Le Podcast Edito - Taxe à 75% et grève du foot: Zlatan Ibrahimovic roulera-t-il en twingo?

Publié le 27 octobre 2013 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Il y a de l’indécence, de la part de l’UCPF (Union des Clubs Professionnels de Football) d’annoncer en représailles d’une taxe à 75 % sur les salaires de plus de un million d'euros, l'annulation d'une journée de championnat fin novembre. Indécence économique, en premier lieu, car les clubs sont pratiquement les seules entreprises hexagonales à bénéficier d’un dispositif fiscal exceptionnel: le montant de la taxe ne pourra pas dépasser 5% du chiffre d’affaires.

Indécence, ensuite, qui aggrave une image du football, joueurs et clubs mêlés, passablement altérée: 82% des Français, selon une étude BVA publiée par Le Parisien-Aujourd’hui en France, ont une "mauvaise opinion de l’équipe de France", 54% d’entre eux estimant même qu’elle "échouera au Mondial 2014 du Brésil". Les millions d’euros outrancièrement brassés par ce sport nourrissent à la fois un sentiment d’admiration et de féroce jalousie: le même sondage souligne que pour 86% des personnes interrogées, les joueurs sont "trop payés", "individualistes" (84%) et "grossiers" (73%). Les clubs plus modestes en pâtissent.
Associée au déplorable incident de la "grève de Knysna" de l’équipe de France lors de la coupe du monde 2010 en Afrique du sud - d’où la célèbre saillie de la ministre des Sports de l’époque Roselyne Bachelot sur cette "bande de caïds immatures", la perspective de cette "journée blanche" est en outre sévèrement sanctionnée par les Français: 85 % d’entre eux sont "favorables à l'application de la taxe à 75 %", selon une enquête Tilder-LCI-OpinionWay publiée jeudi dernier. Indécence doublée par surcroît d’incompréhension: 83 % tiennent cette grève pour "injustifiée".

La décision de l’UCPF vise sans doute moins l’émoi populaire dont elle se moque, qu’un pouvoir exécutif particulièrement fragilisé. Alors que les patrons de club ont rendez-vous jeudi prochain avec François Hollande, rien ne serait pire qu’un aménagement concédé, sous la pression, par l’Élysée: outre la porte ouverte à de nouvelles contestations corporatistes, le ballon rond y perdrait à jamais son âme sportive, pour n’être plus -mais n’est-il pas déjà trop tard?- qu’un monde de héros artificiellement starisés et de cyniques affairistes. Résolument opposés à la taxe de 75% sur les hauts revenus dans le football professionnel, le...  (1.95 Mo) Découverte de la Loue en audio et en vidéo, sixième partie...