Le 23 septembre dernier est sorti dans les bacs Nour, le nouvel album de Juliette.
Un disque dans lequel on perçoit une fois de plus le talent d’auteur et d’interprète de l’artiste qu’on aime beaucoup. Peu de jours après cette fameuse date, j’ai eu le plaisir de rencontrer Juliette pour discuter avec elle de cet album.
Un entretien que nous vous proposons ci-dessous.
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Bonjour Juliette,
Votre nouvel album Nour est disponible dans les bacs depuis quelques jours, pour commencer, comment vous sentez-vous après cette sortie ?
Plutôt dans un bon état parce que ça se passe vachement bien. On se dit depuis que le disque est fini que ça sent bon, on avait confiance et on était conscient d’avoir fait un album un peu supérieur à ma moyenne habituelle. Pour l’instant il est reçu comme ça donc ça continue de sentir bon. Et je dis « on » car je ne suis pas seul il y a évidemment mes musiciens et toute mon équipe autour de moi.
En quoi est t’il supérieur selon vous ?
Il est plus cohérent. Je trouve qu’il a une vraie identité et il a une couleur que j’aime bien. Dans cette époque ou il y a de nombreux courants musicaux variés et nouveaux, je trouve qu’il s’inscrit dans un côté pas comme les autres, je ne sais pas comment dire. Ce disque est très construit, ce n’est pas un foutoir et il est cohérent, c’est le mot.
Vous parlez de l’accueil, êtes-vous une artiste qui faite attention aux critiques ?
Absolument oui. J’y prête attention et je les lis. Celles qui me vexent, ce sont celles qui disent la vérité, évidemment. Comme je suis très Internet et réseaux sociaux, je vois aussi les commentaires des gens, mais je lis aussi beaucoup les infos, je ne lis pas que ce qui parle de moi. C’est intéressant d’ailleurs d’avoir ces retours directs même si on fait le tri.
On apprends dans le dossier de presse que cela faisait longtemps que vous vouliez donner votre nom à un album, est-ce indiscret de vous demander pourquoi ?
Parce que c’est un très joli nom. C’est un beau nom Nourredine, ça a de la classe, mais il y a un côté prophète donc j’ai enlevé le « dine » qui veut dire la lumière de la religion. J’ai écris une chanson qui s’appelait Lumière au début et qui est très vite devenue Nour pour plein de raison. Car c’est la moitié de mon nom, car Nour en arabe c’est un prénom qui était le 4ème prénom de mon père, et comme ça veut dire lumière, j’ai aimé ce côté neutre de la lumière. Elle éclaire tout le monde les riches, les pauvres, les gentils, les méchants …
Vous sentiez que c’était le bon moment avec ce disque ?
Je ne sais pas si j’avais un meilleur titre tout simplement (rires). C’est vraiment à cause de la chanson en fait. Quand on fait un album, soit on a un concept et on donne le titre qui va avec ce concept et il n’y a pas de chanson qui porte le nom, comme pour mon disque No Parano par exemple. Et Nour, je trouvais que ça faisait un beau titre d’album. Comme vous pouvez le constater je suis dans les « N » actuellement.
Une fois de plus il y a des chansons aux thèmes et aux styles bien différent, c’est un plaisir pour vous de ne pas vous mettre de barrière ?
Oui c’est une volonté, un plaisir, un amusement, un art de la surprise. C’est le plaisir de faire des choses, pour moi, un peu différente et surtout les choses où je n’ai pas l’habitude d’aller ça me donne du courage. Il y a un côté explorateur que j’aime beaucoup.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre travail de création ?
Je ne suis pas du genre à écrire quand je ne suis pas obligé de le faire. Je n’écris des chansons que lorsque je dois faire un album. Il m’arrive de prendre des notes dans des carnets parfois mais j’ai aussi un gros stock d’idées dans la tête en me disant « il faudrait en faire une chanson ». Et si ça ne vient pas ce n’est pas grave, ça pourra revenir plus tard, par exemple la musique de Les doigts dans le nez je la traine depuis 2 albums. Je voulais la mettre dans Bijoux et babioles, j’avais la musique mais pas de sujet et là je me suis dis « tient je vais écrire une chanson sur les doigts dans le nez » car j’en avais envie et j’ai raccroché les wagons. J’ai réécrit un peu le texte pour qu’il colle avec la musique.
Vous servez-vous parfois de vos textes pour faire passer des messages ?
Alors, il est bien évident que je ne vais pas écrire une chanson qui s’intitule Ce n’est pas beau la guerre, on se doute en écoutant mes chansons que je n’aime pas ça. Après il y a des sujets sur lequel on peut faire un focus particulier mais j’essaye toujours d’avoir un prisme un peu différent. Par exemple La petite robe noire c’est sur les violences conjugales mais j’ai préféré l’écrire comme ça.
La quasi totalité de vos textes sont écris à la première personne, est-ce que parfois il y a vraiment un peu de vous dans vos chansons ?
Il y a un petit peu de moi, forcément, ça transparait quand j’écris. Mais en plus, je, est une façon de mettre le sujet de la chanson hors du général c’est à dire c’est moi qui assume les paroles que je dis. C’est un bon angle et la personne en face prend ça, soit comme une histoire qu’on raconte, soit elle peut souscrire à mes propos, ou non. Je n’oblige pas l’auditeur à prendre position.
Ce nouvel album maintenant disponible, j’imagine que vous êtes impatiente d’aller le présenter sur scène ?
Oh oui je suis impatiente. Il y a une tournée qui est prévue, je suis en train d’y penser. On commence à partir de janvier à faire la création à La Rochelle. Il y aura 2 versions du spectacle, une avec accident et une sans accident. La version accident sera réservé aux lieux où on peut faire la mise en scène tout simplement, et l’autre pour les festivals. Mais je rassure tout le monde, elles ne seront pas non plus très différente l’une de l’autre.
Le Mediateaseur remercie Juliette pour sa sympathie, sa bonne humeur et sa décontraction lors de cet entretien. Son nouvel album Nour est une fois de plus remplit de pépites et de plaisir pour les oreilles, nous ne saurons que trop vous conseiller de l’écouter attentivement.
A noter que Juliette sera également sur la scène de la Salle Gaveau le 12 novembre prochain pour le spectacle-lecture Gertrude Stein-Picasso, portraits croisés, dans lequel elle sera aux côtés de Polydoros Vogiatzis.