Je ne connais aucun sport où le travail de l’entraîneur-chef est aussi important qu’au football. Les retours en force des Saints et des Chiefs l’illustrent, tout comme la descente aux enfers des Bucs et la médiocrité chronique des Jaguars. Voici donc ma liste des 32 entraîneurs-chefs de la NFL, du plus nul au plus dominant. Même si le sport professionnel est un milieu souffrant d’amnésie où seul le dernier résultat compte, j’ai quand même pris en compte l’ensemble de la feuille de route des candidats pour concocter ce classement.
Évidemment, vous avez le droit d’être en désaccord et d’en débattre dans les commentaires!
32 ) Greg Schiano - Buccaneers : Lorsqu’on établira les futures listes des plus gros busts dans le monde du coaching, Schiano occupera une place prépondérante. Pour son bien être, le nôtre et surtout celui de ses joueurs, le plus tôt qu’il quittera Tampa sera le mieux.
31 ) Gus Bradley – Jaguars : Je crois bien connaître mon football, mais j’ai dû « googler » pour savoir qui entraîne les Jaguars!! Disons que ti-Gus, l’ancien coordonnateur défensif des Seahawks, n’a pas eu de chance en héritant d’une franchise moribonde pour sa première chance en tant que grand manitou, sauf qu’on ne sent pas non plus qu’il a rallié ses joueurs vers un but commun. Sous sa gouverne, les Jags sont toujours aussi nuls et ne s’améliorent pas.
30 ) Gary Kubiak – Texans : Non, je ne suis pas un fan du coach des Texans. Évidemment, il connaît une saison de misère, mais ça fait 5 ans que le collectif de ce club-là est inférieur à la somme des talents individuels qui le compose. Jamais, oh grand jamais, la formation dirigée par Kubiak ne s’est élevée devant l’adversité. Avec un autre coach, Houston revendiquerait quelques finales de conférence, et sans doute une apparition au Super Bowl.
29 ) Rob Chudzinski – Browns : Lui ce n’est pas pour savoir qui il est que je dois utiliser Google, c’est pour écrire correctement son nom!! L’entraîneur recrue a vu son omniprésent DG dégarnir sa formation actuelle pour préparer le futur. En plus, les blessures lui ont fait perdre le quart-arrière en qui il a confiance. On lui pardonnera donc de ne pas avoir rapidement imposé sa marque sur son équipe aussi rapidement que d’autres nouveaux venus.
28 ) Ron Rivera – Panthers : Après 2 saisons sans progression qui l’aurait placé encore plus bas dans ce classement, Rivera tient peut être quelque chose (finalement!) en Caroline. La défensive, sa spécialité, excelle et n’a jamais consenti plus de 24 points dans un match et Cam Newton joue le meilleur football de sa carrière. Tant mieux pour Rivera, car il ne lui reste plus beaucoup de cartouches pour prouver qu’il a sa place dans la confrérie d’entraîneurs.
27 ) Mike Munchak – Titans : C’est le 3e représentant de l’AFC Sud dans cette liste, ce qui explique certainement pourquoi cette division est redevenue la plus faible du football. Munchak n’a jamais eu de grandes équipes avec qui travailler, mais les Titans tournent en rond depuis son arrivée. Comme Rivera, il aura besoin d’un peu de magie en deuxième moitié de saison pour sauver son boulot.
26 ) Dennis Allen – Raiders : Il gagne mon respect de semaines en semaines en voyant ses hommes se défoncer sous sa gouverne. De plus, il n’a pas peur de prendre des décisions audacieuses, comme celle d’insérer Terrelle Pryor au poste de partant. Bref, il accompli beaucoup avec le peu qu’il possède, mais dans une business orientée sur les résultats, ça risque de ne pas suffire.
25 ) Jason Garrett – Cowboys : Avant l’arrivée d’Andy Dalton et de Brandon Weedon, c’est Garrett qui portait bien haut le flambeau des roux dans la NFL!! Quelle déception celui que tous voyaient dans leur soupe lorsqu’il était coordonnateur offensif a été jusqu’ici cependant. Le fait qu’America’s Team semble enfin avoir une direction claire en 2013 me rend un peu plus clément, mais comme leurs cousins Texans, les résultats passés auraient pu être beaucoup plus reluisants avec un autre patron dans le vestiaire.
24 ) Joe Philbin – Dolphins : Le monsieur ne m’inspire pas vraiment, mais je pense que son club va graduellement dans la bonne direction et que ses joueurs achètent son système. Il prouvera sa valeur s’il parvient à stopper la série de 3 défaites consécutives des siens face à des adversaires dominants comme les Pats et le Bengals dans les deux prochaines semaines.
23 ) Chip Kelly – Eagles : Je ne peux que respecter quelqu’un qui ose essayer d’amener un nouveau style dans la très conservatiricee NFL. Les nombreuses blessures ont ralenti son attaque, mais le coach continue d’y croire et je pense qu’il ira chercher des éléments qui conviennent mieux à sa façon de jouer dans le futur. Celui qui n’a jamais mis d’emphase sur la défensive devra cependant s’y consacrer activement ou s’entourer de spécialistes du domaine, sinon le jeu misérable de cette unité sera son Waterloo.
