avec le public, on a le droit à « on est content d'être là » et « faites du bruit Paris ». Cool. Faites juste bien attention à ne pas vous tromper dans le nom de la ville quand vous dites ça, ça ferait désordre.
Conclusion, quatre premières parties, c'est trop, surtout quand on ne connaît pas / n'aime pas les groupes qui passent et puis, je suis trop vieux pour ces conneries... mais, j'étais quand même super content de voir The Agonist sur scène. C'est un super groupe avec un super répertoire et j'avoue avoir eu un frisson quand Alissa est arrivée sur scène. Par contre, je suis dégouté d'avoir loupé « Thank You, Pain » noyée dans la purée sonore du début de concert. Voila, si c'était à refaire, je le referais... en me pointant deux heures plus tard.

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