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22:22 critique et interview du realisateur julien becker

Par Killg

22:22

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Résumé :Il est 22h22, Franck se réveille à son bureau. Après avoir repris ses esprits il met son manteau et quitte l’open space de la société. Il prend l’ascenseur, mais quand les portes de celui-ci s’ouvrent il est toujours au même étage. Il tente de descendre par les escaliers... Il est 22h22.

Réalisateur:Julien Becker

Scénariste:Julien Becker

Acteur: Hervé Sogne

Pays :Luxembourg

Année : 2013

Durée: 19 min

Production: Skill Lab

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Critique :

L’adage : le travail c’est la santé, à d’autres. Surtout quand on travaille dans des bureaux coupés du monde telle une abeille dans sa cellule. Le travail c’est l’aliénation. C’est en tout cas ce que nous montre 22:22 qui voit son personnage principal qui s’est assoupi dans son open space et qui se trouve incapable de quitter son entreprise. Pas d'ascenseur et les escaliers mènent inlassablement au même étage tels ceux de Roger Penrose. Le temps semble arrêté. Les horloges  indiquent 22h22, d’où le titre. Ecrit et réalisé par Julien Becker, le court monte graduellement en puissance nous proposant une descente aux enfers (sans descente) qui manie habilement les codes spatio-temporels. Un exercice de style d’autant plus difficile qu’il s’agit ici d’un huis-clos à un personnage et sans dialogues (ou presque).

Techniquement sublime, le film en jette plein la vue au spectateur. L’atmosphère travaillée et l’environnement crédible apporte au court une force presque hypnotique. 

Sa beauté froide permet au personnage principal de se révéler pleinement.

Bref, 22:22 est une belle petite réussite spectaculaire, ambitieuse et imaginative.

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Note : 18/20

Bande-annonce :

22:22 - bande annonce - trailer from Skill Lab on Vimeo.

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Site officiel

Interview du réalisateur et scénariste:Julien Becker

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Fantasticmovies:Pourriez-vous vous présenter en quelques mots aux lecteurs de fantasticmovies?

Julian Becker :Je suis français né au Luxembourg. J'y ai vécu jusqu'au bac, ensuite j'ai fait une école de photographie à Levallois-Perret à deux pas de Paris. Après mes études je me suis installé en Moselle et je suis devenu ce qu'on appelle un frontalier. J'ai travaillé en tant que photographe indépendant, mais aussi comme caméraman et monteur pour des chaînes de télévision au Luxembourg. En parallèle avec quatre amis nous réalisions des projets audiovisuels en tant que collectif. C'est à ce moment que Skill Lab est né avec une forte envie de faire du cinéma. En 2010 je me suis associé avec Gwenael François et nous avons transformé le collectif en société de production. Nos trois autres compagnons travaillent régulièrement avec nous sur certains projets. Nous sommes très actifs dans le milieu de la pub, mais la fiction fait depuis le début clairement partie de nos ambitions. 22:22 est notre premier projet en ce sens.

Fantasticmovies: Quel est le dernier film que vous avez vu qui vous a le plus marqué?

J.B. : J'avoue que j'ai dû réfléchir un moment avant de répondre. J'ai vu beaucoup de films qui m'ont beaucoup plu, mais très peu m'ont marqué. Inception m'a quand même mis une claque, j'ai pris un plaisir énorme en regardant ce film.


Fantasticmovies: Quelles sont vos influences en tant que cinéaste?

J.B.: Je suis amoureux du cinéma, mais je suis loin d'être un spécialiste. J'ai une culture plutôt populaire. Cependant j'admire le travail de David Fincher, Alex Proyas, Darren Aronofsky, Night Shyamalan, Christopher Nolan ou encore Ridley Scott. J'ai une forte préférence pour le cinéma fantastique et de science fiction. Je peux apprécier le cinéma d'auteur, mais j'aime quand un film me fait rêver, m'amène là où je ne peux pas aller.

Fantasticmovies: Que pensez-vous du cinéma de genre actuel en général et dans votre pays?

