Trail world tour, Via Francigena, étape 12: sur les traces des conquérants

Publié le 26 octobre 2013 par Sylvainbazin

C'est une courte étape, à peine 35 kilomètres,  qui m'a aujourd'hui conduit à Brienne le Château. Au départ, j'avais prévu une étape bien plus longue jusqu'à Bar sur Aube mais j'ai tenu compte de ma fatigue et des possibilités d'hébergements sur la suite du parcours. Même si j'ai marché d'un bien meilleur pas qu'hier, je ressens tout de même une certaine baisse de régime. Il faut dire aussi qu'arpenter les immenses et un peu désespérantes lignes droites d'une voie romaine tracée au milieu d'immenses champs labourés laisse des traces. Physiquement,  ce n'est pas si facile et moralement,  même si je reste de bonne humeur, c'est également dispendieux. J'ai du mal aussi à y fixer ma pensée. Je suis terriblement sensible à l'environnement et à la nature qui m'entoure et bien souvent ma course ou ma marche en sont très influencées, jusqu’à mon physique et mon moral.
Je ne sais pas si Sigeric,  quand il a traverse ces lieux au Xe siècle,  avait devant ses yeux ces étendues dénudées ou bien si elles étaient couvertes d'une dense forêt.
Sur les traces de Sigeric, et même des romains,  mon parcours était donc aujourd'hui encore marqué par l'histoire, jusqu’à mon lieu d'arrivée,  que j'ai atteint à 15h, Brienne le Château.
Ici, le héros local est Napoléon.  Bonaparte y avait en effet étudié l'art militaire avant de partir poir une carrière assez dense dans le domaine! 
Depuis l'école militaire a fermé et Brienne semble être une petite localité tranquille,  à peine plus vivante que les villages autour. Le paysage s'est tout de même fait plus distrayant et agréable à son approche. Quelques bois, des bords de rivières, des vaches (mes amis vegetariens devraient y prendre garde: un paysage d'élevage est plus agréable bien souvent que celui des cultures céréalieres). C'est un peu plus valloné.
Je trouve facilement un petit hôtel, comme il en reste encore quelques uns en France. Un hôtel aux chambres sans normes, où plane l'esprit du commissaire Maigret. J'espère que tout cela subsistera encore un peu.
Je me promène un peu pour voir la ville de plus près,  puis tente de me reposer. Je dine seul, à l'hôtel, en compagnie des poissons de l'aquarium et de quelques clients. Je suis assez fatigué. Dehors, les éclairs brillent et le tonnerre gronde.  Les températures élevées de la journée se traduisent par un orage bien fort. Je ne sais pas si il salue mon passage et si c'est en souvenir de Napoléon,  mais Brienne ce soir esr sous des trombes d'eau.