26 octobre 2013
(No 2013-42)
La Bohème de Giacomo Puccini
Jeunesse musicales, 2013
J’ai entrepris la rédaction de mon article de cette semaine à Bilbao (Bilbo en langue basque !) où j’ai pu assister hier soir à une production de Rigoletto de Giuseppe Verdi et je l’achève à Genève dans le magnifique Parc des Bastions dans l’attente de la conclusion du colloque sur Wagner et les philosophes !
Les Jeunesses musicales en tournée avec La Bohème de Giacomo Puccini
Pour initier les jeunes à l’opéra et sur le thème « Le grand amour », les Jeunesses musicales du Canada présenteront en tournée La Bohème de Giacomo Puccini durant l’automne 2013 et le printemps 2014. Pour la tournée d’automne, la distribution comprendra France Bellemare (Mimi), Martin Sadd (Rodolfo), Cairan Ryan (Marcello), Isabelle Leclerc (Musetta), Keith Lam (Schaunard), Philippe Martel (Colline) et Marc-Antoine d’Aragon (Benoît/Alcindro), alors que celle du printemps pourra compter sur Karine Boucher (Mimi), Michael Marino (Rodolfo), Jeremy Ludwig (Marcello), Danielle Buonaiuto (Musetta), Marc-Antoine d’Aragon (Schaunard), Jordan Collalto (Colline) et Brent Calis (Benoît/Alcindro). L’opéra sera présenté dans une mise en scène d’Alain Gauthier et une scénographie de Josée Bergeron-Proulx. Les costumes auront été réalisés par Cynthia St-Gelais et les éclairages conçus par Marjorie Quessy. La direction musicale et l’accompagnement au piano ont été confiés à Louise-Andrée Baril et Maxime Gagné aura effectué auprès des artistes de l’instruction vocale (coaching). La première de cette production aura lieu le 31 octobre 2013 prochain à la Maison de la culture Frontenac à 20 h. Pour plus d’informations sur cette tournée dont les dates de présentation seront précisées sur le site des Jeunesses musicales, vous pouvez cliquer ici.
Un hommage à Benjamin Britten par les I Musici de Montréal et la soprano Dominique Lebel
Après avoir entrepris leur 30e saison avec Julie Boulianne et Kimy MacLaren dans un Hommage à Yuli Turovsky, les I Musici de Montréal célèbrent Benjamin Britten et le font aussi sur une note lyrique. Le chef Jean-Marie Zeitouni fait ainsi appel à la soprano Dominique Labelle pour interpréter Les illuminations de Benjamin Britten. Ce concert, à l’occasion duquel les I Musici créeront la pièce After all de Cassandra Miller, la violoniste Juile Triquet jouera The Lark Ascending de Ralph Vaughan Williams et l’orchestre offrira La nuit transfigurée d’Arnold Schoenberg, aura lieu à salle Bourgie le 1er novembre 2013 à 20 h. Et pour ceux et celles qui ne pourraient pas y assister, il sera diffusé 20 jours plus tard, soit le 21 novembre 2013 à compter de 20 h dans le cadre des Soirées classiques d’Espace musique animées par Mario Paquet.
Dominique Labelle
La Madama Butterfly à l’Opéra de Québec et les couleurs d’une mise en scène de Jacques Leblanc
Mon co-animateur et camarade musicologue Justin Bernard a assisté à la première de Madama Butterfly de Giacomo Puccini à l’Opéra de Québec et nous propose le compte-rendu suivant :
L’Opéra de Québec inaugurait sa trentième saison le samedi 19 octobre 2012 en présenant la première d’une série de quatre représentations de Madama Butterfly de Giacomo Puccini. Le Grand Théâtre avait fait salle comble, à peu de sièges près, pour un évènement incontournable de la rentrée lyrique québécoise.
L’ouverture de cette grande œuvre du répertoire, créée en 1904, a révélé un Orchestre symphonique de Québec des grands soirs. Malgré quelques difficultés d’ajustement au cours des premières mesures de la partition, les cordes ont su préserver une homogénéité et une cohésion sonore. Les quelques fausses notes chez les cuivres, comme au deuxième acte, n’ont rien enlevé non plus à la belle performance de l’OSQ, au son ample et riche.
