Les semaines semblent se suivre et se ressembler pour le Président de la République. Certes il sera difficile d'atteindre à nouveau le niveau de ridicule du dialogue avec Léornada par chaines d'infos en continue interposées. Nous avons atteint là les frontières de l'ineptie : un Président de la République faisant revenir d'un voyage officiel son ministre de l'intérieur et prenant le 13h pour traiter un tout petit fait divers de la plus mauvaise manière, bafouant les Lois et le bon sens dans l'unique peur de quelques lycéens sur le départ en vacances.
De l'événementiel avec le "trouillomètre à zéro", Moi Président avait pourtant largement critiqué, et à juste titre, cette manière de communiquer de son prédécesseur. Il vient en la matière de le battre avec brio.
Cette semaine c'est sur la fiscalité et en particulier la taxation de l'épargne que les socialistes s'emmêlent les crayons. La réforme des prélèvements sociaux sur les produits d'épargne, votée mercredi 23 octobre à l'Assemblée nationale, a rallumé les brulots. Il y a le feu dans la majorité.Déjà Cazeneuve, le ministre du budget annonce tout en disant le contraire qu'il va bouffer son chapeau : « Il faut d'abord expliquer cette mesure, assure M. Cazeneuve au Monde. On ne va pas commencer par la retirer avant de l'avoir expliquée. Il y a une campagne orchestrée, politique, malsaine, de manipulation. On ne peut pas tomber dans tous les pièges qui nous sont tendus. » On ne peut guère mieux expliquer que la mesure a fait long feu. Mais alors pourquoi, une fois de plus s'être engagé dans une telle aventure inepte et sans lendemain véritable sauf celui d'écarter les petits épargnants d'un placement sécurisé, de leur faire perdre toute confiance en l’État.
Le rapporteur général du budget, Christian Eckert, confie lui aussi ses doutes. « J'ai toujours plaidé pour une réforme de l'assurance-vie et il y aura d'ailleurs des dispositions dans le prochain projet de loi de finances rectificative, soutient le député de Meurthe-et-Moselle. On aurait pu profiter de la remise à plat de l'assurance-vie pour dégager 600 millions d'euros plutôt que de prendre cette mesure qui, dans l'ambiance actuelle, est totalement inaudible. Cela contribue à un climat anxiogène. C'est une bataille qu'on a encore perdue. Je reçois une avalanche de mails incendiaires. Je ne vois pas comment, maintenant, revenir en arrière, sinon à faire une pirouette. »
Tout cela est très malsain et le mal est fait. Le sentiment d'un Président de la République n'ayant aucune conviction, aucune ligne véritable, aucune vision, s'installe définitivement dans l'opinion. Pour certains on en serait même arrivé à l'évidence de l'incompétence.
Pour ceux qui ne veulent pas franchir encore cette ligne, reste celle du masochisme.