dimanche 27 octobre 2013
Je ne goûte pas vraiment les films qui se passent dans un monde post-apocalyptique probablement parce que je pense aussi que ce monde est possible. Notre monde est le résultat d’une lente mutation peuplée de sauts comme l’invention de l’agriculture ou la révolution industrielle. Ces sauts sont toujours allés dans le sens du progrès mais ce qui s’est passé par exemple pour les Mayas pourrait toucher toute notre civilisation. En une génération nous pourrions nous trouver au même stade que les acteurs des « Fils de l’homme » ; une des plus grandes qualités de l’espèce humaine étant l’adaptabilité aussi bien dans le progrès que dans la régression, ce nouvel équilibre est tout à fait probable. Ce n’est pas parce je crains ce monde que je ne veux pas le voir décrit dans un film, c’est plutôt parce que ce qui m’intéressait vraiment ce serait la description de la transition d’un monde à l’autre un peu comme dans le roman « Malevil » de Robert Merle (dont la transposition à l’écran n’est pas vraiment réussie).
J’ai lu sur « Allociné » que ce film comportait de nombreux plans séquence, la caméra étant comme un autre personnage du film reproduisant le regard du héros principal. Je ne l’ai remarqué que vers la fin lors d’une des nombreuses séquences de violence, il y a du sang sur la caméra qui continue à tourner autour de l’action, là cela devient vraiment crétin. Est-ce important ou non de remarquer qu’un film est fait de nombreux plans séquence ? Non, si c’est uniquement une prouesse technique un peu comme dans « Irréversible » car cela devient plus un argument marketing qu’autre chose. Mais bien évidemment oui lorsque la caméra caresse lentement l’action en battant suivant le même rythme que l’action ou la réflexion du spectateur. En bref, un plan séquence doit être discret mais pas trop. L’équilibre est ténu entre la grosse ficelle commerciale ou l’exploit technique comme dans « L’arche russe » et l’absence totale de perception du spectateur. Le réalisateur des « Fils de l’homme » est passé alternativement par les deux extrêmes sans jamais trouver l’équilibre.
Et je n’ai toujours pas parlé de l’histoire. Pourquoi ? Parce qu’elle est insignifiante, inintéressante et complètement prévisible et réchauffée. Et j’ai oublié de parler du thème de l’immigration qui est omniprésent. C’est bien pensant mais cela sent trop la récupération pour pouvoir m’intéresser. C’est un grand ratage où même si je ne me suis pas ennuyé, je n’y ai pris qu’un tout petit plaisir.