De l'événementiel avec le "trouillomètre à zéro", Moi Président avait pourtant largement critiqué, et à juste titre, cette manière de communiquer de son prédécesseur. Il vient en la matière de le battre avec brio.
Déjà Cazeneuve, le ministre du budget annonce tout en disant le contraire qu'il va bouffer son chapeau : « Il faut d'abord expliquer cette mesure, assure M. Cazeneuve au Monde. On ne va pas commencer par la retirer avant de l'avoir expliquée. Il y a une campagne orchestrée, politique, malsaine, de manipulation. On ne peut pas tomber dans tous les pièges qui nous sont tendus. » On ne peut guère mieux expliquer que la mesure a fait long feu. Mais alors pourquoi, une fois de plus s'être engagé dans une telle aventure inepte et sans lendemain véritable sauf celui d'écarter les petits épargnants d'un placement sécurisé, de leur faire perdre toute confiance en l’État.
Le rapporteur général du budget, Christian Eckert, confie lui aussi ses doutes. « J'ai toujours plaidé pour une réforme de l'assurance-vie et il y aura d'ailleurs des dispositions dans le prochain projet de loi de finances rectificative, soutient le député de Meurthe-et-Moselle. On aurait pu profiter de la remise à plat de l'assurance-vie pour dégager 600 millions d'euros plutôt que de prendre cette mesure qui, dans l'ambiance actuelle, est totalement inaudible. Cela contribue à un climat anxiogène. C'est une bataille qu'on a encore perdue. Je reçois une avalanche de mails incendiaires. Je ne vois pas comment, maintenant, revenir en arrière, sinon à faire une pirouette. »
Tout cela est très malsain et le mal est fait. Le sentiment d'un Président de la République n'ayant aucune conviction, aucune ligne véritable, aucune vision, s'installe définitivement dans l'opinion. Pour certains on en serait même arrivé à l'évidence de l'incompétence.
Pour ceux qui ne veulent pas franchir encore cette ligne, reste celle du masochisme.