22 ) Doug Marrone – Bills : Marrone a imposé sa philosophie sur la ville laide dès son premier choix de repêchage en jetant son dévolu sur EJ Manuel. Même s’ils ne feront pas les séries cet automne, j’adore la tangente empruntée par le Buffalo sous la gouverne de leur nouveau coach. Pour la première fois depuis des lunes, les Bisons savent où ils s’en vont et le futur est prometteur.
21 ) Bruce Arians – Cardinals : Croyez-vous que l’entraîneur de l’année en 2012 et génie offensif reconnu s’ennuie d’Andrew Luck cette année dans le désert? Ses aptitudes techniques sont reconnues, mais sa gestion du cas Carson Palmer nous en apprendra beaucoup sur ses aptitudes en tant que grand patron.
20 ) Jim Schwartz – Lions : Discipline. Tant la sienne (poignée de main, challenge qui coûte une punition de 15 verges) que celle de ses joueurs sur et hors du terrain. Voilà le talon d’Achille de celui qui a ressuscité la franchise de Détroit de l’horreur du 0-16. Si Schwartz ne réussit pas cette saison à tracer la ligne entre intensité et stupidité, il devra probablement faire ses valises…
19 ) Mike Smith – Falcons : On a souvent critiqué sa sélection de jeu ultra-conservatrice et les insuccès de son groupe en séries, mais je trouve que les rouges et noir ont fait un grand pas en avant sous ces 2 aspects l’an dernier. Sauf que Smith n’a jamais pu aligner une défensive en lien avec ses aspirations et qu’en 2013, les blessures ont complètement déraillé sa saison.
18 ) Marc Trestman – Bears : Non l’ancien mentor des Alouettes n’est pas la recrue la mieux positionnée dans ce classement, mais il démontre à Chicago les mêmes qualités d’adaptation, de structure et de gestion d’hommes qui ont fait son succès à Montréal. Inutile de dire que les prochaines semaines lui offriront l’occasion de montrer ce qu’il a dans le ventre.
17 ) Leslie Frazier – Vikings : Si le club déçoit cette saison, c’est surtout parce que, sous la gouverne de Frazier, les mauves ont atteint des sommets inespérés l’an dernier. Le faible niveau de talent au Minnesota, empiré par les tendons douloureux d’Adrian Peterson, fait en sorte que les succès de 2012 sont nettement plus révélateurs du travail de leur coach que les déboires de 2013.
16 ) Mike McCoy – Chargers : Comme tous les p’tits nouveaux, l’échantillonnage sur lequel baser notre analyse est très limité. Toutefois, la créativité qu’il a démontrée à Denver l’a suivi en Californie et bénéficie à Philip Rivers. De plus, les Chargers jouent avec plus d’émotions et ont manifestement confiance en leur meneur. Une belle prise pour le San Diego et on ne peut que regretter que McCoy n’ait pas été en poste lorsque les bleus poudres gaspillaient un talent de premier ordre il y a quelques années.
15 )Mike Shanahan – Redskins : Gros cas de conscience ici. Si je devais uniquement le juger sur son travail avec les Skins, je le fouterais dehors à grands coups de pied. Mais considérant l’ensemble de son impressionnant pedigree dans la NFL, je ne peux me résoudre à la classer plus bas sur cette liste. Finalement, Shanahan se compare à un bon vin qui vire en vinaigre.
14 )Marvin Lewis - Bengals : Être entraîneur-chef ne se résume pas au travail sur les lignes de côtés le dimanche. Lors des matchs, Lewis me cause souvent de l’urticaire avec ses challenges perdus d’avance et ses décisions stratégiques idiotes, mais dans toutes les autres fonctions reliées au coaching, le natif de Pittsburgh qui a extirpé Cincinnati de la médiocrité à tout mon respect.
13 ) Pete Carroll – Seahawks : Les échecs passés du souriant entraîneur pèsent dans la balance et l’empêchent d’être mieux positionné sur cette liste, car honnêtement, depuis son arrivée dans le nord-ouest américain, il pousse sur tous les bons boutons. Combien d’entraîneurs auraient eu le « guts » de confier les clefs du char à Russell Wilson en 2012?
12 ) Chuck Pagano – Colts : Son courage durant ses ennuis de santé l’an dernier a inspiré sa formation, mais il démontre en 2013 qu’il est plus qu’un gars populaire qui peut rassembler ses équipiers dans des situations difficiles. Pagano est un bon entraîneur-chef. Point. De voir sa formation, à la base pas si talentueuse que ça, renverser les Seahawks, les Broncos et les Niners prouve sa valeur.
11 ) Jeff Fisher – Rams : Des fois, j’ai peur que Fisher prenne la même tangente que Shanahan; un grand coach, mais qui commence à se faire dépasser par son sport. Toutefois, celui qui a tenu à bout de bras les Titans pendant si longtemps mérite un peu plus de temps, et un quart-arrière en santé, avant de juger son travail de reconstruction des Rams. De plus, un coach de foot avec une moustache, ça ajoute toujours à la crédibilité je trouve!
