Si ce nom ne vous dit rien, pas de panique, ce n’est pas étonnant. En effet, jusqu’à la sortie du DVD/Blu-ray il y a deux ans, le film n’avait été diffusé jusqu’ici qu’aux États-Unis en 2007, année de sa parution. Mais depuis, le moins que l’on puisse dire est qu’il a fait son petit bonhomme de chemin grâce d’une part à des critiques élogieuses, et d’autre part à un bouche à oreille formidable, qui ont encouragé une bonne partie des européens à télécharger le long-métrage pour le voir. Une démarche d’ailleurs saluée par le réalisateur Richard Schenkman et le producteur Eric D. Wilkinson qui ont remercié les fans d’avoir fait connaître le film au point de lui permettre de voir le jour en 2011 sur support DVD/Blu-ray.
Et c’est tant mieux dans la mesure où le film est un véritable ovni cinématographique, à mi-chemin entre le drame et la science-fiction, bien qu’il n’y ait pourtant aucun effet spécial. Concrètement, l’histoire s’intéresse à John Oldman (David Lee Smith), un scientifique qui décide, du jour au lendemain, de quitter son travail et de déménager en laissant tous ses collègues et amis derrière lui. Le jour de son départ, alors qu’ils sont tous présents chez lui pour lui dire au revoir, il leur révèle sa véritable identité : il est âgé de 14 000 ans. Mauvaise blague ou troublante vérité? Quoi qu’il en soit, cette révélation va remettre en cause toutes les croyances de son assistance qui va alors tenter d’authentifier son témoignage au cours d’un échange passionnant.
Et c’est justement dans cet échange intellectuel que réside tout l’intérêt du film. Non seulement les sujets abordés sont captivants mais l’assistance est également parfaite pour confirmer ou infirmer les propos de John. En effet, elle compte notamment dans ses rangs un anthropologue, un archéologue, un psychologue et même une religieuse confirmée. De quoi ainsi répondre avec une certaine légitimité aux nombreux arguments de John. Et c’est ce qu’il va se passer durant tout le film. Il s’agit donc d’un véritable huis clos constitué essentiellement de dialogues et de réflexions philosophiques. Rien de bien transcendant dit comme ça et pourtant, on accroche presque immédiatement. Et comme les amis de John dans le film, on commence progressivement à douter devant l’extrême cohérence de ses propos. Serait-il possible qu’il soit finalement celui qu’il prétend être?
En définitive, vous l’aurez compris, The Man from Earth est donc vraiment un film à voir. Si le magnifique postulat de départ ne vous a pas encore tout à fait séduit, les premiers dialogues devraient définitivement achever de vous convaincre. Comme quoi il ne faut pas forcément un gros budget pour réaliser un film de qualité, à la fois intelligent et efficace. Il suffit parfois juste d’un canapé, d’une cheminée, de quelques personnages, et le tour est joué !