Madama Butterfly de Giacomo Puccini
Opéra de Québec, 2013
On pourrait émettre davantage de réserves quant à la prestation du chef d’orchestre. Giuseppe Petraroia, habitué pourtant du répertoire lyrique, dirigeait-il vraiment un opéra ou bien une œuvre pour orchestre seul? La question peut se poser. On a beau louer la musique de Puccini comme il le fait (et quelle musique!), celle-ci ne vient pas uniquement de la fosse, mais aussi et surtout de la scène. Cela peut paraître comme une évidence. Dans un répertoire où l’interprète est sensé briller par ses qualités vocales, quoi qu’on en dise, Giuseppe Petraroia enterrait pourtant trop souvent les voix des chanteurs, des voix inexistantes, par moments, sous la masse orchestrale. La seule à avoir percé avec tout le lyrisme requis, planant au-dessus des autres voix, était celle de Yunah Lee, grande spécialiste du rôle de Cio-Cio San. On a pu aussi admirer son jeu scénique d’une rare émotion, en particulier lors du deuxième acte où son personnage y est omniprésent et lors du final tragique de l’opéra qui frappe Madame Butterfly. Peter McGillivray, en Sharpless, et Isabelle Henriquez, en Suzuki, ont fait bonne impression par la belle prestance de leurs voix. Antoine Bélanger, sous les traits de Pinkerton, a semblé trop juste vocalement, peinant à se faire entendre jusqu’aux derniers rangs du public.
Gardons le meilleur pour la fin : la mise en scène de Jacques Leblanc. D’après le livret, la maison de Cio-Cio San se situe au sommet d’une colline qui domine la mer et donne un point de vue privilégié sur les bateaux entrant ou sortant du port de Nagasaki : cadre idéal pour exprimer l’attente interminable du personnage, scrutant sans relâche l’horizon. Les décors de cette nouvelle production s’éloignent de l’original et c’est tant mieux. Sur scène, une maison en pilotis, un quai sur lequel accostent les bateaux (l’effet de glisse sur l’eau était d’ailleurs admirablement rendue), une passerelle au deuxième plan. Cela suffit. Les jeux de lumière font le reste. Grâce aux éclairages, subtilement conçus par Serge Gingras, chaque scène est une succession de tableaux vivants plus beaux les uns que les autres. Les couleurs du ciel, projetés sur toile de fond, suggèrent tantôt l’aube, tantôt le crépuscule, tantôt la nuit étoilée (nous ne sommes pas loin de Robert Lepage). D’un ciel si gris qu’il faut lui pardonner, comme disait Brel, surgissent des rayons rouge-sang à l’instant où Cio-Cio San se poignarde et laissent place à l’obscurité d’un ciel ténébreux. On ne saurait être plus happé par cette production.
Une adaptation en anglais de Nabucco par le Carmina Choir à l’Université Concordia
Dans une version anglaise d’une durée de 90 minutes et une production semi-staged, le Carmina Choir propose de célébrer le 200e anniversaire de la naissance du grand composteur lyrique italien Giuseppe Verdi avec la présentation de son opéra Nabucco. La distribution comprend Winston Purdy (Zacariah), Jaime Sandoval (Ismael), Danielle Pullen (Fenena), Johanne Patry (Abigail) et Benoît Godard (Nabucco). Ce concert aura lieu en ce samedi 26 octobre 2013 à 20 h à la Chapelle Loyola de l’Université Concordia (qui se trouve plus précisément dans le F.C. Smith Building situé au 7141, rue Sherbrooke Ouest, salle FC-110). Pour plus de renseignements sur cet événement, vous pouvez cliquer ici. Il est gratuit, mais il est suggéré de faire un don de 15,00 $ qui sera remis au Native Women’s Shelter de Montréal.
Une métamorphose réussie pour Hélène Guilmette dans les Dialogues des Carmélites à l’Opéra de Lyon
À suivre…dans les prochaines heures!
Une grande découverte à l’Opéra de Bilbao : la soprano Elena Mosuc
À compléter…dans les prochaines heures aussi!
Un colloque sur Wagner et les philosophes à Genève
À mon retour de Bilbao, je compte assister à 16 h 30 à la conclusion du colloque sur Wagner et les philosophes par le professeur Alain Badiou. Le retard de mon vol entre Paris et Genève m’ayant toutefois privé du plaisir d’entendre la conférence de mon grand professeur et musicologue Jean-Jacques Nattiez. J’espère pouvoir assister au concert qui clôturera le colloque et mettra en présence la mezzo-soprano Carine Séchaye, le baryton Sacha Michon et le pianiste Xavier Dami. Ces artistes interpréteront quelques pièces rares de Richard Wagner (Sonate pour piano et mélodies françaises de 1839-49), assorties d’une sélection de lieder des deux philosophes-musiciens pour qui le « cas Wagner » a été le plus intensément vécu : Friedrich Nietzsche et Theodor W. Adorno.
À l’émission L’opéra…. le dimanche aussi !, mon co-animateur Justin Bernard proposera cette semaine un programme Verdi-Domingo. En première partie, il fera entendre des extraits du disque Best of Domingo paru chez Deustche Grammophon alors qu’il était ténor, la deuxième partie permettant quant à elle d’apprécier sa nouvelle voix de baryton dans les des rôles verdiens sur un disque paru récemment sur Sony classique. Je vous rappelle que vous pouvez syntoniser cette émission en « ondes radio » à Montréal (91,3 FM), Rimouski (104,1 FM), Sherbrooke (100,3 FM), Trois-Rivières (89,9 FM)?et Victoriaville (89,3 FM). Elle peut également être écoutée en direct sur le site électronique de Radio Ville-Marie à l’adresse http://www.radiovm.com.
