26 octobre 2013
Quel plaisir de rire sans aucune retenue : la salle explose, tout le monde est plié en deux, cette comédie-là est parfaitement réussie.
Sous le couvert d’une critique de notre société duale, de ses élites et de ses laissés-pour-compte, Albert Dupontel livre un scénario virevoltant, une réalisation resserrée (1h 22), des gags jamais vus et désopilants, une histoire tendre et cruelle d’erreur judiciaire évitée au dernier moment, et des acteurs extraordinaires.
Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, un couple improbable : elle, la magistrate de 40 ans, célibataire et résolue à le rester, entièrement dédiée à sa mission, lui, le loubard aux multiples incarcérations, accusé d’un crime affreux dont s’emparent aussitôt les médias internationaux …
Le film recèle des moments de bonheur intense : le visionnage des bandes de surveillance vidéo par la juge et le policier, les coups de tête du juge de Bernard, la traduction simultanée en langue des signes assurée par Jean Dujardin et surtout, surtout … la plaidoirie de l’avocat bègue (Nicolas Marié), un moment de bravoure. Il concourt pour un César ....
Et le réalisateur soigne les détails : l'appartement de La juge, avec ses canapés de cuir miel, ses kilims, les rayons surchargés de la bibliothèque : l'antre d'une intellectuelle ... Tout dans des couleurs de rouge, naturellement ...
Bref, un film à ne pas manquer, aujourd’hui ou à garder en réserve en DVD pour les soirées moroses. Du grand art, car faire rire est bien ce qui est le plus difficile !