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Les clubs de foot sont aussi des PME pour Marielle de Sarnez

Publié le 25 octobre 2013 par Lheretique

J'ai trouvé intéressant le raisonnement de Marielle de Sarnez à propos de la taxe de 75% sur les hauts salaires dans les clubs de football : elle était invitée par Laurence Ferrari sur i-télé et, questionnée sur la grève prévue par les clubs de la LFP le 30 novembre prochain, a précisé qu'elle comprenait l'appel avec l'argument de bon sens suivant :

Si l'on excepte le PSG avec ses sponsors quataris et Monaco qui n'est pas soumis au régime fiscal français, les autres clubs français sont en réalité des PME et pas autre chose.

Il suffit de les comparer à n'importe quelle autre PME d'effectifs comparables et de chiffre d'affaire équivalent pour le comprendre. Simplement, les clubs de football ont une spécificité : le coeur de leur activité, et donc leur principal actif, est investi dans l'humain. Leur valeur tient en grande partie à celle de leur joueur, et par suite, aux salaires qu'ils leur versent. D'un certaine manière, frapper les hauts salaires des joueurs c'est attaquer les clubs de football français au coeur de leur activité d'autant qu'aucun autre pays européen ne procède ainsi. Hollande crée donc un désavantage concurrentiel dans un secteur qui n'en a vraiment pas besoin, le foot français étant déjà soumis à des exigences assez strictes.

De manière plus générale, la taxe à 75% est de toutes façons une spoliation et je juge son principe détestable. Mais François Hollande, en la justifiant par le désir de soumettre tout le monde à la loi commune, montre sa méconnaissance inquiétante du tissu économique sportif.

Comme le dit très justement Marielle de Sarnez dans l'entretien que je cite, on pouvait penser que François Hollande était un gage de sérieux sur la fiscalité puisqu'il avait affirmé avoir travaillé cet aspect de la politique économique plus que tout autre avant les présidentielles. Je l'ai cru aussi à vrai dire. Quelle erreur ! Je ne sais pas qui inspire sa ligne fiscale, mais c'est une vraie catastrophe. En fait, il n'y a pas de ligne, mais des coups de massue aveugles tapant aussi au coeur des portefeuilles des modestes et défaisant le tissu de notre économie.

Si les Socialistes en arrivant au pouvoir avait compris qu'une politique de la demande était un suicide pur et simple, il n'ont toujours pas compris ce qu'est une politique de l'offre. Il ne suffit pas de ne pas faire une relance par la demande pour faire une relance par l'offre. C'est très exactement la différence principale entre ce que propose François Bayrou et ce que proposait François Hollande ou même l'UMP dépensant à l'aveuglette pendant la crise financière de 2008 à 2010.

Je voudrais ajouter quelque chose à propos de i-télé : Marielle de Sarnez dit des choses vraiment intéressantes sur l'économie, mais ces incapables ne s'en tiennent qu'à la politique politicienne en ne titrant que sur le rassemblement MoDem-UDI. Il y aurait pu y avoir matériau à débat sur le statut des clubs de football comme PME mais ces journalistes se sont bien gardés de s'engager sur cette voie. 

On accuse les politiques de ne pas s'intéresser aux choses concrètes mais dès qu'ils le font, ils ne sont plus relayés. En revanche, pour ce qui est de diffuser les petites histoires à deux balles, là, il y a du monde. Ça m'énerve passablement. Marielle de Sarnez disait plein d'autres choses fort pertinentes mais évidemment, en face, on n'a pas relevé. On a privilégié la facilité, peut-être aussi au niveau de l'intellect d'interlocuteurs médiatiques qui se confondent de plus en plus avec les paillettes et le monde du spectacle : tout dans l'apparence, rien sur le fond.


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