Outre les livres, et les CD à tester, qui remplissent jour après jour ma boite aux lettres ( je ne vais pas m'en plaindre, j'adore ca), j'ai reçu également dernièrement un certain nombre de DVD tests, dont ma fonction est justement de les tester et de vous en dire au moins quelques mots dessus . Petite revue en quelques mots de ces sorties DVD d'octobre:
1. Les beaux jours , de Marion Vernoux ( FTD; sortie le 23/10/2013)
Ce film, je l'avais tellement aimé lors de sa sortie ciné, que j'ai eu envie de le revoir quelques mois après ( ce que je ne fais jamais), et le montrer également à ma compagne qui n'avait pu le voir de son coté ( c'est moi qui me réserve toutes les sorties ciné, le goujat!!), qui a autant adoré que moi.
La grande réussite de ce film vient du traitement du sujet. En effet Marion Vernoux pour une ode à la légèreté, accompagnée par de très beaux plans cinématographiques. A cela s'ajoute une certaine élégance dans les situations, les propos, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Légèreté et élégance, la cinéaste traite ce sujet avec une grande sensibilité et une vraie pertinence, et nous montre dans quelle mesure les conventions et les barrières, qu'elles soient morales ou physiques, peuvent progressivement tomber, et laisser place à une parenthèse immature et juvénile, qui sera aussi l’occasion pour l h'éroine de faire le point sur sa vie de couple.
Une héroine jouée par Fanny Ardant joue avec une intelligence et une subtilité remarquable, magnifiquement épaulé par un duo d'hommes Patrick Chesnais- Laurent Laffitte absolument génial.
Un film à découvrir toute affaire cessantes pour ceux qui l'ont raté au cinéma, dommage que la version DVD soit si pauvre en bonus ( un petit module l'envers du décor éveille un peu l'interet).
LES BEAUX JOURS - Bande-annonce VF
2. Coffret Double DVD Gianfranco Rosi ( ed Montparnasse)
Ce double DVD offre à voir pour la première fois en DVD les 3 longs-métrages du documentariste italien, réalisés en 1993 et 2010. Personnellement, je n'avais jamais entendu parler de lui avant septembre dernier, et la Mostra de Venise qui lui a décerné le Lion d'or au documentaire de l'Italien Gianfranco Rosi avec "Sacro Gra", sur les personnages hauts en couleur qui vivent à proximité du boulevard périphérique romain.
Mais avant Sacro Gira, Gianfranco Rosi avait réalisé de nombreux documentaires sociaux qui ont connu un certain impact, dans différents festivals de cinéma, et que l'on peut revoir, grâce aux Editions Montparnasse qui avaient édité l'année dernière ce coffret regroupant 3 oeuvres du spécialiste du documentaire réel contemporain, et qui l'ont remis en valeur suite à cette belle récompense permettant au documentaire de sortir un peu de son ornière.
Des narcotrafiquants du Mexique aux marginaux californiens qui refusent la société de consommation, Gianfranco Rosi a su porter à l’image les destins exceptionnels d’hommes et de femmes à part.
J'ai vu ces 3 films et je me suis donc plongé pendant plus de 4 heures dans l'univers sombre mais si réaliste de Gianfranco Rosi, et ai pu comprendre à quel point il fascinait.
Dans le premier film, El Sicario, Chambre 164, nous nous projetons dans l’intimité d’un « Sicario », un tueur à gage pour le compte des narcotrafiquants mexicains, responsable de la mort de plusieurs centaines de personnes et dont la tête a été mise à prix pour 250 000 dollars. Un récit terrifiant, fascinant qui ne nous lache pas d'une seconde ( alors même qu'on ne quitte jamais la chambre d'hôtel dans laquelle le sicario raconte son terrible récit), jamais ennuyeux et toujours passionnant...
Le second film, sous le niveau de la mer nous projete au cœur du désert Californien, où l 'on est plongé dans la vie et les ambitions de marginaux ayant refusé la société de consommation autant qu’ils en ont été exclus.
Enfin, le troisième film, Le Passeur nous fait passer une journée sur une barque au milieu du Gange, et dresse un portrait de la société indou, de ses rapports avec les eaux du fleuve. Dépaysant et assez envoutant.
Des documentaires pas forcément accessibles de prime abord, mais pour peu que l'on s'y penche un peu dessus, atteignent une vraie profondeur. Intelligent et salutaire!!
El Sicario, Room 164
3. Des Morceaux de moi, Nolwenn Lemesle, ( Citel Vidéo)
Ce film, sorti début février 2013 était passé totalement inaperçu. Même moi j'avais entendu parler, mais à peine. Et sa sortie DVD quelques mois plus tard change complètement la donne puisque l'actrice principale du film n'est autre que Adèle Exarchopoulos, la révélation du film de Kechiche, lauréate ex aequo de la palme d'Or, et au centre évidemment des polémiques autour de la Palme 2013.
Si le premier film de Nolwenn Lemesle n'a rien à voir -à aucun niveau- avec La Vie d'Adèle, Adèle Exarchopoulos y est déjà absolument exceptionnelle et nous montre un potentiel assez ahurissant pour une fille de cet âge et de cette expérience. Dans ce rôle de jeune fille de 16 ans paumée entre une mère malade et tyrannique ( Zabou Breitman, dans un rôle assez proche du "premier jour du reste de ta vie"), un père lunaire et vieux avant l'âge ( Tcheky Karyo que j'ai vu avec plaisir en vrai au Festival Lumière), elle y est éblouissante de force et de fragilité à la fois.
Le film affiche pas mal de maladresses, notamment dans la réalisation et un scénario un peu trop tenu et qui sait pas trop où il va, mais Adèle E emporte pratiquement tout sur son passage. Vivement qu'elle trouve un film à son niveau ...comment ca, c'est déjà fait?
Des Morceaux de Moi Bande-annonce