Vous placez peut-être vos économies sous votre matelas ou dans un bas de laine.
Les paysans du Parà, état amazonien du Brésil, font quant à eux, fructifier leurs récoltes en enfouissant du papier monnaie dans leurs champs.
La Banque Centrale du Brésil a décidé d’anticiper une nouvelle réglementation qui s’inscrit dans la politique de réduction des déchets du pays et qui entrera en vigueur en 2014: les coupures usagées de sa monnaie, le real, retirées de la circulation n’auront plus le droit d’être déposées dans les décharges.
Depuis 3 ans déjà, elle finance des bourses d’études à hauteur aujourd'hui de 100000 reals -soit 33465€ . Des groupes d’étudiants de premier cycle se sont attachés à trouver des solutions viables pour s'en débarrasser de la manière la plus astucieuse possible. C’est le projet écologique des étudiants de l’Institut socio-environnemental et de ressources hydriques de l’UFRA, dirigé par le professeur Carlos Costa qui a remporté le suffrage de la Banque Centrale du Brésil.
A ce jour, 500 kg de billets transpercés de petits trous puis hachés et enfin mélangés à un compost de paille et de détritus de fruits et légumes ont déjà été enfouis par de petits paysans qui vont pouvoir ainsi améliorer leurs récoltes dans le respect de l‘environnement. Vous pouvez imaginer leur surprise et leur frustration à la fois de pouvoir améliorer le rendement de leurs cultures avec une matière qui a été aussi précieuse.
Une initiative qui n’est pas la première du genre.
En Allemagne, alors que la devise nationale est appelée à disparaître avec l’arrivée de l’€uro, une société allemande,l’Umweltschutz Nord, fonde de grands espoirs dans cette disparition annoncée(2.6 milliards de billets à détruire). En effet, spécialisée dans le recyclage des déchets et le nettoyage des sols, elle a mis au point un procédé mélangeant à un engrais les billets périmés préalablement broyés par les autorités.
Autre recyclage humanitaire celui-là.
Depuis 2008, la Hongrie recycle ses billets usagés en brique de chauffage .Chaque année, la Banque Centrale de Hongrie retire de la circulation environ un quart de l’ensemble de ses billets abîmés, l’équivalent de 40 à 50 tonnes de briquettes de chauffage par an, soit 200 milliards de forints ( ou 800 millions d'€uros). Auparavant on les brûlait purement et simplement, aujourd’hui non seulement on les transforme en combustible grâce à l’investissement dans une machine à compresser les billets en briquettes mais on les met gratuitement à la disposition d’institutions sociales qui en font la demande.
De très belles initiatives qui demandent à être copiées. En Europe, nos bons vieux billets sont juste sortis de la circulation, déchiquetés et simplement brûlés sans revalorisation.