À Place à l’opéra 2.0, l’animatrice Sylvia L’Écuyer présente aujourd’hui La Vera Constanza (La véritable constance) de Joseph Haydn dans une production présentée au Festival Haydn de Brühl en Allemagne en août 2013. L’Orchestre de la Chapelle Augustina sont sous la direction d’Andreas Spering, La distribution comprend Krystian Adam, ténor (le Comte Errico), Raffaella Milanesi, soprano (Rosina), Ana Maria Labin, soprano (la Baronne Irène), Colin Balzer, ténor (le Marquis Ernesto), Johannes Weisser, baryton (Vilotto), Hannah Morrison, soprano (Lisetta), Jan Kobow, ténor (Masino) et Jakob Spering (acteur, fils de Rosina). L’animatrice aura comme invité cette semaine le musicologue et spécialiste de Haydn Marc Vignal. Elle présentera après l’opéra une conversation en musique avec les compositeurs Fabio Vacchi et Ana Sokolovic autour de la question : « Comment et pourquoi écrire un opéra aujourd’hui? » . Pour plus d’informations sur l’émission, vous pouvez cliquer ici. Je vous rappelle que l’émission n’est diffusée que sur l’internet (www.espace.mu) le samedi de 13 h à 17 h et qu’elle est rediffusée sur Espace musique le dimanche de 19 h à 23 h.
À son émission Saturday Afternoon at the Opera diffusée sur les « ondes radio » de CBC-Radio 2, l’animateur Ben Heppner présente en ce samedi 26 octobre 2013 Cosi fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart dans le nouvel enregistrement paru chez Deutsche Grammophon. La distribution comprend Miah Persson, soprano (Fiordiligi), Angela Brower, mezzo-soprano (Dorabella), Adam Plachetka, baryton-basse (Guglielmo), Rolando Villazón, ténor (Ferrando), Mojca Erdmann, soprano (Despina) et Alessandro Corbelli, baryton (Don Alfonso). L’Orchestre de Chambre d’Europe est sous la direction de Yannick Nézet-Séguin et le Vocalensemble Rastatt a été préparé par le chef de choeur Holger Speck. L’émission est diffusée de 13 h à 17 h.
S’agissant des projections d’opéra, le Café d’art vocal présente Die Meistersinger von Nürnberg de Richard Wagner dans une production du Festival de Glybdebourne de 2012. La distribution comprend Gerald Finley, Marco Jentzsch, Johannes Martin Kränzle et Anna Gabler. La direction musicale est de Vladimir Jurowski et la mise en scène de Raimund Bauer. Deux projections sont prévues le samedi 26 octobre 2013 à 12 h 30 et le jeudi 31 octobre 2013 à 18 h 30. Dans le cadre de la série Opéramania, Michel Veilleux présentera Tosca de Giacomo Puccini dans une production du Royal Opera House Convent Garden de 2011. La distribution comprend Angela Gheorghiu, Jonas Kaufmann, Bryn Terfel et Lukas Jakobski. La direction musicale est d‘Antonio Pappano et la mise en scène Jonathan Kent. La projection aura lieu le vendredi 1er novembre 2013 à Salle Jean-Papineau-Couture (B-421) de la Faculté de musique de l’Université de Montréal à compter de 19 h 30.
Et la deuxième projection de la série MET HD en direct est prévue pour aujourd’hui à 12 h 55 et permettra de voir et d’entendre Le Nez de Dimitri Chostakovitch. Ici, à Genève, la diffusion se fait dans les cinémas Pathé et la projection débute, décalage horaire oblige, à 18 h 55. Je crois que j’assisterai à la rediffusion du 30 samedi 2013…car je vais préférer aller entendre du Wagner, Nietzche et Adorno au Conservatoire de musique de Genève ce soir…à 19 h !
Les opéraphiles auront par ailleurs droit à une cinquième diffusion d’opéra sur les ondes de TFO le dimanche 2 novembre 2013 du Bourgeois gentilhomme de Jean-Baptiste Lully qui sera présenté dans une production française de 2005. La distribution comprend notamment Olivier Martin Salvan (Monsieur Jourdain), Louise Moaty (Lucile) et Alexandra Rubner (Nicole). Le Poème harmonique est sous la direction de Vincent Demestre et la mise en scène est de Benjamin Lazar. Et s’il ne vous est pas permis d’écouter TFO dimanche soir, une version intégrale de cette production est accessible sur la Toile en cliquant ici. Et vous pouvez aussi lire ici un commentaire très élogieux de cette production.
Salutations de Genève et bonne semaine lyrique!