C’est impossible pour moi de ne pas ajouter cette info dans le titre.
Car oui, les enfants, il y a eu un miracle sur la planète Hollywood!
Un homme a décidé de faire un biopic honnête et grand public, sans qu’il ne soit pourri par une envie de blockbusteriser le bidule ni trop sérieux genre cinéma d’auteur. Cet homme, c’est Ron Howard.
Je vous préviens, si ce film ne rafle pas au moins trois Oscars, je risque de faire un procès à l’Académie…
Review garantie sans spoilers!
Rush, ça raconte quoi?
La rivalité entre deux pilotes de courses, James Hunt, l’Anglais, et Niki Lauda, l’Autrichien, dans les années 70. Au fur et à mesure que la saison avance, les deux rivaux se poussent mutuellement dans les courses, quitte à mettre leur vie sans cesse en danger. Jusqu’à la fameuse course du Nürburgring en Allemagne, la course la plus dangereuse du circuit.
J’arrive même pas à mettre en mots les émotions qui me sont passées hier soir, tellement elles étaient puissantes. C’était une explosion, de stress, de joie, et on ne peut s’empêcher de rooter pour l’un ou pour l’autre.
Moi, je vous le dis, je suis amoureuse de Niki Lauda depuis hier…
Et c’est pas seulement à cause de Daniel Brühl.
Commençons alors par parler de la manière de filmer d’Howard. On est à l’intérieur de la voiture, certes, comme dans la Formule 1 aujourd’hui, où les caméras passent par la petite porte pour voir ce qui se passe dans telle voiture. Mais ici, tout est décuplé. Parce qu’on est sur grand écran, et qu’on VIT tout avec les pilotes. Le moindre virage, la moindre accélération, est ainsi décuplée en envoyée directement dans nos nerfs.
Une prouesse.
Autre magnificence, l’histoire en elle-même. Basée sur la vie réelle des deux pilotes, elle est humaine, et profondément prenante. Dès le départ, dès leur rencontre sur un circuit de Formule 3, les deux protagonistes commencent à se détester cordialement. C’est en arrivant dans la cour des grands que leur relation change.
Alors okay, ils se charrient toujours autant, okay James Hunt a envie de faire des saloperies à son rival, mais le respect est là. Comme quoi, s’ils avaient été dans la même écurie, et si Hunt n’avait pas été un aussi gros con, ils auraient sans doute été amis.
Faut dire que, perso, j’aurais pas rechigné être l’amie de Lauda. Quel homme.
Maintenant, il me faut bien parler du casting.
On est d’accord, Chris Hemsworth trouve là le meilleur rôle de sa carrière jusqu’ici. Loin est cet espèce de débile congénital de Thor, loin est le bourrin de Chasseur. Mais il joue toujours un gros con. Donc moi, James Hunt, je ne l’aime pas du tout.
L’avantage d’un film où deux acteurs se partagent la vedette, c’est que ni l’un ni l’autre n’a plus de temps à l’écran que l’autre.
Mais il faut avouer que Hemsworth se fait bouffer.
Par un Allemand.
Décidément, Inglorious Basterds aura quand même servi à révéler quelques grands talents: Christoph Waltz, bien sûr, mais aussi Mélanie Laurent, et bien sûr, Daniel Brühl.
Qui sert un Lauda sublime et attachant au possible.
Une prestation sans fausse note, et qui m’envoie directement dans les limbes du « Bordel, s’il a pas un Oscar, je hurle ».
Et ce qui fait le charme de ce casting, c’est l’opposition presque oxymorique des deux personnages. James Hunt, enfoiré, qui brule la vie par les deux bouts et se fout pas mal de sortir d’une course vivant ou mort, et Niki Lauda, méthodique, magnifique ingénieur qui changea la mécanique des Ferrari, courageux et battant. Mais aussi raisonnable.
Et la ressemblance est frappante.
Les vrais. Cherchez l’erreur qui n’est pas…
Dans le reste du casting, on peut noter la prestation excellente d’Alexandra Maria Lara, qui incarne Marlene, l’épouse de Niki. Leur rencontre forme même l’une des meilleures scènes du film.
Olivia Wilde prête son joli minois à Susy, la femme bafouée et laissée de côté de Hunt.
Et dans le reste, on peut nommer Pierfrancesco Favino, excellent dans son rôle de Clay Regazzoni, l’équipier de Niki depuis leurs débuts.
Et qui serais si je ne parlais pas de la BO?
Une BO qui prend là, dans les tripes, et servie par le Kaiser. Celui qui les nique tous, oui, même John Williams. Mon Dieu, Hans Zimmer. Une BO qui restera l’une de ses meilleures. Sublime jusqu’à la dernière mesure.
Bref, les enfants, je pense avoir fait le tour. Vous l’aurez compris, Rush est un must-see. Alors, d’accord, j’aime les Formule 1, mais je ne pense pas qu’il faille aimer ça pour apprécier le film. Parce que c’est une putain de tuerie.
Alors, aux Oscars, chère Académie, vous avez intérêt à me sortir les statuettes du Meilleur film, du Meilleur acteur, et de la Meilleure BO. Sinon, POUM!
Note: 9,75/10 (scénario: 9/10 – jeu: 10/10 (oui, ça peut encore arriver de nos jours) – BO: 10/10 – adaptation: 10/10 (juste…on dirait les vrais quoi))
Et je ne serais pas sympa si je ne vous offrais pas la bande-annonce, histoire que vous compreniez mon ressenti…