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Turbo

Publié le 26 octobre 2013 par Olivier Walmacq

Turbo est un escargot voulant à tout prix devenir pilote de course. Quand il est inséré dans de la nitro, il devient furieusement rapide et va décider de courir à Indianapolis...

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La critique hermaphrodite de Borat

Cela faisait longtemps que nous n'avions pas parlé de Dreamworks Animation dans ces colonnes, le film le plus récent abordé étant Kung fu panda 2 et cela n'avait rien de bien glorieux. Voici donc venir Turbo, dernier cru du studio et énorme flop qui parviendra très difficilement à se rembourser même à l'international (en France, Neuf mois ferme d'Albert Dupontel lui passait devant haut la main). D'un pitch sympathique sur le papier (un escargot va devenir une "voiture de course" après un passage dans le système de nitro d'une voiture tunée), nous avons droit à un film d'animation tout ce qu'il y a de plus mauvais. Pour un film qui se croit drôle, je peux dire que la salle blindée de gosses où je me suis retrouvé ne riait pas des masses ou alors involontairement (en l'occurence, c'est ce qui est arrivé à mes potes et moi). Plus amusant encore, plus d'un parent est parti de la salle, probablement conscients de la nullité du programme, pour ensuite revenir très longtemps après. Alors on me sortira bien sûr le bon vieil argument du "c'est un film pour gosses, faut pas faire attention", et bien non. Un film d'animation est un film comme un autre, s'il est nul il est nul, animation ou pas, que le film soit bien fait techniquement ou pas. Preuve en est avec Monstres University qui restera peut être le meilleur cru animé de l'année et présentait un contenu pouvant être aimer par les enfants comme les adultes. 

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Turbo n'en fait jamais parti, partant dans un humour gamin qui se résume à cette expression misérable "escargot go!" ou d'une chanson pourrie nommée "ça va vite" (en gros, les paroles d'un gamin qui a filmé les actions de Turbo remixés en boucle pour notre plus grand malheur). Pour ce qui est des personnages, même rengaine. Turbo est un escargot fan de courses automobiles et devenant un super-escargot de course à cause de la nitro (pseudo-hommage aux super-héros...). Son frère Chet est un escargot gras du bide qui ne cesse de râler auprès de son frère de l'avoir expulser de la fraternité escargot. Les scénaristes se veulent drôles en mettant en parallèle la relation tout aussi houleuse entre le propriétaire des escargots prêt à tout pour vivre au bout de ses rêves et son frère vendeur et bouffeur de tacos en ayant marre de ses idées à la con. Un parallèle qui est censé être drôle et pertinant, mais enfonce surtout les portes ouvertes. Evidemment, nos vendeurs et bouffeurs de tacos sont des latinos (cliché!), sont pauvres (cliché!), sont gros (cliché!) et ont un accent espagnol à coucher dehors tout du moins en VF (cliché!). Le coureur dont s'entiche Turbo est évidemment un gros prétentieux (cliché) qui fait de la pub pour le café (cliché!) et fan des médias (cliché!).

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Par ailleurs, la compétition qu'il s'inflige avec un escargot est tellement ridicule qu'elle rappelle les beaux moments naveteux de La coccinelle revient, où Matt Dillon cabotinnait à mort en s'en prenant à la célèbre Wolswagen! Le final est d'ailleurs une belle pignolade involontaire avec le coureur essayant vainement de passer devant l'escargot en soulevant sa bagnole défoncée! Dans le genre portnawak ça se pose là. Pour les petits escargots accompagnant Turbo, on est encore dans la grande caricature, la palme revenant à l'Ombre blanche, soit un gros escargot qui vient et apparaît à l'infini, sorte de gimmick gênant censé être drôle encore une fois. Sauf que c'est surtout consternant et lassant. Pour ce qui est du scénario, on prend un peu de Jours de tonnerre (engueulades, courses) et de Ratatouille (la relation maître-animal, aspect rural et secret du début) et on mixe le tout en rendant le film le plus accessible. D'où la prévisibilité de l'action, à l'image du final que l'on pouvait deviner au moins cinq-six minutes avant et qui est tellement lent (à l'image de la nature de son héros) qu'il parvient à être convaincu que les scénaristes n'avaient aucune idée, au point de rallonger le film de minutes inutiles (le film dure 1h36). 

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Par ailleurs, ne cherchez absolument pas d'allusion sur l'hermaphrodisme des escargots. Il ne faut pas choquer les gosses en montrant un héros changeant de bord toutes les deux secondes. Pourtant, des gags de ce genre auraient été bien drôles comme "Je veux être un pilote de course... comme ça tu pourras reluquer ma belle carosserie beau brun!" En revanche, les scénaristes jouent à mort sur la relation entre la seule escargot femelle et Chet, où les rôles finissent par s'inverser vu qu'elle porte la culotte. Je vous laisse imaginer le niveau de subtilité. Pour ce qui est du doublage, c'est plus ou moins une catastrophe. Laurent Laffite qui double Turbo n'est franchement pas à sa place. Sur l'acteur je n'ai aucun problème, mais là on voit qu'il n'a rien à faire là et n'est pas à l'aise dans ce genre de prestation. La voix française de Ryan Reynolds (doubleur du personnage en VO) dans les bandes-annonces était déjà bien plus cohérente. Quant aux vendeurs de tacos, à moins que les immigrés mexicains ont tous un cheveux sur la langue en plus d'un accent pas possible, bonjour la subtilité. Pour ce qui est de l'animation, c'est peut être le seul point positif, jouant vraiment bien avec les couleurs. En revanche, les humains sont encore trop carrés ou trop ronds chez Dreamworks, au contraire de Pixar qui a fait de grands progrès depuis.

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 Oula qu'il est méchant le champion qui se fait dépasser par un escargot!

Un film d'animation qui aurait pu être sympa, mais n'est jamais drôle, très lourd et semble avoir manquer quelques vitesses au passage.

Note: 1/20 (pour l'animation)

Note naveteuse: 15/20


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