J.B.: C'est claire que le cinéma de genre n'est malheureusement pas une priorité pour les producteurs. C'est dommage qu'en France les films de genre ne soient pas plus soutenus. On a l'impression que si le film n'est pas social ou comique il ne peut pas trouver de financement. Peut-être que les gros succès SF américains de 2012-2013 débloqueront les choses. Il existe bien sûr des passionnés qui font tout pour développer le cinéma de genre. Pour ce qui est du Luxembourg le pays est très petit, il compte moins de 500.000 habitants, il n'est donc pas étonnant que le cinéma de genre y soit très peu représenté. J'avoue qu'avec Skill Lab on espère pouvoir changer la donne un minimum. 

Fantasticmovies:Comment est né le projet?

J.B.: La première version du projet remonte à 2010, voir 2009, en fait à l'époque du collectif. On avait envie de faire un court-métrage tous ensemble mais sans argent. J'ai donc imaginé une histoire avec un personnage et un lieu de tournage. Le soucis avec notre collectif s'est que tout allait lentement. On avançait sur nos projets que quand tout le monde était disponible. C'est en partie ce qui nous a motivé Gwen et moi à créer la société à deux. A un moment on s'est retrouvé avec une société de production et projet de court-métrage dans les cartons. Disposant d'une structure légale, on a décidé qu'il serait dommage de le réaliser en se passant d'un financement potentiel. En 2011 on a déposé le projet au Film Fund Luxembourg, comparable au CNC en France. Le scénario à l'époque était clairement moins bon et le Film Fund nous a soutenu dans ce sens en nous accordons une aide à l'écriture afin de retravailler 22:22. En 2012 ils nous ont accordé une aide à la production et le tournage s'est concrétisé fin septembre 2012.

Fantasticmovies: 22:22 est vraiment très beau à regarder et le travail du son est vraiment bien, était-ce  beaucoup de travail en post-production?

J.B.:Merci ça fait plaisir ! En tant que photographe et directeur photo l'esthétique et la lumière sont pour moi presque aussi importantes que le scénario. J'admire les gens qui arrivent à faire de grands films en négligeant l'esthétique volontairement, ou pas d'ailleurs, mais pour mes projets ça me semble inconcevable, même s'il est vrai qu'un beau film n'est pas un bon film. Helder Loureiro Alves da Silva, membre du collectif depuis le début et directeur photo sur le film, a très vite compris le style de lumière et d'ambiance que je recherchais. La lumière est en fait très proche de celle que j'utilise dans mes photos. Carlo Thiel, qui est un directeur photo d'expérience et respecté au Luxembourg, a cadré le film. Grâce au storyboard réalisé par Grégory Lê et aux repérages la construction des plans était déjà bien établie avant le tournage. Au niveau de l'image l'étalonnage a bien sûr permis d'apporter la touche finale, mais la base était déjà, à mon sens, excellente. Le son est toujours important, mais c'est encore plus vrai pour une histoire comme celle de 22:22. Il n'y a que très peu de dialogue et le travail que Greg Vittore a réalisé en post-production a sublimé l'image. Franz Kirmann qui a composé la musique du film s'est adapté à l'univers du film en soulignant la situation bizarre et angoissante que vit le personnage du film. J'ai vraiment eu la chance de travailler avec des personnes douées et qui ont compris ce que je voulais réaliser.

Fantasticmovies: Parlez-nous des effets spéciaux.

J.B.:Les effets spéciaux ont été gérés à 90% par Jean Huot. La profondeur de la cage de l'escalier a été un peu renforcée. Quand Franck lance une chaise vers une fenêtre, un grand filet était tendu devant celle-ci afin d'éviter la casse. Il y a aussi les écrans de surveillance qui étaient vide lors du tournage. Tomas Muller, artiste tchèque, a créé le matte-painting de la vue extérieure. Dans l'ensemble je trouve que les effets spéciaux sont quasi-invisibles, donc réussis. 

Fantasticmovies: Le travail rend-il fou?

J.B.: Je pense plutôt que certains métiers peuvent rendre fou. La course à la performance au détriment de la vie personnelle est une tendance malheureuse. Le travail peut épanouir, il est important pour l'équilibre de la personne. Mais on devrait vraiment travailler pour vivre et non l'inverse.  

