Le poil à gratter à la française.
Le poil à gratter à la française. Savez-vous qui occupait, au mois d'août 2013, la deuxième place du classement des ventes de smartphone en France ? Derrière l'ogre Samsung (plus de 50% du marché), pas d'Apple, pas de BlackBerry ni Nokia, mais un petit Français qui monte : Wiko, avec 12,4% de parts de marché.
Des smartphones copiés sur l'iPhone ou sur le Galaxy S3 de Samsung, des prix divisés par deux voire par trois par rapport à la concurrence et une distribution directe, excluant les opérateurs téléphoniques : voici comment Wiko est en train de s'imposer comme un acteur majeur de la téléphonie mobile dans l'Hexagone.
S'appuyer sur le succès de Free Mobile. La société a été créée fin 2011 par Laurent Dahan, un jeune chef d'entreprise français œuvrant dans le secteur de la téléphonie mobile depuis 1997. L'homme veut lancer sa propre marque de smartphone sous Android, le système d'exploitation de Google, en s'appuyant sur le succès des forfaits low-cost : avec l'arrivée de Free Mobile, les Français se tournent de plus en plus vers l'achat de smartphones nus, non sponsorisés par les opérateurs. Mais les stars du marché, les iPhone 4S, 5 ou autres Galaxy S3 affichent des prix difficilement accessibles à tous : entre 500 et 700 euros sans engagement. Résultat, les modèles "entrée de gamme" (entre 200 et 400 euros) attirent les acheteurs malgré le peu de références sur le marché. C'est à cette demande que Wiko entend répondre.
Des "Samsung-like" pour deux fois moins cher. Voici la stratégie de Wiko : construire des modèles un peu moins performants que les références du marché, tout en reprenant leur design. Le tout à un prix défiant toute concurrence : l'Ozzy, modèle le moins cher, s'inspire largement inspiré du HTC Wildfire, et est proposé à 79 euros (sans engagement). Le smartphone Wiko le plus cher ? Il s'appelle Darkside, ressemble à s'y méprendre au Samsung Galaxy Note 3, dernier fleuron de la marque coréenne. Mais quand le numéro un mondial de la téléphonie mobile l'affiche à 799 euros, le petit Français le vend 279 euros. Une ressemblance assumée à demi-mot par Wiko : "les autres marques lancent des modes, des standards, comme Apple l'a fait avec l'iPhone il y a quelques années. Tout le monde a suivi ensuite, malgré un système d'exploitation différent. Chez Wiko, nous ne souhaitons pas nous positionner en qualité de challengers sur le design, nous préférons courir après l'innovation", assure Virginie Barbier, directrice marketing de la marque, qui entend lancer des applications directement intégrées dans ses smartphones.
100% français ? Le siège de Wiko est en France, à Marseille : direction, recherche et développement, ressources humaines et même service après-vente sont gérés depuis les Bouches-du-Rhône. Mais tous les smartphones sont conçus en Chine. On peut donc assimiler Wiko à une marque franco-chinoise, même si la marque refuse cette appellation.
Comment Wiko divise-t-il les prix par deux ? Il y a trois explications aux prix bas proposés par le constructeur :
• Une distribution directe. Plutôt que de négocier avec les opérateurs téléphoniques (SFR, Bouygues Telecom, Orange ou Free Mobile), "Wiko a choisi de s'adresser directement aux boutiques qui vendent des smartphones sans abonnement", explique Virginie Barbier. Fnac, Darty, CDiscount, RueDuCommerce ou encore Amazon : autant de sites qui proposent, dans plusieurs coloris, tous les modèles de la marque, la livraison à domicile étant le plus souvent offerte en bonus.
• Des composants moins chers. Wiko n'est pas un constructeur à proprement parler : ses smartphones sont conçus et assemblés en Chine, par Tinno. Les modèles sont imaginés tour à tour par la marque française et l'entreprise chinoise, puis sont assemblés dans les usines situés dans l'ancien Empire du Milieu. Ils sont enfin envoyés en France pour être distribués par Wiko. "Nous utilisons les mêmes composants que d'autres constructeurs majeurs (Samsung, Nokia ou encore Sony). Sauf pour certaines pièces, comme les semi-conducteurs. Ce qui nous permet d'afficher des prix plus agressifs", confesse la directrice marketing de Wiko, qui refuse de parler de "composants bas de gammes". Des fabricants comme MediaTek, basée à Taïwan et spécialisée dans les semi-conducteurs, ces puces qui constituent le cerveau du smartphone. Une société qui travaille notamment avec Lenovo, le leader mondial des ventes d'ordinateurs.
