Critique : Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux Editions JC Lattès de m'avoir fait découvrir ce livre ainsi que pour le jeu de carte qui était avec. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman historique. Cependant, je trouve que le résumé de quatrième de couverture ne dépeint pas complètement l'intérieur du livre. Nous suivons Emil dans la quête des huit personnages de son Octave sachant que lorsque l'on se décide à commencer une Octave il faut ensuite aller jusqu'au bout... Grâce à Emil nous rencontrons bon nombre de personnages haut en couleur et dépeignant la Suède de la fin du XIXe siècle : noblesse, capitaine de navire, tenancier de maison de jeu, servante, mais aussi apothicaire et marchand d’éventail. L’éventail tient une grande place dans le roman, les femmes de l'époque s'en servait comme un langage à part entière et comme le souligne La Uzanne à un moment : "Les femmes sont armées de leurs éventails comme les hommes de leurs épées." Les femmes donnent un prénom féminin à leur éventail et s'est comme si ces derniers étaient des personnages du roman. J'ai beaucoup aimé les différents personnages et notamment Johanna l'apothicaire qui est mise à contribution pour concocter des poisons divers et variés par La Uzanne, femme perfide et méprisante prête à tout pour devenir la maîtresse d'un roi qu'elle fera tout pour mettre sur le Trône, y compris se débarrasser du Roi actuel. Les descriptions notamment des éventails et des toilettes portées par les femmes sont superbes. J'ai appris grâce à ce roman que la Révolution Française a eu des répercutions sur toute l'Europe. La recherche des personnages de l'Octave, même s'il prend une place importante dans le roman, n'a été, pour moi, que le prétexte pour lancer l'intrigue politique et historique du roman (en effet, les événements historiques relatés sont réels). En bref, un très bon roman historique dans la Suède des années 1790.
Extrait : La Uzanne collectionnait les éventails. Sa fascination pour ces objets avait débuté quand, à quinze ans, elle avait vu sa cousine de son âge moins riche et moins belle qu'elle captiver l'assistance par son art de manier l'éventail. La Uzanne, ou plutôt Petite Maîtresse comme on l'appelait encore à l'époque, convainquit sa cousine de l'initier à cet étonnant langage. Le code en était connu des hommes autant que des femmes et, comme pour tout langage, plus on le pratiquait, mieux on était capable de s'exprimer grâce à lui. Bientôt l'élève surpassa le maître. Claquements secs, torsion du poignet, tapotements, battements, virevoltes, longues caresses langoureuses comblèrent le vide laissé par les mots indicibles du désir.Bonne lecture"Que vous aimiez hhhh ou Madeline Chapsal, La lettre au père de Kafka ou les livres de science-fiction, Babelio vous invite toute l'année à découvrir des chroniques de lecteurs et des citations en allant sur Babelio. com."