Fantasticmovies:Généralement quand on aborde au cinéma le continuum espace/temps, on marche sur des oeufs. Fut-il facile d’éviter les pièges de ce genre de film?

J.B.:Ils sont inévitables. J'y ai beaucoup réfléchi, mais il y aura toujours quelqu'un qui dans sa réflexion prendra une autre direction que vous et ne sera donc pas d'accord avec votre analyse. Même si 22:22 est construit sur un concept et une mécanique bien définis, le récit est lui assez ouvert. Je n'ai volontairement pas voulu prendre le spectateur par la main tout au long du film. Je lui propose plusieurs voies, à lui de choisir celle qui lui plaît. Certaines personnes ont vu dans mon film des choses complément différentes de ce que j'ai imaginé. J'aime assez parce que ça provoque la discussion, les gens peuvent exposer leur version du film et en débattre.

Fantasticmovies:Fut-il facile de trouver des acteurs et une équipe motivés pour le film?

J.B.: Les anciens du collectif étaient embarqués d'office dans le projet. Ensuite j'ai contacté et rencontré quelques techniciens avec pas mal d'expérience. Mais c'est surtout à partir du moment où Solveig Harper, notre directrice de production, est entrée en jeu que tout s'est accéléré. Skill Lab était complètement inconnue dans l'industrie du cinéma luxembourgeois. Solveig Harper dispose d'une sérieuse réputation et les techniciens qu'elle contactait pour 22:22 savaient qu'ils pouvaient lui faire confiance. Elle a donc grandement faciliter les choses et nous a permis de rassembler une excellente équipe. Le Luxembourg est certes un petit pays, mais les techniciens y sont très compétents. Beaucoup de grosses co-productions sont tournées au Luxembourg et les techniciens travaillent régulièrement avec de grands noms. Leurs CVs sont souvent impressionnants. 

Fantasticmovies: Avez-vous une anecdote à raconter à propos du tournage?

J.B.:Pour l'une des scènes nous avons utilisé un mannequin et avant de tourner celui-ci est passé au maquillage. Il était donc installé sur la chaise de maquillage habillé d'un costume noir. Le maquillage était installé juste à côté de l'endroit où on allait prendre notre repas. Lorsque je suis passé à côté de lui j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une personne. Nous avons tous été bluffés et dérangés par le réalisme du mannequin et de son air de famille avec Hervé Sogne (l'acteur principal du film). Il faisait penser à un cadavre et c'était très bizarre de prendre notre repas à côté de lui.

La scène où Franck pète les plombs a failli interrompre tournage. Hervé Sogne est un excellent acteur et il fait les choses à fond. Lors d'une prise il y est allé tellement fort qu'il a mis un grand coup de pieds dans le bureau. Il s'est fait très mal sur le moment mais il a continuait à jouer la scène jusqu'au bout.

Le lendemain il boitait encore un peu, mais on a pu continuer.

Fantasticmovies:Parlez-nous du budget d’A Tout Prix.

J.B.:Le budget du film était de 120.000€. Le système d'aide luxembourgeois nous a donc permis de travailler dans de bonnes conditions. Si la somme est importante elle implique que tout le monde soit payé aussi bien les comédiens que l'équipe, le matériel ou encore les lieux de tournage. Ce qui est naturellement une bonne chose. On travaille dans des conditions similaires à celles d'un long métrage, mais à plus petite échelle; tournage plus court, budgets et cachets plus petits. 

Fantasticmovies:  Des projets futurs ?

J.B.:J'ai actuellement un synopsis et je compte travailler sur le scénario avec Jonathan Becker dans les mois qui viennent. Il était premier assistant sur 22:22, mais c'est également un très bon scénariste. Avant de réaliser ce projet Gwen, mon associé, va lui aussi lancer l'écriture de son premier court. Pour le coup je serai dans le rôle du producteur.

Fantasticmovies: Un mot pour la fin?

J.B.:Un grand merci d'avoir pris le temps de voir et critiquer 22:22 et pour ces questions. Encore un petit mot concernant le film, nous avons une application iOs et Android gratuite qui fait office de "DVD bonus". D'ici quelques semaines nous allons sortir une version payante qui permettra de voir le film. Il faut chercher 22h22, n'hésitez pas à télécharger !


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