• Pas de publicité. Pour se faire connaître, la marque n'a pas souhaité passer par les circuits habituels de communication : pas de publicité dans les médias "traditionnels" afin de réaliser des économies. "On s'est plutôt adressé à la communauté des geeks, des internautes. On s'est beaucoup appuyé sur eux car on savait qu'en cas de retours positifs, ça ferait du bruit en notre faveur", révèle Virginie Barbier. Pari réussi puisque Wiko est passé n°2 en France en 2013 et même n°1 des ventes sur le Web, d'après le cabinet GfK. La marque espère fêter ses deux bougies, en fin d'année, en passant le cap des deux millions de terminaux écoulés dans l'Hexagone. Et ainsi rester devant la référence Apple et ses iPhone 5s/5c. (... à prix d'or N.D.L.R)
Source europe1.fr
N.D.L.R
D'autres que Wiko ont également choisi le même créneau. C'est le cas de sciphone.fr, des français installés en Chine qui vendent des smartphones chinois de milieu et haut de gamme à des prix... chinois. Excellent service après vente, site Internet sérieux (jtgeek.com) chaîne Youtube pour les démos, une activité débordante, très loin des trains de sénateurs des cadors français de la vente en ligne (Rueducommerce, Cdiscount, Amazon, etc)
Seul inconvénient : ils sont très loin de la France, mais de nos jours cela ne devrait surprendre personne et surtout ne gêner en rien si le service est à la hauteur. Et il l'est.
Effectivement, Wiko est en train de faire aux autres marques ce que Free a fait aux opérateurs en place. Et le consommateur est toujours gagnant, même si M. de Montebourg en est très fâché. Au leu de critiquer les entreprises françaises qui cassent les prix il ferait mieux de demander aux autres de modérer les leurs. Mais de cela bien sûr il n'est pas question.
Alors, c'est aux consommateurs d'entrer dans le jeu, et de faire savoir haut et fort ce qu'ils pensent des marges indécentes d'Apple et de toutes les entreprises qui rêvent de l'imiter.
A part pour les riches et les snobs indécrottables il n'y a aucune raison aujourd’hui de payer 500 à 700 euros pour un smartphone dont le coût de fabrication est deux à trois fois inférieur.
Enfin, je rappelle que les smartphones "subventionnés" constituent une véritable escroquerie. Faites juste le calcul de ce que vous coûte votre smartphone pendant 24 mois et comparez avec les prix de Wiko, vous m'en direz des nouvelles.
La réaction habituelle à cet argument c'est : de toutes façons, je devrais payer un abonnement tous les mois, alors...
Ce n'est plus vrai. Depuis que Free a mis ses pieds dans le marigot il existe des abonnements très abordables, et vous pouvez maintenant changer opérateur si le votre est trop cher. Si en plus, vous achetez un smartphone sans "subvention", vous ferez de réelles économies.
Les opérateurs ont juste oublié un détail. Les smartphones sont maintenant dans toutes les familles, et chaque membre de la famille veut le sien. C'est devenu un objet de consommation courant, qui doit donc être vendu aux prix des objets de consommation courants. Et non à prix d'or.
Même chose évidemment pour le coût des communications qui a, lui, considérablement baissé, merci à Free. La France était parmi les pays les plus chers d'Europe en matière de télécommunications. Elle est maintenant parmi les moins chers.
M. Richard, la patron d'Orange, ex France Telecom (toujours se méfier des sociétés qui changent de nom) s'en désole et on le comprend. Avec un nom pareil il aura du mal à se lancer dans le low cost.
L'outrecuidance de ce monsieur est d'ailleurs à signaler. Pour ne pas dire à "examiner". Lorsqu'il a constaté que Free l'obligeait, lui et ses collèges de cartel (ils ont été condamnées par la justice, je le rappelle) à baisser ses prix, au lieu de reconsidérer ses méthodes il a tout simplement décidé de virer une partie de son personnel.
Ben, voyons ! On ne saurait mieux faire ressortir que le personnel des entreprises n'est plus désormais qu'une variable d'ajustement.