Je suis retourné, seul, dans la collégiale que nous avions visitée ensemble,
Au temps de notre amour.
La nef m’a paru vide, terriblement vide.
Les grandes colonnes de pierre nue montant vers le ciel
M’ont semblé démesurées, froides, et inhumaines.
Ce jour-là, le soleil n’éclairait pas les vitraux, qui restèrent obstinément muets,
Ne délivrant aucun message, ne communiquant aucune poésie.
Les grandes peintures murales étaient ternes
Et aucune bougie ne brûlait dans la petite chapelle latérale que tu avais tant aimée.
Même le chœur était fermé et des portes de bois ouvragé en interdisaient l’accès.
Dans le grand silence, mes pas résonnèrent longtemps sur les dalles noires et inégales,
Tandis que je cherchais en vain l’écho de ton propre pas,
Qui n’existait plus que dans ma mémoire.