Un soir de decembre

de Delphine de Vigan
Roman - 200 pages
Editions Lattès - août 2005
Editions poche Points - janvier 2007

Un écrivain, père de famille, se voit bousculé dans ses souvenirs lorsqu'il reçoit des lettres de Sara... Ses souvenirs reviennent : Sara, cette passion qu'il a entretenu avec une jeune femme de vingt ans, à la veille de son mariage avec Elise... Il y a dix ans déjà, mais les lettres lui font l'effet d'une brûlure, le mettent dans tous ses états, dans le réveil du désir, dans l'attente difficile, dans l'obsession, dans le retranchement. Sa vie de couple va en souffrir inéluctablement.

L'histoire peut sembler banale, déjà lue, mais la plume de Delphine de Vigan fait tout : elle cisèle ses phrases, elle nous emmène au plus profond des pensées du personnage, elle nous fait tourner les pages à grande vitesse, elle nous donne à savourer.

Extrait :"Par définition l’amour est insupportable, monsieur. L’amour est une plaie. Au sens propre. D’abord blanche, nette, elle ne tarde pas à saigner, parfois elle s’infecte,  parfois elle se dessèche, elle démange, au-dessus d’elle se forme une croûte sombre qu’on s’efforce de ne pas arracher. L’amour finit toujours par se transformer en cicatrice, plus ou moins vaste, plus ou moins silencieuse. La question n’est pas de savoir si l’amour est supportable ou non. La question est de savoir si l’on se protège ou si l’on s’expose. Si l’on vit à l’abri ou à découvert. Si l’on est prêt à porter sur soi la trace de nos histoires, à même la peau."

Le personnage de Sara, qui ne participe à aucun dialogue direct, est pourtant très présente avec ses longues lettres qui en disent beaucoup, avec le recul, sur ses sentiments forts, son attente et sa renonciation.Une bien belle lecture, à la fois légère, sensible et douloureuse.
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