10 ) Mike Tomlin – Steelers : Certains dans la ville de l’acier commencent à le critiquer, ce qui est légitime, mais si Tomlin devenait disponible, la surenchère qui se déclencherait pour obtenir ses services en dit long sur sa valeur. S’il demeure à la barre des Steelers, j’ai confiance que le reconstruction, qui pourrait autrement être pénible vu le nombre de vétérans à remplacer, sera menée rondement à Pittsburgh.
9 ) John Fox - Broncos : Un monsieur respecté de tous qui a quand même réussi le tour de force d’amener Jake Delhomme au Super Bowl! Décrié pour le conservatisme de ses choix de jeux, Fox montre dans les Rocheuses qu’il sait être agressif quand il a les éléments pour le faire. Toutefois, tant pour maintenir sa réputation que celle de son QB, il lui faudra mener à bien la lourde tâche de soulever le trophée Vince Lombardi dans quelques mois, ou au pire en février 2015.
8 ) Rex Ryan –Jets : Sacrilège, le gros Rex est dans le top-10! Oui, il est gueulard, abrasif, arrogant, voire même franchement déplaisant, mais Ryan sait pousser ses hommes à se défoncer pour lui et est un des meilleurs esprits défensifs du football. En rétrospect, il faut quand même lui reconnaître le mérite d’avoir guidée une équipe menée par Matt Sanchez à deux finales de conférence!
7 ) Mike McCarthy – Packers : McCarthy s’est imposé à ses débuts dans le coaching en gérant avec brio la délicate situation créé par l’égo de Brett Favre. Depuis, il a remporté un Super Bowl et semble toujours calme et en contrôle sur les lignes de côté. Il a le parfait contrôle de son équipe disciplinée sur et hors du terrain. Cependant, sa défensive lui tire dans le pied depuis 3 ans et il devra remédier à ce problème s’il veut redevenir un membre du top-5.
6 ) Andy Reid – Chiefs : Quelle spectaculaire réhabilitation pour le gros moustachu! Reid a complètement relancé les Chiefs en soutirant le maximum des joueurs de talent qui lui sont confiés, chose qu’il a toujours bien réussie avec les Eagles. Attention toutefois, l’homme aux chemises hawaïennes ne nous a pas encore prouvé qu’il sait gérer l’horloge dans les situations corsées en fin de match.
5 ) Tom Coughlin – Giants : Le petit général ne connaît pas une bonne saison et d’aucun suggèrent qu’il devrait prendre sa retraite. N’empêche qu’il est la preuve vivante qu’un entraîneur peut être autoritaire et conserver le respect de ses joueurs sur une longue période. On l’oublie car ça fait un bail qu’il est à New York, mais Coughlin a aussi connu de beaux moments à Jacksonville, menant l’équipe d’expansion à la finale de conférence dès sa deuxième année d’existence en 1996.
4 ) Jim Harbaugh – 49ers : Si vous n’aimez pas les frères Harbaugh, vous n’aimerez pas ce classement. Le plus démonstratif de la famille vient au 4e rang, lui qui a complètement relancé la franchise de San Francisco. Si Pete Carroll a fait preuve d’audace dans le cas de Russell Wilson, que dire d’Harbaugh qui a pris le payé risqué, mais ultimement payant, de Colin Kaepernick. Derrière ses coups de gueule divertissants et son intensité un peu débile se cache aussi un excellent communicateur qui sait motiver ses troupes.
3 ) John Harbaugh – Ravens : Si Jim reçoit les points de style, c’est l’aîné de la famille qui a remporté les deux confrontations fraternelles, incluant celle du dernier Super Bowl. Harbaugh revendique l’exploit peu banal d’avoir mené son équipe en séries à chacune de ses 5 saisons à B-More. En mi-saison l’an dernier, alors que ses méthodes étaient contestées dans le vestiaire, il a su trouver la façon de désamorcer la crise en dialoguant avec ses joueurs et en écoutant leurs suggestions, une méthode résolument moderne de gérer un club de football.
2 ) Sean Payton – Saints : J’ai bien failli le classer premier… A mon avis, sa décision de débuter la seconde mi-temps avec un botté court au Super Bowl demeure l’un des calls les plus mémorables de tous les temps. Le gars a un « guts » de fou et, vous n’avez qu’à comparer les Saints de cette année à ceux de l’an dernier pour comprendre l’influence qu’exerce Coach Payton sur sa formation.
1 ) Bill Belichick – Patriots : Qui d’autre que le maître du « hoodie » pouvait occuper ce rang? Les exemples de son génie sont nombreux, mais le fait que les Pats soient présentement 5-2 malgré un roster digne de la LCF à certaines positions n’est que le dernier exemple en lice pour démontrer la grande compétence de cet entraîneur d’exception.
N’hésitez pas à créer votre propre palmarès dans les commentaires et revenez faire un tour sur 6VB dans la journée alors que Wallette, Nick T. et moi-même vous résumeront l’action de cette 8e semaine d’activités dans la NFL.